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Faire face à la hausse des taux d’intérêt et de l’inflation pendant un transfert d’entreprise

4,5 min de lecture

Bon nombre de jeunes agriculteurs n’ont jamais connu de hausse des taux d’intérêt ou d’inflation. Si l’on ajoute à cela les difficultés inhérentes au transfert d’entreprise, la situation peut rapidement se compliquer.

Au cours des 30 dernières années, les agriculteurs ont pu profiter de faibles taux d’intérêt et d’inflation, fait remarquer Terry Jones, conseiller en entreprise à FAC, mais cette tendance pourrait bien toucher à sa fin.

Les pénuries d’approvisionnement dans la plupart des secteurs économiques, conjuguées à la forte demande des consommateurs, ont érodé notre pouvoir d’achat. Ainsi, pour limiter les dépenses des ménages, la Banque du Canada a relevé ses taux d’intérêt afin qu’il soit plus coûteux d’emprunter de l’argent.

Pour les familles d’agriculteurs qui transfèrent leur entreprise ou qui prévoient le faire, l’inflation et les taux d’intérêt plus élevés peuvent faire grimper les coûts de reprise de l’exploitation familiale au-delà de ce qui était prévu il y a à peine quelques années.

Voici quatre façons pour les agriculteurs qui planifient leur transfert de composer avec la hausse des taux d’intérêt et l’inflation.

1. Ouvrir les voies de communication

La communication est cruciale dans la planification du transfert d’entreprise, surtout lorsque les taux d’intérêt et l’inflation sont élevés. Une bonne communication entre la relève et les cédants permet d’éviter les mauvaises surprises si l’une ou l’autre des parties souhaite modifier l’entente de transfert.

Tyler Thompson, directeur principal des relations d’affaires de FAC à Brandon, au Manitoba, affirme que les flux de trésorerie peuvent subir des pressions dans un contexte économique tendu. Cela peut nuire à la capacité de la relève à acheter une exploitation agricole et empêcher les cédants de poursuivre d’autres projets après la vente.

Par exemple, la jeune génération peut être contrainte de revoir à la hausse le montant de son prêt pour procéder à l’achat, ou encore la génération plus âgée peut envisager de retarder la vente parce que l’augmentation du coût de la vie a érodé une partie de son fonds de pension.

2. Surveiller les flux de trésorerie

Lorsque vous connaissez les flux de trésorerie de votre exploitation, vous pouvez décider où réduire les activités non essentielles de la ferme pour économiser de l’argent.

Dans cette conjoncture, il est particulièrement important de bien comprendre les données financières de votre activité agricole, à commencer par les coûts de production.

MM. Jones et Thompson affirment tous deux que la relève doit être capable de projeter les coûts afin de pouvoir évaluer les flux de trésorerie nécessaires après l’achat de l’exploitation, surtout si l’on considère qu’une grande quantité de liquidités doit être dégagée pour assurer le transfert.

Parallèlement, les cédants doivent prévoir les revenus dans les derniers mois de possession de l’entreprise au moment de la clôture de la transaction, car la vente entraînera des répercussions fiscales. S’ils prennent leur retraite, cela leur permettra de calculer dans quelle mesure ils pourront bonifier leur épargne pour faire face à l’inflation.

Pour réaliser cette projection, il faut prévoir :

  • l’impact de l’inflation sur les coûts et les marges, en tenant compte des coûts tels que le carburant et les intrants;

  • l’impact de l’inflation sur les prix des produits de base, en sachant que les prix des céréales et des oléagineux ont tendance à augmenter lorsque l’inflation est en hausse, alors que ceux des bovins ont tendance à diminuer.

M. Jones soutient que la relève a besoin de comprendre les flux de trésorerie de l’exploitation dans ses moindres détails pour savoir à quoi ressemble une augmentation soudaine des taux d’intérêt ou de l’inflation.

« Lorsque vous connaissez les flux de trésorerie de votre exploitation, vous pouvez décider où réduire les activités non essentielles de la ferme pour économiser de l’argent », ajoute-t-il.

Par exemple, le fait de connaître le flux de trésorerie de l’exploitation à l’approche de l’ensemencement permet à l’agriculteur de prévoir à quel point il peut tolérer une augmentation du prix du carburant diesel ou de l’engrais avant de procéder à des changements.

Il en va de même pour les éleveurs de bovins. Ceux qui ont une bonne maîtrise des flux de trésorerie avant la vente savent de quelle marge de manœuvre ils disposent si le coût du transport du bétail augmente.

M. Jones ajoute qu’une bonne compréhension des données financières de l’exploitation permet aux agriculteurs de savoir où ils en sont par rapport à leurs projections.

3. Connaître les modalités du prêt

La relève doit aussi composer avec des taux d’intérêt plus élevés. Les coûts que cela engendre pourraient l’obliger à contracter un prêt supplémentaire pour acquérir la ferme.

« Elle devra peut-être reprendre sa réflexion et peaufiner son plan », souligne M. Jones.

M. Thompson ajoute qu’il est plus important que jamais de comprendre les modalités d’un prêt. Les agriculteurs peuvent mieux mesurer le risque en sachant quelle part de la dette à terme est à taux fixe et quelle part est à taux variable.

4. Travailler avec des spécialistes

M. Jones recommande aux cédants de consulter des spécialistes comme un banquier, un comptable ou un expert‑conseil pour calculer leurs besoins en matière de retraite et évaluer la façon dont les fluctuations des taux d’intérêt et de l’inflation peuvent contrecarrer leurs plans.

« Plus l’inflation et les taux d’intérêt resteront élevés, plus grande sera l’érosion de leur actif », ajoute‑t‑il.

Il souligne en outre l’importance d’une connaissance approfondie des finances de l’exploitation, et ce, pour les deux générations qui se succèdent.

« Plus vos compétences en gestion sont poussées, plus vous avez de chances de réussir », conclut-il.

Article par : Craig Lester

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