Mise en conserve de fruits et de légumes et fabrication de spécialités alimentaires : Rapport FAC sur le secteur des aliments et des boissons 2025

Les renseignements suivants proviennent du Rapport FAC sur le secteur des aliments et des boissons 2025, qui met en lumière les défis et les occasions pour l’industrie agroalimentaire au Canada. Pour en savoir plus, consultez l’intégralité du rapport.
Les fabricants de conserves de fruits et légumes et de spécialités alimentaires, dont les produits sont généralement moins chers que les aliments frais (par exemple, les conserves et les aliments surgelés), ont tendance à bien se porter dans les périodes difficiles. Les budgets serrés des ménages, conjugués à une forte inflation des prix des aliments, aux taux d’intérêt élevés et à des temps incertains, ont contribué à stimuler les ventes au cours des trois dernières années. Cependant, en raison de la baisse de l’inflation et des taux d’intérêt, les ventes devraient diminuer de 2,0 % (figure 1), tandis que les volumes (c’est-à-dire les ventes ajustées en fonction de l’inflation) devraient reculer de 6,5 %, ce qui concorde avec les ventes en volume enregistrées en 2018 et 2019.
Figure 1 : Les ventes du secteur de la mise en conserve de fruits et de légumes et de la fabrication de spécialités alimentaires diminueront en 2025

Les ventes et les volumes totaux (en milliards de dollars) figurent sur l’axe vertical et sont indiqués par la hauteur de chaque barre. Le chiffre au-dessus de chaque barre représente la croissance sur 12 mois, en pourcentage. Les volumes correspondent aux ventes déflatées par un indice de prix (202001=100).
Sources : Services économiques FAC, Statistique Canada
Alors que la baisse des ventes et l’augmentation des coûts de la main-d’œuvre pèsent sur les marges, les coûts des matières premières devraient diminuer, ce qui donnera un léger coup de pouce aux marges en 2025 (figure 2).
Figure 2 : Les marges du secteur de la mise en conserve de fruits et de légumes et de la fabrication de spécialités alimentaires bénéficieront d’un certain répit en 2025

Sources : Statistique Canada, Services économiques FAC
Outre les défis à court terme mentionnés ci-dessus, le secteur doit aussi faire face à des problèmes structurels qui continuent de peser sur les résultats. Le secteur de la mise en conserve de fruits et de légumes et de la fabrication de spécialités alimentaires est le seul secteur de la fabrication d’aliments qui a enregistré une croissance négative de la productivité entre 2003 et 2023. La productivité est en déclin parce que les entreprises sont généralement de petites ou de moyennes entreprises à forte intensité de main-d’œuvre ou produisent une plus grande variété de produits. Les marques établies bénéficiant d’une forte reconnaissance et d’une grande fidélité de la part des consommateurs continuent de prospérer et de mettre en œuvre des technologies à faible main-d’œuvre, tandis qu’un grand nombre de petites et moyennes entreprises comptent toujours sur des processus de fabrication à forte intensité de main-d’œuvre.
Veille du marché : maintenir l’intérêt des consommateurs pour les produits surgelés et en conserve
Les produits surgelés et en conserve suscitent un vif intérêt ces dernières années, car les consommateurs cherchent à économiser de l’argent en cette période d’incertitude, de hausse des prix et de taux d’intérêt élevés. Les ventes au détail de produits surgelés et emballés ont augmenté plus rapidement que les ventes de produits frais au cours des trois à cinq dernières années. En moyenne, les ventes d’aliments surgelés et emballés ont augmenté de 7,3 % par année, contre 5,7 % pour les ventes d’aliments frais (figure 3).
Figure 3 : Les ventes au détail d’aliments surgelés et emballés ont augmenté plus vite que les ventes d’aliments frais au cours des trois à cinq dernières années

Source : Statistique Canada
Tandis que l’inflation ralentissait et que les taux d’intérêt diminuaient au début de 2024, les ventes d’aliments frais augmentaient plus vite que les ventes d’aliments surgelés et emballés. Le défi pour les fabricants en 2025 est de maintenir l’intérêt des consommateurs.
Les deux principales classes du secteur de la mise en conserve de fruits et de légumes et de la fabrication de spécialités alimentaires sont la fabrication d’aliments surgelés et la mise en conserve, le marinage et le séchage de fruits et de légumes. Le débouché qui s’offre à ce secteur réside dans la diversité de ses offres. L’attention aux exigences des consommateurs dans l’ensemble du marché des aliments et des boissons constitue un point de départ idéal pour les fabricants. Le fait d’y donner suite en lançant des produits innovants peut aider le secteur à rester pertinent.
Tendances de la demande de produits alimentaires par les consommateurs en 2025 :
1. Commodité
Les ménages manquent toujours de temps, et les aliments surgelés offrent une solution. La commercialisation d’aliments surgelés comme accompagnement d’ingrédients frais ou comme collations rapides ou repas complets, attire un large éventail de consommateurs à la recherche de solutions pratiques et flexibles pour la préparation des repas.
2. Gaspillage alimentaire
Compte tenu de la sensibilisation croissante à la réduction du gaspillage alimentaire afin de s’aligner sur les intérêts en matière de durabilité ou de réaliser des économies, les produits en conserve et surgelés peuvent être une option intéressante, car ils ont une durée utile de stockage supérieure à celle des produits frais et conservent leur qualité plus longtemps que ceux-ci.
3. Combinaison d’options haut de gamme et économiques
S’ils s’en tiennent à leur budget, les consommateurs aiment toujours les repas dignes d’un restaurant et les articles de luxe. Les plats surgelés qui présentent des options gastronomiques haut de gamme ou les gelées et conserves qui peuvent ajouter une touche de luxe sans ruiner les consommateurs permettent de maintenir leur intérêt.
4. Santé
Les consommateurs s’intéressent aux aliments qui les aident à atteindre leurs objectifs en matière de santé, comme la gestion du poids, le désir de vieillir en bonne santé et la bonne forme physique. Le fait d’accorder la priorité à la création de produits riches en protéines ou en fibres et faibles en sucre et en sodium pourrait susciter l’intérêt de certains consommateurs.
Autres tendances à suivre
La concurrence exercée par les importations continue de s’intensifier. En 2024, 55 % de l’offre nationale de fruits et légumes en conserve et de spécialités alimentaires provenait de sources importées, en hausse par rapport à 47 % en 2014.
La conservation des aliments en conserve et des aliments surgelés dépend de l’emballage. Bon nombre de produits d’emballage sont importés des États-Unis et pourraient voir leur prix augmenter en raison des perturbations commerciales.
Le secteur de la mise en conserve de fruits et de légumes et de la fabrication de spécialités alimentaires est particulièrement vulnérable aux perturbations commerciales, car le marché des États-Unis représente près de la moitié des ventes de ce secteur, et les marges bénéficiaires sont minces ces dernières années. Il serait difficile pour le secteur de transmettre les coûts supplémentaires aux consommateurs et de composer avec une baisse des revenus.