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Entente de métayage ou contrat de location de terre au comptant : quelle formule convient le mieux à votre exploitation?

20 avr. 2022
4,5 min de lecture

La forte demande de terres agricoles et le nombre limité d’occasions d’acquérir des terres se sont traduites par une hausse moyenne de 8,3 % de la valeur des terres agricoles en 2021. Dans ce contexte, la location de terre peut être un moyen plus abordable d’agrandir les exploitations agricoles. Les taux de location au comptant en pourcentage du prix d’achat ont diminué légèrement, passant de 2,7 % en 2020 à 2,5 % en 2021, à l’échelle nationale. Les contrats de location de terre sont généralement des ententes pluriannuelles qui se traduisent par des décalages entre les changements dans le contexte d’exploitation et les ajustements des taux de location au comptant. La robustesse du marché des terres agricoles fait qu’il est crucial de comprendre les facteurs qui déterminent l’abordabilité de la propriété foncière et la rentabilité de différents contrats de location.

Les contrats de location de terre agricole doivent satisfaire aux objectifs des deux parties

Il existe deux principaux types de contrats de location de terre agricole au Canada :

1. Location au comptant

La location au comptant est le type d’entente le plus courant en raison de sa simplicité. Le loyer est fixé pour au moins un an, ce qui offre une certaine certitude au propriétaire foncier et au producteur. L’exploitant agricole assume tous les risques et reçoit tous les gains résultant de la variation des prix des produits, des intrants et des rendements.

2. Entente de métayage

En général, une entente de métayage repose sur un partage des récoltes entre le propriétaire foncier et le producteur selon un rapport d’un tiers/deux tiers ou d’un quart/trois quarts. Le propriétaire fournit la terre et une partie des intrants de culture (p. ex., les semences, l’engrais, les produits chimiques et l’assurance-récolte), tandis que le producteur fournit toute la machinerie, la main-d’œuvre et le reste des intrants.

Aucun type de contrat de location n’est idéal dans toutes les circonstances

Nous mesurons la rentabilité en nous fondant sur les rendements moyens et les prix moyens dans une province donnée pour estimer le revenu moins le coût de production moyen par acre entre les deux types de contrats de location.

Au cours des cinq dernières années (2017 à 2021), les deux types de contrats de location ont généré des résultats différents en matière de rentabilité. En Ontario, nous avons constaté qu’en moyenne, les ententes de métayage selon un rapport d’un tiers/deux tiers ont procuré aux agriculteurs des rendements globaux supérieurs de 14 % à ceux des contrats de location au comptant (figure 1). L’entente de métayage a généré un meilleur rendement quatre années sur cinq. Dans le cas d’un partage des récoltes selon un rapport d’un quart/trois quarts, l’entente de métayage s’avère une meilleure solution, et ce, dans tous les scénarios.

Figure 1 : Rendements historiques des ententes de métayage comparativement à ceux des contrats de location au comptant pour les producteurs de l’Ontario

Chart showing Figure 1: Historical crop share and cash rent returns Ontario farmer perspective

Source : calculs effectués par FAC.

En Saskatchewan, l’analyse a été moins concluante (figure 2). En effet, les contrats de location au comptant ont généré un rendement négatif plus prononcé en 2019, alors qu’ils ont généré un rendement positif plus robuste que les ententes de métayage selon un rapport d’un tiers/deux tiers en 2020. Les ententes de métayage ont généré des rendements moins variables. Si les contrats de location au comptant assurent une certaine stabilité quant aux coûts des terres, ils comportent tout de même une certaine variabilité du point de vue des profits. En Ontario, les rendements des ententes de métayage selon un rapport d’un quart/trois quarts ont systématiquement été supérieurs à ceux des contrats de location au comptant entre 2017 et 2021.

Figure 2 : Rendements historiques des ententes de métayage comparativement à ceux des contrats de location au comptant pour les producteurs de la Saskatchewan

Figure affichée : Rendements historiques des ententes de métayage comparativement à ceux des contrats de location au comptant pour les producteurs de la Saskatchewan

Source : calculs effectués par FAC.

Quels sont les principaux facteurs à prendre en considération lorsqu’il s’agit de conclure différents types de contrats de location?

Un avantage des ententes de métayage est qu’elles permettent d’atténuer le risque pendant les périodes de marges serrées ou négatives.

D’après le dernier Recensement de l’agriculture, un faible pourcentage (8 %) des terres louées au Canada est exploité en vertu d’une entente de métayage. Le métayage peut être complexe, et tout dépend des préférences individuelles en matière de risque. Les contrats de location doivent être adaptés aux besoins du producteur et à ceux du propriétaire foncier. Envisagez d’utiliser le bail à métayage comme outil supplémentaire d’atténuation du risque.

x.com/AndersonLeigh3
Leigh Anderson

Économiste principal

Fort de son expérience dans les marchés agricoles et la gestion du risque, Leigh Anderson est économiste principal à FAC. Il est spécialisé dans la surveillance et l’examen du portefeuille de FAC et de la santé de l’industrie, et il livre des analyses sur les risques liés à l’industrie. En plus de faire des présentations sur l’agriculture et l’économie, Leigh participe régulièrement au blogue des Services économiques de FAC.

Leigh est entré en fonction à FAC en 2015 au sein de l’équipe des Services économiques. Il œuvrait auparavant auprès de la Direction des politiques du ministère de l’Agriculture de la Saskatchewan. Il est titulaire d’une maîtrise en économie agricole de l’Université de la Saskatchewan.