Fabrication de produits laitiers : Rapport FAC sur le secteur des aliments et des boissons 2025

Les renseignements suivants proviennent du Rapport FAC sur le secteur des aliments et des boissons 2025, qui met en lumière les défis et les occasions pour l’industrie agroalimentaire au Canada. Pour en savoir plus, consultez l’intégralité du rapport.
Les ventes du secteur de la fabrication de produits laitiers s’annoncent à nouveau vigoureuses pour 2025. Les Services économiques FAC prévoient une augmentation de 8,3 % des ventes et de 6,0 % des volumes (c’est-à-dire les ventes ajustées en fonction de l’inflation), même dans la perspective d’un ralentissement de la croissance démographique (figure 1).
Les ventes de lait à la ferme ont augmenté en 2024 et devraient croître à nouveau en 2025; elles sont soutenues par les augmentations de quota déjà annoncées et les deux jours d’incitatifs par mois consentis jusqu’à la fin du mois de novembre pour les producteurs de l’Ouest canadien.
Figure 1 : Les ventes de produits laitiers devraient connaître une autre année de croissance

Les ventes et les volumes totaux (en milliards de dollars) figurent sur l’axe vertical et sont indiqués par la hauteur de chaque barre. Le chiffre au-dessus de chaque barre représente la croissance sur 12 mois, en pourcentage. Les volumes correspondent aux ventes déflatées par un indice de prix (202001=100).
Sources : Services économiques FAC, Statistique Canada
Les marges brutes dans le secteur de la fabrication de produits laitiers sont restées stables au cours de la dernière décennie et devraient s’améliorer en 2025, pour atteindre le niveau le plus élevé des deux dernières années, grâce à la baisse du coût des matières premières (figure 2).
Figure 2 : Le secteur de la fabrication de produits laitiers devrait voir ses marges s’améliorer en 2025

Sources : Services économiques FAC, Statistique Canada
Si le prix que les producteurs reçoivent pour leur lait est fondé sur les coûts de production, le coût du lait pour les fabricants de produits laitiers varie en fonction du système harmonisé de classification du lait. Les transformateurs de lait, de crème, de yogourt, de crème sure, de crème glacée et de fromage verront peu de changement dans le prix des composants laitiers en 2025, car la Commission canadienne du lait a décidé de laisser les prix du lait à la ferme essentiellement inchangés (diminution réelle de 0,0237 %) cette année. Par contre, les transformateurs qui utilisent des produits laitiers comme ingrédients pour la transformation ultérieure composent avec des prix fixés sur le marché mondial, ce qui se traduit par des coûts moins stables pour eux.
Veille du marché : Des produits riches en protéines
La demande d’aliments et de boissons riches en protéines ne cesse d’augmenter, et les produits laitiers, qui sont naturellement riches en protéines, sont bien placés pour bénéficier de cette tendance. En fait, le Sondage sur l’alimentation et la santé mené par l’International Food Information Council classe les régimes riches en protéines comme les plus populaires en 2024. Dans ce sondage, 71 % des personnes interrogées se sont fixé pour objectif d’inclure davantage de protéines dans leur alimentation, soit une augmentation de 12 % par rapport à 2022.
La polyvalence des produits et des ingrédients laitiers permet à l’industrie de se concentrer sur la promotion de la teneur en protéines des produits laitiers traditionnels comme le lait de consommation, le yogourt et le fromage cottage, ainsi que de fournir des ingrédients protéinés à d’autres secteurs de la transformation alimentaire comme la boulangerie, les barres-collations et les boissons. L’essor du lait de consommation additionné de protéines au cours des dernières années est un bon exemple. Après des années de baisse des achats de lait de consommation par habitant, l’exploitation de l’engouement des consommateurs pour des produits riches en protéines est un moyen d’essayer d’inverser cette tendance. En outre, les produits riches en protéines se vendent souvent à un prix élevé, ce qui permet de gérer les marges.
Autres tendances à suivre
Le commerce extérieur n’est pas un facteur qui contribue grandement aux ventes de ce secteur, de sorte qu’il est moins vulnérable aux impacts des perturbations commerciales que d’autres secteurs. Toutefois, le coût des matières premières non laitières provenant de l’extérieur du Canada, y compris les emballages, pourrait augmenter en cas de perturbations commerciales entre les États-Unis et le Canada, ce qui aurait un impact négatif sur les marges.
Bien que la révision de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) ne soit pas prévue avant 2026, des discussions sur les dispositions relatives au secteur laitier pourraient avoir lieu en 2025.
L’industrie laitière fait déjà preuve d’innovation en offrant de nouvelles gammes de produits axées sur les protéines adaptées aux personnes utilisant des médicaments coupe-faim (comme Ozempic), mais il faut s’attendre à d’autres débouchés dans le secteur des produits riches en protéines et faibles en sucre en 2025.
En raison de diversification de la population et de l’évolution des habitudes alimentaires, la consommation de produits laitiers a changé au cours de la dernière décennie. Notamment, les achats de lait de consommation par habitant ont diminué, tandis que la demande d’autres produits laitiers transformés est en hausse. Selon la Commission canadienne du lait, la consommation dans les principales catégories de produits laitiers était en hausse en 2024, le beurre et la crème glacée affichant les hausses les plus élevées, soit 2,7 % et 2,1 % respectivement.
Les stocks de beurre frôlaient leur niveau le plus bas en cinq ans au début de l’année 2024, mais ils ont été lentement reconstitués au cours du deuxième semestre. En décembre 2024, les stocks de beurre atteignaient leurs niveaux les plus élevés enregistrés pour ce mois depuis 2019. Toutefois, si l’on tient compte de la croissance démographique, les stocks demeurent assez restreints. Si les stocks de beurre continuent de s’accumuler au cours du premier semestre de 2025, l’augmentation de la production pourrait ralentir vers la fin de l’année.