La force d’âme des agriculteurs du Yukon : une histoire de réussite
L’agriculture se porte bien au Yukon. La sécurité alimentaire est une question d’importance pour le territoire, où les défis majeurs comprennent les coûts de transport et même parfois l’absence de routes praticables, principalement en raison d’inondations, d’incendies ou de neige. Pour remédier à ces problèmes, le Yukon continue d’accroître son autosuffisance. En effet, chaque année, le Yukon fait un pas de plus vers la sécurité alimentaire en misant sur l’agriculture locale. Cependant, l’auto‑développement prend du temps.
La variété est la clé de l’autosuffisance
Les terres agricoles couvrent environ 26 000 acres et la superficie cultivée ne cesse d’augmenter chaque année. Elles accueillent un large éventail de cultures, des céréales aux légumes en passant par le fourrage. On y trouve des élevages de poules pondeuses et même une ferme laitière. L’élevage animal comprend aussi des bovins, des bisons, des porcs et des poulets – sans oublier les chevaux qui dominent le paysage. Les sources locales d’aliments pour les animaux vont des grains aplatis ou moulus au foin et au fourrage vert. La diversité de l’agriculture yukonnaise est abordée plus en détail dans le guide agricole du Yukon [en anglais seulement], un outil qui permet de trouver les entreprises, les produits et les services agricoles du territoire.
Optimiser la courte période de croissance
Compte tenu des gelées d’automne, les cultures ont tendance à être ensemencées pendant la levée des mauvaises herbes. Il est donc préférable d’opter pour des cultures précoces, dont l’ensemencement est généralement effectué à la fin du mois de mai ou au début de juin. En juin et juillet, les degrés-jours de croissance sont supérieurs à ceux des régions méridionales du Canada et permettent au Yukon de cultiver une grande variété de cultures malgré la courte période de croissance. Les agriculteurs ont tendance à viser une maturité des cultures à la fin d’août dans l’espoir d’éviter le gel, sachant que la neige et la saison hivernale peuvent arriver à tout moment.
La force de la communauté
La population du Yukon a un bon sens de la communauté et l’agriculture y joue un très grand rôle. Qu’il s’agisse de vendre des produits alimentaires aux épiceries, aux fournisseurs, aux restaurants ou dans les marchés fermiers des environs, tous les maillons de la chaîne agricole et agroalimentaire sont bien soudés, et le sentiment de fierté et de satisfaction locales est omniprésent.
Au Yukon, les producteurs ne font qu’un pour lutter contre les conditions difficiles, ce qui découle d’une indépendance farouche. En effet, pour transformer cet environnement hostile en une activité gérable, il faut une force d’âme et une vision extraordinaires, et la communauté agricole n’en manque pas. Parmi les exemples de défis qu’elle a relevés, notons le défrichage pour développer des terres arables et les deux mètres de neige observés lors des récents hivers.
Au cours des dernières années, l’agriculture a connu un afflux de nouveaux venus, tandis que les membres des précédentes générations ont été peu nombreux à prendre leur retraite ou à quitter l’industrie. Il est tout à fait possible de se lancer en agriculture au Yukon. La demande pour acheter des terres arables et pour obtenir l’accès à l’irrigation fluviale a été forte récemment, poussant les prix vers des valeurs similaires à celles observées en Colombie-Britannique et en Alberta. Les terres proches de Whitehorse ou les terres de meilleure qualité avec permis d’irrigation fluviale ont une valeur foncière plus élevée. Cependant, plus on s’éloigne de Whitehorse, plus la valeur tend à diminuer.
Bien que l’agriculture au Yukon puisse parfois être ardue, les agriculteurs sont fiers de leurs réalisations. Qu’il s’agisse d’exploiter leurs fermes dans des conditions difficiles ou de persévérer face aux défis uniques du Nord canadien, ces agriculteurs ont la force d’âme et la détermination pour réussir, et ainsi contribuer à améliorer la sécurité alimentaire de leur collectivité.
Article par : Lorraine Spreadbury, directrice principale des relations d’affaires, et Robert McDonald, évaluateur principal