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Fabrication de produits de viande : Rapport FAC sur le secteur des aliments et des boissons 2025

6,5 min de lecture
Chapelets de saucisses.

Les renseignements suivants proviennent du Rapport FAC sur le secteur des aliments et des boissons 2025, qui met en lumière les défis et les occasions pour l’industrie agroalimentaire au Canada. Pour en savoir plus, consultez l’intégralité du rapport.

En 2024, le secteur de la fabrication de produits de viande a vu ses ventes croître de 1,4 %, poursuivant une tendance décennale constante d’augmentations annuelles (figure 1). Toutefois, c’était aussi la première année depuis 2020 où l’industrie a connu une baisse des volumes (c’est-à-dire les ventes ajustées en fonction de l’inflation), soit une baisse de 1,4 %. Les Services économiques FAC prévoient que les prix continueront à stimuler les ventes en 2025. Les ventes devraient progresser de 2,8 %, et les volumes devraient diminuer de 3,6 %.

Figure 1 : Les ventes du secteur de la fabrication de produits de viande se maintiennent grâce à la hausse des prix, mais les volumes diminuent

Diagramme à barres montrant que les ventes du secteur de la fabrication de produits de viande se maintiennent grâce à la hausse des prix, mais que les volumes diminuent.

Les ventes et les volumes totaux (en milliards de dollars) figurent sur l’axe vertical et sont indiqués par la hauteur de chaque barre. Le chiffre au-dessus de chaque barre représente la croissance sur 12 mois, en pourcentage. Les volumes correspondent aux ventes déflatées par un indice de prix (202001=100).

Sources : Services économiques FAC, Statistique Canada

On s’attend à ce que 2025 soit une année difficile pour les marges des fabricants de produits de porc et de bœuf (figure 2). L’offre de bovins sera limitée, ce qui maintiendra à un niveau élevé les prix de l’intrant principal du secteur. Par contre, l’offre de porcs est robuste, mais la demande de viande porcine sur le marché est incertaine. En outre, la demande intérieure pour toutes les viandes est en baisse et les ventes en Chine et aux États-Unis seront confrontées à d’éventuelles perturbations commerciales, notamment les exigences en matière d’étiquetage volontaire du pays d’origine qui se profilent à l’horizon.

Figure 2 : Les marges du secteur de la fabrication de produits de viande resteront stables en 2025

Diagramme à barres montrant que les marges du secteur de la fabrication de produits de viande resteront stables en 2025.

Sources : Statistique Canada, Services économiques FAC

Cependant, des perturbations commerciales pourraient conduire à un résultat différent. L’impact serait double, et la situation des marges à la fin de l’année dépendra de l’ampleur de chaque changement. Si la demande américaine de bovins et de porcs vivants diminue, le Canada sera aux prises avec une offre excédentaire d’animaux. Dans ce cas, les prix baisseraient, ce qui donnerait un coup de pouce aux fabricants pour ce qui est des coûts des matières premières. D’un autre côté, une diminution des prix et de la demande de la part des principaux marchés d’exportation tels que les États-Unis et la Chine viendrait, dans une certaine mesure, éliminer ce gain.

Les perspectives sont inégales pour le secteur de la transformation de la volaille en 2025. Les transformateurs de poulet sont optimistes, car les stocks commencent à diminuer après avoir atteint un sommet en 2023 et les prix du poulet se stabilisent pour les exploitations. En outre, les prix du poulet à l’épicerie ont augmenté moins vite que ceux du bœuf et du porc en 2024, ce qui a permis au poulet de rester concurrentiel sur le plan des prix pour les consommateurs. La demande de poulet canadien demeure vigoureuse, mais la demande d’autres viandes de volaille continuera à subir des vents contraires en 2025. Enfin, le secteur de la transformation de la volaille sera moins touché par d’éventuelles perturbations du commerce mondial en raison de son exposition limitée à ce marché.

Veille du marché : satisfaire aux exigences des consommateurs de viande au Canada et à l’étranger

Environ 70 % des ventes du secteur de la fabrication de produits de viande sont réalisées au Canada, et le prix influence le type de viande que les Canadiens achètent. Ce sont les prix du bœuf acheté à l’épicerie qui ont augmenté le plus rapidement au cours des trois dernières années, suivis par ceux du poulet et du porc; ils ont aussi augmenté plus vite que les prix dans l’ensemble de la catégorie alimentaire (figure 3).

L’indice de la demande des Services économiques FAC mesure à la fois la demande (ce que les consommateurs préfèrent acheter), et la consommation (ce que les consommateurs achètent réellement). D’après l’indice, en 2024, la demande et la consommation de bœuf, de porc et de poulet ont diminué par rapport à 2023.

Figure 3 : Le poulet est devenu plus concurrentiel en 2024 en raison de la hausse des prix du bœuf et du porc

Diagramme à barres montrant que le poulet est devenu plus concurrentiel en 2024 en raison de la hausse des prix du bœuf et du porc.

Source : Statistique Canada

Malgré la hausse des prix, la viande demeure un produit de base dans le panier des Canadiens; elle représente la catégorie de dépense la plus importante au chapitre des produits alimentaires. Cela s’explique à la fois par le fait que les prix de la viande sont généralement plus élevés que ceux des autres catégories, mais aussi par la volonté de longue date d’inclure la viande dans les régimes alimentaires.

En 2024, les exportations représentaient les 30 % restants des ventes du secteur de la fabrication de produits de viande (figure 4). Le secteur du porc est celui qui dépend le plus des exportations par rapport aux autres viandes. En effet, près de la moitié des exportations est destinée à la Chine et aux États-Unis, tandis que l’autre moitié se retrouve dans des marchés en croissance comme le Japon, le Mexique, les Philippines et la Corée du Sud. La situation du secteur de la volaille contraste fortement avec celle des secteurs du bœuf et du porc, car les ventes de viande de volaille dépendent presque exclusivement des marchés intérieurs. En 2025, les fabricants de produits de porc et de bœuf devraient se concentrer davantage sur les marchés autres que les États-Unis et la Chine pour trouver des débouchés à l’exportation, compte tenu de la probabilité accrue de perturbations commerciales. Le secteur de la volaille devrait tirer parti de la forte demande de poulet de la part des Canadiens et de sa compétitivité sur le plan des prix par rapport au bœuf.

Figure 4 : Ventes du secteur de la fabrication de produits de viande selon l’endroit

Graphique illustrant les ventes du secteur de la fabrication de produits de viande selon l’endroit.

Sources : Statistique Canada, Services économiques FAC

Autres tendances à suivre

  • Les produits protéinés d’origine végétale n’affichent pas une croissance aussi rapide que ce qu’on avait prévu ces dernières années. Une partie des consommateurs considère que ces produits ont un goût discutable, qu’ils sont hautement transformés et qu’ils coûtent plus cher. Les marques devront revoir leurs stratégies pour mieux adapter les produits aux préférences des consommateurs.

  • L’USDA a annoncé une décision définitive concernant l’étiquetage volontaire du pays d’origine (« vCOOL ») pour les produits de bœuf et de porc. À partir du 1er janvier 2026, les produits de bœuf et de porc devront provenir de bovins et de porcs nés et élevés aux États-Unis pour recevoir l’étiquette « Produit des États-Unis ». Cette exigence pourrait augmenter le coût des affaires pour les acheteurs américains et les exportateurs canadiens, ce qui aurait des répercussions négatives sur la rentabilité des producteurs canadiens.

  • Les maladies représentent un risque important pour l’ensemble du secteur, car elles entraînent de l’instabilité et portent atteinte aux marges en cas d’éclosions à grande échelle. La grippe aviaire et la peste porcine africaine constituent des préoccupations de premier plan en 2025.

  • La forte demande de bovins laitiers continuera d’exercer de la pression sur les bovins disponibles pour la fabrication de produits de viande.