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Les perspectives se sont améliorées en ce qui concerne la nouvelle récolte depuis le début de l’année

23 juill. 2025
6,5 min de lecture
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Au cours des six derniers mois, la production de céréales et d’oléagineux a été marquée par des nouvelles importantes sur les chaînes d’approvisionnement mondiales et les relations commerciales avec les États‑Unis, mais aussi par des prix généralement plus élevés que prévu. Comme d’habitude, les conditions météorologiques ont été imprévisibles dans tout le pays : si certaines exploitations ont dû faire face à une nouvelle année de sécheresse, beaucoup d’autres prévoient de bons rendements agricoles. Par rapport à janvier dernier, les prévisions relatives aux marges des cultures sont plus favorables, bien que pour la plupart des exploitations, elles restent proches du seuil de rentabilité.

Les prix au comptant se sont améliorés depuis janvier

Du côté des exploitations de canola de l’Ouest, la vigueur des exportations canadiennes et les bonnes nouvelles sur les incitatifs américains visant les biocarburants ont rehaussé les attentes concernant la demande actuelle et future, ce qui a soutenu les prix. À la fin de l’année de récolte 2024-2025, la dynamique du marché, hormis les tarifs douaniers et les facteurs géopolitiques, s’est imposée comme une influence plus importante sur la fixation des prix d’autres cultures. Dans l’ensemble, les prix au comptant ont progressé depuis janvier. Bien qu’ils demeurent bien en deçà des sommets observés en 2022, les niveaux actuels continuent de dépasser les fourchettes historiques à long terme (voir la figure 1).

Figure 1 : Les prix au comptant se sont raffermis depuis le début de 2025

Graphique linéaire montrant les prix au comptant du canola, du soya, du blé et du maïs indexés par rapport à janvier 2020. Les prix ont monté en flèche jusqu’à atteindre un sommet en 2022, mais sont depuis redescendus à des niveaux dépassant de 10 % à 40 % ceux de 2020.

Sources : Statistique Canada, Services économiques FAC

Dans son rapport WASDE de juillet 2025, l’USDA a revu à la baisse ses prévisions concernant la production mondiale et les stocks de blé en fin de campagne pour 2025-2026, en partie à cause des prévisions de récolte plus faibles pour le Canada. À l’exclusion de la Chine, les stocks mondiaux de blé en fin de campagne continuent d’être limités et se situent à leur niveau le plus bas depuis près de 20 ans. Toutefois, les stocks américains restent bien garnis, de sorte que les prix des contrats à terme américains restent sous contrôle.

Les marchés mondiaux du soya demeurent bien approvisionnés, mais un important changement se produit aux États-Unis en raison de la politique gouvernementale sur les biocarburants et de la politique de commerce avec la Chine, le premier importateur mondial de soya. La politique sur les biocarburants entraîne une augmentation de la capacité de trituration du soya aux États-Unis, car il faut produire plus d’huile de soya, et on s’attend à ce qu’en 2025-2026, l’utilisation industrielle dépasse la consommation alimentaire pour la première fois de l’histoire.

La production de maïs devrait augmenter cette année, en partie grâce à une récolte abondante au Brésil. Cependant, vu la hausse de la consommation, on s’attend à ce que les stocks de fin de campagne soient à peu près comme l’an dernier.

Dans l’ensemble, l’année de récolte s’annonce moyenne au Canada

Dans les Prairies, les conditions météorologiques actuelles ressemblent à celles du début de juillet l’année dernière, bien qu’on remarque des différences notables en juillet de cette année. L’indice de végétation par différence normalisée (IVDN) sert à évaluer la densité de la végétation par imagerie satellite dans les Prairies, les valeurs plus élevées indiquant une densité végétale accrue ou des tendances de croissance plus fortes (figure 2). La forme de la courbe fournit des renseignements supplémentaires. Après la germination, une combinaison appropriée de chaleur et de pluie est requise pour obtenir une durée de floraison optimale, associée à des rendements plus élevés. À pareille date l’an dernier, les données de l’IVDN indiquaient un potentiel de récolte élevé, mais les précipitations estivales réduites ont limité les rendements dans l’ensemble.

À l’heure actuelle, les indications moyennes de l’IVDN dans les trois provinces des Prairies se situent dans la moyenne, ce qui laisse présager un potentiel de rendement situé dans la fourchette habituelle ou légèrement au-dessus. Les données satellite fournissent des estimations à des moments précis dans le temps. Les précipitations de juillet ont été supérieures à celles de l’année précédente, et si elles persistent, elles pourraient hausser le rendement des cultures par rapport à l’an dernier. Ces données sont agrégées, mais certaines régions des Prairies continuent de connaître des conditions de sécheresse, ce qui nuit à la fois aux cultures de foin et de céréales. La qualité et la disponibilité des aliments pour animaux dans ces secteurs risquent de poser des problèmes l’hiver prochain.

Figure 2 : Des averses persistantes et un temps plus frais soutiendront les conditions agricoles dans les Prairies

Le graphique montre les mesures de densité de la végétation au cours des années de récolte 2015 à 2024 (moyenne), ainsi que des années de récolte 2023, 2024 et 2025 en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba.

Sources : GIMMS Global Agricultural Monitoring et calculs effectués par FAC

L’Ontario et le Québec ont été confrontés à d’autres défis, principalement l’humidité excessive qui a sévi pendant l’ensemencement et qui a entraîné des retards importants. Un examen des tendances de l’IVDN par rapport aux données historiques (figure 3) le montre bien, car les données de début de saison étaient considérablement inférieures à la normale. Toutefois, les périodes de chaleur et de pluie subséquentes dans la plupart des régions ont permis au maïs et au soya d’atteindre les stades de développement habituels. La culture de blé d’hiver affichant des conditions favorables au moment de la récolte, les conditions météorologiques du prochain mois joueront un rôle crucial dans la pollinisation des cultures semées plus tardivement. Quoi qu’il en soit, des rendements moyens ou supérieurs à la moyenne demeurent réalisables.

Figure 3 : Après un ensemencement ralenti par la pluie, les conditions agricoles s’améliorent au Québec et en Ontario

Le graphique montre les mesures de densité de la végétation au cours des années de récolte 2015 à 2024 (moyenne), ainsi que des années de récolte 2023, 2024 et 2025 en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba.

Sources : GIMMS Global Agricultural Monitoring et calculs effectués par FAC

Les marges agricoles bénéficieront d’une amélioration des rendements

Les perspectives de revenus pour les cultures en rotation de 2025-2026, y compris l’association du canola et du blé dans l’Ouest et la paire maïs-soya dans l’Est, se révèlent meilleures que nous l’avions prévu en janvier. Cette amélioration découle principalement d’un léger raffermissement des prix, car les structures de coûts sont demeurées relativement stables et les rendements attendus sont moyens dans les grandes provinces. Bien que les marges prévues dépassent celles enregistrées l’année dernière, elles restent inférieures à la moyenne quinquennale. Pour de nombreuses exploitations agricoles, en particulier si l’on tient compte du coût des terres, les prévisions de rendement devraient atteindre ou frôler le seuil de rentabilité. Il convient de noter que les résultats réels pourraient s’améliorer si les rendements, ou les occasions de mise en marché, dépassent les hypothèses de base de notre modèle.

En conclusion

Les récoltes de cette année devraient être meilleures que celles de l’an dernier. Malgré divers défis, tels que des conditions météorologiques différentes d’une région à l’autre, les perspectives générales se sont améliorées. Les prix au comptant ont augmenté depuis janvier, sous l’effet des prévisions relatives à l’offre mondiale et des facteurs du marché, ce qui a eu une incidence positive sur les marges de production de céréales et d’oléagineux. Ayant connu davantage de précipitations et des températures plus fraîches, les Prairies ont affiché une densité de végétation plus forte, ce qui laisse entrevoir des rendements moyens ou supérieurs à la moyenne. En Ontario et au Québec, après les retards initiaux d’ensemencement, des rendements élevés demeurent possibles si les conditions météorologiques favorables persistent.

Justin Shepherd

Économiste principal

Justin Shepherd est économiste principal à FAC. Lorsqu’il s’est joint à l’équipe en 2021, il se spécialisait dans la surveillance de la production agricole et l’analyse des tendances de l’offre et de la demande à l’échelle mondiale. En plus de faire des présentations sur l’agriculture et l’économie, Justin participe régulièrement au blogue des Services économiques de FAC.

Il a grandi dans une ferme mixte en Saskatchewan et il est toujours actif au sein de l’exploitation agricole familiale. Justin est titulaire d’une maîtrise en économie appliquée et gestion de l’Université Cornell, ainsi que d’un baccalauréat en agroentreprise de l’Université de la Saskatchewan.