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Valeur des terres agricoles à mi-parcours de l’exercice 2020 – l’abordabilité s’accroît avec la croissance des revenus agricoles

23 sept. 2020
4 min de lecture

La demande de terres agricoles canadiennes demeure élevée. Cependant, la rentabilité plus faible des exploitations agricoles a contribué au ralentissement de l’appréciation des prix dans toutes les provinces à l’exception de l’Alberta et de la Saskatchewan. Pendant le premier semestre de 2020, la valeur des terres agricoles canadiennes a augmenté en moyenne de 3,7 %. Beaucoup de facteurs expliquent la demande élevée pour les terres agricoles : des bilans satisfaisants et des rendements historiquement élevés pour les terres agricoles et des taux d’intérêt faibles. S’ajoutent à ces facteurs l’augmentation de 6,3 % des revenus découlant de céréales, d’oléagineux et de légumineuses durant le premier semestre de 2020 malgré plusieurs défis comme les restrictions commerciales, les mauvaises conditions météorologiques, la grève du transport ferroviaire et la pandémie de COVID-19.

Puisque la croissance des revenus découlant des céréales, des oléagineux et des légumineuses est supérieure à l’appréciation de la valeur des terres agricoles, les entreprises agricoles canadiennes profitent d’une plus grande abordabilité des terres. Cette tendance n’est toutefois pas uniforme dans les provinces. Un outil pour mesurer l’abordabilité des terres agricoles consiste à comparer le prix moyen par acre des terres agricoles, divisé par les recettes moyennes par acre prévues (ratio cours-bénéfice). L’estimation du ratio cours-bénéfice pour 2020 suppose que la hausse enregistrée au cours des six premiers mois est représentative de l’année complète. Pour projeter le revenu, nous utilisons les prix réels à la production jusqu’au mois d’août ainsi que les prix du marché à terme et les attentes relatives au rendement de l’industrie.

En Saskatchewan (figure 1), les fortes hausses de la valeur des terres agricoles vont de pair avec des projections de rendement et des prix tout aussi élevées, ce qui laisse à penser que le ratio cours-bénéfice demeurera stable en 2020. En Ontario (figure 2), le ratio cours-bénéfice devrait être à la baisse en raison de recettes de cultures plus élevées. Dans l’ensemble, l’abordabilité devrait s’améliorer ou demeurer stable dans toutes les provinces. L’Alberta ferait exception à ces prévisions, car la valeur des terres agricoles y a augmenté de 4,9 % pendant le premier semestre, et les revenus devraient augmenter de 3,8 % selon les prix actuels du marché et les estimations de production.

Figure 1. Ratio cours-bénéfice moyen prévu pour 2020 en Saskatchewan

Graphique montrant le ratio cours-bénéfice moyen prévu pour 2020 en Saskatchewan.

Source : Calculs de FAC.

Figure 2. Ratio cours-bénéfice moyen prévu pour 2020 en Ontario

Graphique montrant le ratio cours-bénéfice moyen prévu pour 2020 en Ontario.

Source : Calculs de FAC.

Attentes pour le reste de 2020 :

1. Les taux d’intérêt demeureront près des planchers records

La Banque du Canada n’augmentera pas son taux directeur tant que le taux de chômage ne se sera pas rapproché des niveaux antérieurs à la COVID-19, et que le taux d’inflation ne reviendra pas durablement à sa cible de 2 %. Par conséquent, les hausses de taux et l’assouplissement quantitatif ne sont pas envisagés dans un avenir prévisible. Les taux d’intérêt historiquement faibles sont la principale raison pour laquelle le ratio cours-bénéfice devrait demeurer élevé en 2020 et pourrait le demeurer pendant les deux prochaines années. Lorsque les taux d’intérêt commenceront à augmenter, il est probable que la Banque du Canada agira avec prudence, et les coûts d’emprunt demeureront favorables pour le marché des terres agricoles.

2. Les fortes recettes des cultures

Une demande d’exportation élevée pour les céréales, les oléagineux et les légumineuses du Canada continuera de créer des occasions de commercialisation pour les producteurs pendant tout le reste de 2020. Des pluies opportunes dans l’Est du Canada et des conditions de croissance généralement bonnes à l’Ouest devraient appuyer des volumes de production plus élevés, alors que les mauvaises conditions météorologiques aux États-Unis, combinées à une forte demande mondiale, seront favorables pour les prix.

3.  La demande robuste pour les terres agricoles

La demande de terres agricoles demeure plus élevée que l’offre, alors que les producteurs continuent d’agrandir leur exploitation agricole, cherchant à réaliser de plus grandes économies d’échelle en augmentant leur superficie de terres en culture. La pandémie a créé des problèmes de liquidités pour plusieurs exploitations, surtout dans le secteur du bétail. Cet état de fait pourrait affaiblir la demande de terres dans des régions à forte concentration d’élevage. Il est important de souligner que les tendances varient selon les régions. Dans les marchés qui ont enregistré une forte croissance au cours des dernières années, nous prévoyons que les valeurs de terres demeureront stables.

Les terres agricoles devraient demeurer relativement chères comparativement aux revenus agricoles bruts. Des prix plus élevés pour les céréales, les oléagineux et les légumineuses, de même qu’une demande élevée des exportations, pourraient alléger une partie de cette pression. Consultez à nouveau les résultats en avril 2021 au moyen du rapport Valeur des terres agricoles de FAC 2020.

x.com/AndersonLeigh3
Leigh Anderson

Économiste principal

Fort de son expérience dans les marchés agricoles et la gestion du risque, Leigh Anderson est économiste principal à FAC. Il est spécialisé dans la surveillance et l’examen du portefeuille de FAC et de la santé de l’industrie, et il livre des analyses sur les risques liés à l’industrie. En plus de faire des présentations sur l’agriculture et l’économie, Leigh participe régulièrement au blogue des Services économiques de FAC.

Leigh est entré en fonction à FAC en 2015 au sein de l’équipe des Services économiques. Il œuvrait auparavant auprès de la Direction des politiques du ministère de l’Agriculture de la Saskatchewan. Il est titulaire d’une maîtrise en économie agricole de l’Université de la Saskatchewan.