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Fabrication de boissons : Rapport FAC sur le secteur des aliments et des boissons 2024

5 min de lecture

Les renseignements suivants proviennent du Rapport FAC sur le secteur des aliments et des boissons 2024, qui met en lumière les défis et les occasions pour l’industrie agroalimentaire au Canada. Pour en savoir plus, consultez l’intégralité du rapport.

Les consommateurs réduisent leur consommation d’alcool en période de stress économique 

En 2023, les ventes totales de boissons ont augmenté de 2,9 %, mais les résultats sont inégaux d’un type de boisson à l’autre. Les distilleries ont connu une meilleure année, mais celle-ci a été difficile pour les brasseries et les établissements vinicoles, tout particulièrement les établissements vinicoles. 

Pour 2024, les Services économiques FAC prévoient une diminution des ventes (-6,0 %) et des volumes (-3,3 %). Il s’agirait de la troisième année consécutive de baisse des volumes pour ce secteur. On prévoit que les ventes et les volumes de boissons alcoolisées (tous types confondus) diminueront en 2024, tandis que les ventes du secteur de la fabrication de boissons gazeuses et de glace devraient augmenter. 

Figure 1 : Les volumes du secteur de la fabrication de boissons devraient diminuer pour une troisième année consécutive

Graphique en barres montrant la façon dont les volumes du secteur de la fabrication de boissons devraient diminuer pour une troisième année consécutive.

Les ventes totales (en milliards de dollars) figurent sur l’axe des y. Le premier chiffre qui surmonte chaque barre représente la croissance sur 12 mois des ventes mesurées en dollars. Le deuxième chiffre qui surmonte chaque barre (entre parenthèses) représente la croissance sur 12 mois des volumes vendus. Les volumes correspondent aux ventes déclarées diminuées par un indice de prix (janvier 2020 = 100).

Sources : Services économiques FAC, Statistique Canada

Le tableau 1 ci-dessous montre que la plupart des fabricants de boissons ont connu une année 2023 difficile, à l’exception des distilleries. Il convient de noter que les distilleries ont effectué une remontée en 2023 après trois années consécutives de baisses des ventes et des volumes, de 2020 à 2022, et que pour 2023, on estime que les volumes des distilleries sont inférieurs de 15 % par rapport à leurs niveaux de 2019. 

Tableau 1 : Taux de croissance des ventes, des prix et des volumes chez les différents fabricants de boissons en 2023

Tableau montrant les taux de croissance des ventes, des prix et des volumes chez les différents fabricants de boissons en 2023.

Source : Statistique Canada

Les marges des fabricants de boissons ont été sous pression au cours des trois dernières années et 2024 ne fera pas exception. Là encore, les résultats varient d’un secteur à l’autre en fonction de la boisson produite. Les salaires dans le secteur de la fabrication de boissons ont augmenté rapidement en 2023 (17,9 %). Il s’agit du deuxième taux de croissance le plus élevé parmi les secteurs visés par le présent rapport (voir l’annexe). 

Figure 2 : Les marges du secteur de la fabrication de boissons seront encore comprimées en 2024

Graphique en barres illustrant la façon dont les marges du secteur de la fabrication de boissons seront encore comprimées en 2024.

Source : Services économiques FAC

Pleins feux – Services économiques FAC : Les établissements vinicoles canadiens subissent des pressions extrêmes 

Une série d’événements malheureux a frappé l’industrie du vin au cours des 18 derniers mois. Les vineries de la Colombie-Britannique ont été particulièrement touchées. Malgré l’assouplissement des restrictions liées à la pandémie, le tourisme est resté en deçà de ses niveaux prépandémiques en 2023, car le risque d’incendies de forêt et la fumée ont éloigné un certain nombre de touristes. À cela s’ajoutent plusieurs hivers consécutifs pendant lesquels le froid extrême a endommagé des vignes. 

Selon une étude réalisée par Wines of British Columbia, on estime que le froid extrême de cet hiver entraînera une diminution de 97 % à 99 % de la production de raisins cette année. Certains viticulteurs peuvent compter sur les raisins importés pour accroître leur production et leurs ventes. Des groupes œuvrant dans l’industrie demandent une modification temporaire des règles d’importation des raisins afin que les établissements vinicoles qui dépendent des raisins cultivés en Colombie-Britannique aient la possibilité d’embouteiller du vin cette année. Le gouvernement fédéral a récemment annoncé qu’il allait prolonger le Programme d’aide au secteur du vin, en plus d’y investir 177 millions de dollars supplémentaires. 

Des problèmes de production, de même qu’un changement d’habitudes des Canadiens qui achètent moins de vin que pendant la pandémie expliquent pourquoi les volumes de vin vendus en 2024 devraient être égaux à ceux de 2019. 

Pendant la pandémie, les viticulteurs canadiens ont écoulé beaucoup de leurs produits malgré les restrictions et d’autres défis logistiques. Les volumes ont augmenté de 64 % de 2019 à 2021, mais tous ces gains seront annulés en 2024. 

Les établissements vinicoles canadiens ne sont pas les seuls à connaître des difficultés. Une réduction importante de la consommation de vin en Europe a incité la Commission européenne à adopter, au cours de l’été 2023, des mesures visant à remédier aux « déséquilibres » du marché vinicole européen, ce qui a permis aux États membres d’acheter et de distiller des stocks de vin afin de retirer le vin non sollicité sur le marché. On estime qu’en 2023, la production de vin européenne a atteint son niveau le plus bas en 60 ans, ce qui permettra d’atténuer l’augmentation des stocks de vin, mais pas suffisamment pour compenser la diminution de la demande dans une période où les budgets des consommateurs sont serrés. 

Autres tendances à surveiller 

  • Les établissements vinicoles devraient connaître une période difficile en 2024 et au cours des prochaines années. Les établissements qui ont accès à des raisins importés et qui produisent des vins ne relevant pas de la Vinters Quality Alliance (VQA) bénéficieront de la faible production au Canada au cours des années à venir. 

  • Le marché des boissons non alcoolisées se diversifiera et se développera à mesure que le mouvement en faveur de la sobriété continue de s’étendre. La production et la commercialisation de boissons non alcoolisées comportent beaucoup moins de lourdeurs administratives et de taxes. 

  • Les boissons alcoolisées de remplacement (seltzers, panachés, cidres) demeureront une autre option de diversification et de croissance. C’est le cas des distilleries qui fournissent de l’alcool fort (par exemple, pour les seltzers) et des brasseries qui disposent de lignes de production à assembler. Au cours des cinq dernières années, les ventes de cidres et de panachés (en volume) ont augmenté de 15,5 % par année, en moyenne. 

  • Compte tenu de la saturation du marché des brasseries artisanales et de la diminution des ventes de bières, il est probable que les fusions et les acquisitions se poursuivent dans le secteur de la brasserie. Selon Statistique Canada, en 2022-2023, la consommation de bière par habitant a atteint un plancher jamais vu depuis qu’on a commencé à recueillir des données à ce sujet, en 1949. 

  • Des changements réglementaires à long terme concernant la vente et la distribution de vin et de bière en Ontario permettront aux viticulteurs et aux brasseurs de cette province d’atteindre un plus grand nombre de consommateurs. La mise en œuvre des premiers changements est prévue pour 2026.