Les entreprises agroalimentaires canadiennes s’adaptent en période de pandémie
En l’honneur du Jour de l’agriculture canadienne, L’agriculture, plus que jamais se joint aux Canadiennes et Canadiens pour célébrer l’ingéniosité des entreprises agroalimentaires qui se sont adaptées à une année difficile de pandémie.
Ces entreprises d’un bout à l’autre du pays ont réorganisé leurs activités afin de s’ajuster à un environnement qui évolue rapidement, et de répondre à la demande en produisant plus de désinfectant pour les mains à l’échelle nationale. Leurs efforts ont également contribué à maintenir des emplois dans leurs communautés locales. Les défis ont été relevés grâce à l’innovation, à la résilience et l’agilité, trois éléments qui distinguent les entrepreneurs canadiens.
À Neepawa (Manitoba), Lawrence et Chris Warwaruk — frères et propriétaires de la brasserie Farmery — savaient qu’ils devaient rapidement apporter des changements à leur entreprise brassicole.
« Nous sommes arrivés au constat que la clé du succès dépend moins de la capacité de prévoir ou de bien planifier les événements, et plus de la facilité et de la capacité à s’adapter au changement », affirme Lawrence Warwaruk.
Quand la fermeture des entreprises fut décrétée en mars 2020, l’équipe de la brasserie Farmery a réorganisé sa boutique en ligne pour répondre aux besoins de ses clients et demeurer viable. La brasserie a éventuellement ouvert un centre de distribution à Winnipeg afin d’expédier toutes les commandes passées en ligne. Les frères Warwaruk ont également démarré une nouvelle activité : la production de désinfectant pour les mains.
« Il nous fallait commencer la production de désinfectant pour les mains, et vite. Bien entendu, la tâche était colossale et, puisque nous avions des obligations à respecter, la courbe d’apprentissage fut courte et prononcée », explique M. Warwaruk.
« Au plus fort de l’incertitude, nous avons embauché d’autres employés, et ajouté deux quarts de travail et notre horaire de production est passé à sept jours. Avec l’aide d’employés dévoués, et parce que nous avons à cœur le bien-être de notre province, nous avons interrompu notre production de bière pendant deux mois et demi. »
M. Warwaruk souligne la difficulté pour une entreprise de rester en activité actuellement.
« Nous avons vécu bien des heures d’insomnie en raison de la nature risquée et volatile de ce type de production, mais nous étions déterminés et nous avons fini par relever le défi. Je suis heureux que nous ayons réussi, et nous avons appris de bonnes leçons. En réalité, la situation fut une courte étape dans l’histoire de notre entreprise et a incité la brasserie Farmery à se mobiliser. Aujourd’hui, nous continuons de faire face à un avenir incertain. »
Le désinfectant pour les mains est désormais un produit efficace et permanent de la gamme de produits de la brasserie Farmery.
Trois mille kilomètres plus loin, à Knowlesville (Nouveau-Brunswick), Zak et Karen Hargrove ont aussi consacré de longues heures à affronter la tempête occasionnée par la pandémie. Zak est un acériculteur de troisième génération et un ingénieur électricien de troisième génération.
Zak et Karen ont démarré South Ridge Maple Co. Ltd. en 2015 à titre de nouvelle entreprise autonome ayant recours à des procédés novateurs de collecte, de transformation et de valorisation de la sève, et axée sur les ventes à l’exportation. Alors que la plupart des sirops d’érable sont le produit d’un mélange de sèves de diverses régions, le sirop Maple Ridge provient entièrement des arbres de leur érablière, produisant une saveur uniforme et recherchée. La pandémie ne pouvait être que nuisible à l’uniformité du produit, et son début a coïncidé avec la période la plus achalandée de l’année d’une entreprise acéricole.
« À ce moment-là, nous nagions dans l’inconnu, mais nous savions que nous devions tenir bon et récolter la sève. Karen et moi nous sommes assurés de garantir la plus haute sécurité possible à nos employés », explique Zak Hargrove.
« Pour assurer la sécurité, nous avons dû travailler pendant de longues heures et limiter nos contacts avec le reste du monde et de la communauté. Nous avons travaillé de 12 à 14 heures par jour. Nos employés nous sont restés fidèles. Personne n’a démissionné en raison de la COVID. Nous sommes très reconnaissants à nos employés de la localité d’avoir traversé cette période à nos côtés. »
Soucieux de la sécurité de ses employés et de sa communauté et de la viabilité de son entreprise, le couple Hargrove a accepté d’utiliser ses installations et son équipement afin de fabriquer du désinfectant pour les mains. En deux semaines, son entrepôt hors site fut converti en une usine d’embouteillage intégrale. L’entreprise a eu recours à des entrepreneurs locaux des domaines de la mécanique, de l’électricité, de la plomberie et de la charpenterie. Elle a aussi embauché du personnel additionnel pour bien séparer cet espace des installations acéricoles, afin de réduire à un minimum la propagation potentielle de COVID. Tout le monde a consacré de longues heures à la concrétisation du projet.
« Les premiers temps, toute la planète avait besoin de désinfectant pour les mains; comme nous avions du matériel de remplissage excédentaire, nous savions que nous pourrions en vendre. Nous avons voulu utiliser la production de désinfectant comme solution provisoire pour maintenir en emploi les gens de notre localité qui avaient été mis à pied ou ne pouvaient pas aller à l’université à cause de la pandémie. »
Le couple Hargrove savait que le besoin d’accroître la production de désinfectant pour les mains était temporaire; c’est pourquoi il s’est aussi adapté aux nouvelles habitudes de consommation, et a trouvé comment faire de ses produits de l’érable une activité florissante. Il a donc renforcé la présence en ligne de l’entreprise et s’est concentré sur ses produits de marque.
« Nous avons reconstitué nos stocks et avons déployé beaucoup d’efforts dans les ventes et le marketing en ligne. Nous avons été très satisfaits du soutien offert par les paliers provincial et fédéral, qui nous a vraiment aidés à nous adapter rapidement aux changements », affirme le couple Hargrove.
« Par exemple, les grands salons de l’alimentation sont tous en ligne; c’est pourquoi nous avons consacré beaucoup de temps à un stand virtuel pour participer à ces salons de façon virtuelle, et nous avons beaucoup de succès. Nous avons rencontré d’excellents clients potentiels en participant à ces salons, et nous avons commencé à expédier plus de produits à l’échelle internationale. »
D’autres ventes ont subi une forte baisse, comme c’est le cas pour les ventes au détail liées aux voyages.
« Par exemple, les activités aéroportuaires ont cessé du jour au lendemain. Il y avait donc un manque à gagner. Nous savions que c’était entièrement hors de notre contrôle; c’est pourquoi nous avons ciblé les secteurs où nous savions que les activités seraient redirigées, soit les ventes en ligne. »
Les ventes de sirop d’érable ont augmenté à l’échelle mondiale, ce que le couple Hargrove attribue à l’intérêt renouvelé envers cet édulcorant alternatif. L’exploitation familiale se concentre maintenant à continuer de livrer les produits à ses clients et à sa communauté.
« Nous nous sommes concentrés sur la récolte. Nous avons entaillé 265 000 érables, alors nous commencerons à en récolter la sève au cours des trois à quatre prochaines semaines. Tout le monde est en santé – nos employés sont en santé, et tout le monde accepte les circonstances et donne un excellent rendement. Nous faisons aussi de notre mieux pour nous préparer à agir de façon socialement responsable à l’échelle locale pour ce qui est de l’emploi, et à cultiver cette récolte de la façon la plus sécuritaire possible. Nous espérons que la récolte sera bonne, car nous avons assurément les ventes pour soutenir ce que nous produisons. »
Karen Hargrove ajoute : « Nous avons tiré beaucoup de leçons de cette dernière année. Nous sommes d’avis que nous avons évolué beaucoup plus vite que nous ne l’aurions fait sans les difficultés entraînées par la COVID. Nous essayons de faire quelque chose de bon à partir d’une situation imprévisible. Faites de votre mieux pour planifier, mais soyez conscients que vos plans ne fonctionneront pas toujours et que, parfois, vous devrez composer avec les événements. »
Le 23 février est le Jour de l’agriculture canadienne. Les Canadiennes et les Canadiens d’un océan à l’autre célébreront l’importance de l’industrie agricole et agroalimentaire dans le maintien d’une économie solide, pour le pays et pour les gens qui continuent de relever des défis dans un monde en pleine évolution.
Pour obtenir des idées sur la façon de célébrer le Jour de l’agriculture canadienne, visitez le site JourAgCan.ca.
À propos de L’agriculture, plus que jamais
L’agriculture, plus que jamais est une plateforme en ligne qui vise à améliorer les perceptions à l’égard de l’agriculture canadienne. L’agriculture, plus que jamais s’associe avec des groupes de l’industrie et des agbassadeurs pour accroître la confiance de la population envers le système alimentaire canadien. Visitez le site Web AgriculturePlusQueJamais.ca ou suivez cette initiative sur Facebook, Instagram et X.
-30-
Pour organiser des entrevues ou pour obtenir des photos, veuillez communiquer avec :
Éva Larouche (bilingue)
Communication d’entreprise
Financement agricole Canada
1-888-780-6647
eva.larouche@fac.ca