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Songez-vous à retourner à la ferme? Quatre grandes questions à se poser avant de faire le saut

5 min de lecture

Vos enfants adultes reviennent vivre à la ferme, mais est‑ce que tous les membres de la famille ont pris de temps de réfléchir à ce que cela signifiait pour eux‑mêmes personnellement et pour l’entreprise agricole?

Un retour à la ferme implique d’avoir des discussions ouvertes au sujet de l’argent, des attentes relativement au mode de vie et de la retraite.

Avant que la jeune génération revienne à la ferme, il est essentiel de comprendre comment ce changement modifiera la dynamique afin d’assurer la viabilité de l’entreprise et le maintien de bonnes relations familiales, recommande Annessa Good, conseillère en entreprise à FAC.

Un retour à la ferme implique d’avoir des discussions ouvertes et parfois malaisantes au sujet de l’argent, des attentes relativement au mode de vie et de la retraite.

Retourner à la ferme après avoir fait carrière ailleurs

D’après l’expérience de Mme Good, les « jeunes » qui reviennent à la ferme sont souvent dans la trentaine ou la quarantaine et il s’agit pour eux d’un retour aux racines après avoir occupé un emploi qui comportait des heures de travail structurées, des réunions régulières, des vacances annuelles et des pauses repas qui ont lieu à des heures prédéterminées. Ils ont donc tendance à considérer la ferme de ce point de vue.

Mme Good recommande aux deux générations de garder à l’esprit les points suivants :

  • Il est possible que la jeune génération tente d’introduire des pratiques de gestion plus structurées à la ferme, ce qui pourrait améliorer l’efficience de l’exploitation

  • La génération plus âgée pourrait être réticente aux structures plus rigides

  • Les deux générations doivent en venir à se considérer mutuellement comme des partenaires d’affaires

  • La jeune génération devrait être consciente des risques qu’elle prend en délaissant une carrière établie et stable et réaliser qu’elle devra faire des sacrifices

  • Les deux générations devraient s’entendre sur ce qui est viable avant que la jeune génération revienne à la ferme ou qu’elle quitte son emploi à l’extérieur de la ferme

« Être d’agriculteur est bien différent que d’occuper un emploi dans un centre urbain. La personne est-elle consciente qu’elle devra probablement s’endetter et faire des sacrifices? Réalise‑t‑elle que son revenu disponible sera peut‑être inférieur et qu’elle aura moins de congés? »

Ai-je toutes les informations de base nécessaires?

Avant de se décider à retourner à la ferme familiale, Bayden Hamilton et sa fiancée, Tara Katamay Smith, de Olds, en Alberta, ont examiné les états financiers des dernières années de l’exploitation familiale, une étape qui a été cruciale pour eux. Ils ont ainsi pu se faire une idée précise de la réussite de l’entreprise et de ce à quoi ils pouvaient s’attendre sur le plan financier.

« Ma mère nous a envoyé tous les renseignements que nous voulions et elle s’est assurée que nous comprenions bien ce que chaque ligne représentait. Cela nous a permis de comparer les revenus auxquels nous pouvions nous attendre à ceux auxquels nous étions habitués et de déterminer qu’ils seraient suffisants », explique M. Hamilton.

« En plus d’établir que l’entreprise était viable, nous voulions également déterminer quelles seraient les répercussions financières si nous décidions de modifier les activités de la ferme pour qu’elles correspondent à notre vision plutôt que de maintenir le statu quo. »

Qu’en est-il du logement?

Il est crucial de déterminer où chacun vivra. Avant de vendre sa maison en ville ou de déménager, Mme Good conseille à toute personne qui revient à la ferme familiale d’établir ce qui suit :

  • Y a‑t‑il un terrain sur la ferme où il est possible de construire une autre maison?

  • Si la ferme ne compte qu’une seule résidence, est-ce que le fait que j’investis dans l’entreprise implique que la maison m’appartiendra un jour?

Selon Mme Good, il est nécessaire d’établir des objectifs à long terme en ce qui a trait au mode de vie et au lieu de résidence. Il convient donc de déterminer ce qui suit :

  • l’endroit où chacun veut habiter

  • la possibilité de construire une nouvelle maison ou d’effectuer des rénovations

  • les coûts réels de vivre à la ferme

  • ce que chaque personne souhaite pour la prochaine étape de sa vie

  • les besoins de la génération plus âgée lorsqu’elle sera à la retraite

« Les résidences sont l’un des sujets de conversation qui suscitent le plus d’émotions puisqu’il est question de souvenirs, d’avenir et de sécurité », souligne Mme Good. « Il faut garder à l’esprit que les résidences représentent une partie importante des achats d’immobilisation et des réalités fiscales. »

Dispose‑t‑on de suffisamment de temps pour le transfert de connaissances?

Il est essentiel d’allouer suffisamment de temps au transfert de connaissances. Les parties devraient discuter des attentes concernant les rôles initiaux de chacun ainsi que de l’évolution de ces rôles au fil du temps, à mesure que la jeune génération apprendra.

« Si vous avez conduit la moissonneuse-batteuse seulement quelques fois par année, êtes‑vous vraiment ferré en agronomie? Si vous revenez à la ferme à 35 ans et que vos parents ont 55 ans, y aura‑t‑il assez de temps pour le transfert de compétences? » fait remarquer Mme Good, en précisant que les périodes d’apprentissage sont également une bonne occasion d’explorer de nouvelles idées d’affaires.

Et qu’adviendra-t-il si ça ne fonctionne pas?

Même les meilleurs plans de transfert de ferme ne fonctionnent pas toujours. Quoi qu’il arrive, Mme Good croit qu’il est toujours possible pour les familles d’agriculteurs et leur entreprise de bien s’en sortir si elles prennent les mesures suivantes :

  • faire appel à des conseillers qui peuvent les aider à résoudre leurs problèmes et à déterminer si l’entreprise saura répondre aux attentes de chacun

  • fixer une période pendant laquelle la jeune génération participera aux activités de la ferme avant de décider si elle restera ou non pour de bon

  • tenir un registre de toutes les contributions financières et des dividendes

Mme Good ajoute que la jeune génération doit comprendre que leurs finances pourraient en souffrir si elle réalise au bout du compte que la ferme n’est pas pour elle.

« Une bonne gouvernance d’entreprise aidera à protéger la ferme et à atténuer l’anxiété », conclut Mme Good.

En conclusion

Délaisser un emploi en ville pour retourner à la ferme peut être un projet excitant. Toutefois, avant de remettre sa lettre de démission, il est important de prendre en considération les implications financières, les attentes relativement au mode de vie, et les besoins de la génération plus âgée au moment de la retraite.

Article par : Matt McIntosh

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Armée de nouvelles connaissances financières acquises à l’école de gestion, la fille d’un producteur se rend compte qu’elle a beaucoup à apprendre au sujet des livres comptables de l’exploitation familiale. Mais on lui refuse l’accès aux livres.