<img height="1" width="1" src="https://www.facebook.com/tr?id=806477592798641&ev=PageView&noscript=1"/>

Une mentalité de PDG ancrée dans la réalité du terrain

7,5 min de lecture

Même si le ranch qu’il possède aujourd’hui appartient à sa famille depuis les années 1950, Ben Campbell n’a pas hérité d’une grande expérience en agriculture. Loin de là. « Je ne connaissais rien de rien en agriculture », avoue-t-il.

Ingénieur de formation, il a fait carrière dans un domaine qui ne lui convenait pas, jusqu’à ce que l’envie lui prenne d’acheter quelques bovins d’un an et de tester l’industrie. Et alors, tout s’est mis en place. Enfin, tout, sauf son bagage de connaissances.

« Une des premières choses que j’ai faites a été de me procurer L’élevage de bovins pour les nuls », dit-il en riant. Et ce n’était que le début. « J’ai [lu] tout ce qui m’est tombé sous la main au sujet du pâturage en rotation, de l’alimentation des animaux durant l’hiver, des systèmes d’alimentation en eau, des systèmes de clôture, des maladies du bétail, de la reproduction; il y a tant de choses à apprendre dans le secteur de la production bovine. »

Ben a assisté à des conférences partout au Canada, suivi des cours en Idaho et au Dakota du Sud, et lorsqu’il a réalisé qu’il avait besoin d’un réseau de soutien local, il a commencé à appeler au hasard des éleveurs des environs.

Étant donné son enthousiasme, il n’est pas surprenant que Grazed Right, le ranch qu’il exploite avec son épouse Stephanie en périphérie de Calgary, soit maintenant une entreprise florissante qui incarne une vision nouvelle de la gestion moderne d’une exploitation agricole pour une jeune famille nourrissant de grandes ambitions. 

« Nous connaissons nos valeurs, nous en parlons en famille et nous savons que cette ferme travaille pour nous, et non l’inverse. »

Ben a loué une terre appartenant à sa famille jusqu’à ce qu’il ait les moyens d’en acheter une parcelle de 320 acres. Il en loue aujourd’hui une deuxième, ce qui porte sa superficie à environ 1 400 acres et lui donne accès à différentes infrastructures, dont seulement quelques-unes lui sont nécessaires. Cette année, le ranch compte quelque 270 bovins d’un an, 30 vaches nourries à l’herbe destinées à la vente directe, dix cochons et quelques poulets. Il prend aussi des chevaux en pension et loue certains des bâtiments de ferme qu’il n’utilise pas, mais les choses pourraient changer l’année prochaine.

« Chaque année, j’analyse toutes les activités qui me rapportent de l’argent, et j’en dégage deux données : le rendement du capital investi et le taux de rémunération horaire de la main-d’œuvre que je fournis moi-même. Ainsi, si je constate qu’une activité rapporte peu, ou si toutes les activités rapportent, mais que je suis trop occupé et que je dois couper quelque part, je sais où couper. »

Il n’est pas surprenant que Ben adore les chiffriers électroniques, mais il est néanmoins conscient de leurs limites. « Une chose impossible à chiffrer, mais qui est tout aussi importante, est que j’aime certaines choses plus que d’autres », explique-t-il.

« C’est la ferme qui travaille pour moi et non l’inverse. »

La diversification vers des produits de plus grande valeur est un élément important de l’avenir du ranch. « Mes enfants sont jeunes, mais j’espère que certains d’entre eux voudront travailler au ranch un jour. [La diversification] est une façon pour notre entreprise, même si elle est petite, de subvenir un jour aux besoins de plus d’une famille. »

Grâce à son diplôme d’ingénieur, Ben jette un regard critique sur toutes les activités de son entreprise. « Il s’agit de démonter un système complexe puis d’analyser et d’ajuster ses différents composants avant de les réassembler pour voir comment ça fonctionne. Ce genre de pensée critique est crucial pour gérer une entreprise prospère et comprendre quelle orientation lui donner. »

Même s’il est relativement nouveau dans le secteur, Ben surmonte déjà une difficulté que rencontrent plusieurs éleveurs : savoir comment gérer le quotidien tout en gardant en tête la vision à long terme de la ferme. Il a la passion, le cran et l’ambition nécessaires pour réussir, et il affiche plusieurs caractéristiques des PDG traditionnels, mais dans un cadre plus bucolique qu’une salle de conférence.

Caractéristiques du PDG utiles dans la salle de conférence et sur le terrain

Prévoyant : définir la vision, maintenir le cap

Grazed Right a trois principaux objectifs : « Apporter quelque chose de précieux à la collectivité, être respectueuse de l’environnement, et contribuer au bonheur de ma famille. »

La stratégie de Ben évolue constamment, mais il ne perd jamais de vue ses objectifs. En s’en tenant à son énoncé de mission clairement défini, il peut tester la théorie derrière de nouvelles idées sans avoir à apprendre à ses dépens comment un changement de cap peut influer sur le potentiel de son entreprise.

« Je pourrais me dire : “Les prix des céréales explosent, alors pourquoi ne pas raser tous mes pâturages et mes parcelles louées et me mettre au canola? Mais comme cela ne contribue pas à les atteindre [mes objectifs principaux], ce n’est pas une option », illustre-t-il.

Stratégique : optimiser l’investissement dans la capacité d’adaptation

Investir ne signifie pas seulement engager des sommes d’argent. « Je suis un passionné, alors quand je m’intéresse à quelque chose, je ne pense plus qu’à cela, dit Ben. Il va sans dire que je suis une personne qui ne cesse jamais d’apprendre. »

Quand il recherche de nouvelles possibilités, sa démarche n’est pas unilatérale. S’il étudie tout ce qu’il peut à l’avance, il surveille aussi attentivement toutes ses activités en temps réel.

« J’établis maintenant des prévisions économiques pour tout le ranch, ventilées par activité », dit-il. C’est le travail réalisé en coulisses qui lui donne la confiance nécessaire pour prendre constamment des risques calculés, le genre de risque sur lequel son entreprise est construite.

« Comme je n’ai pas de troupeau de vaches pleines, je dois décider quelles bêtes je vais vendre l’année prochaine, et à quel poids je vais en acheter d’autres. »

Chaque année comporte de nouvelles décisions à prendre, et Ben doit avoir la confiance nécessaire – qu’elle soit innée, héritée ou, dans son cas, renforcée par les données – pour faire le saut.

Novateur : voir hors des sentiers battus pour choisir sa propre aventure, judicieusement

À la fin de l’été caniculaire de 2021, Ben réfléchissait à ce qu’il allait faire d’une réserve d’aliments pour animaux qu’il avait achetée lorsque les prix étaient avantageux. Ayant vendu ses animaux d’un an, il n’en avait plus besoin.

« Le marché des vaches pleines va probablement tourner au ralenti en raison du coût élevé des aliments pour animaux lié à la sécheresse. J’analyse donc la situation : devrais-je acheter des vaches pleines, ou plutôt vendre les aliments pour animaux? Devrais-je acheter des animaux d’un an, mais plus tard durant l’année? Ou alors, devrais-je vendre seulement les balles? Peut-être n’ai-je pas les moyens de les garder et de m’en servir pour nourrir mes propres bovins. »

Même s’il effectue tous les bons calculs, des fluctuations du marché suffiraient pour changer la donne; Ben ne peut donc pas prétendre avoir la bonne réponse à tout coup. S’il ne possède pas de boule de cristal, il est toutefois doté d’une curiosité naturelle, il a le courage de prendre des risques et il a à cœur l’avenir de l’entreprise qu’il est en train de bâtir.

Se tourner vers l’avenir…

Grazed Right est une véritable entreprise familiale. Cette année, Stephanie s’occupe des cochons et des poules, Ben se concentre sur le bétail et, bien que les enfants soient encore trop petits pour aider, ils jouent un rôle important dans le projet. La vie de famille est un élément qui ne peut pas être ignoré en déterminant l’orientation de l’entreprise. « Je ne peux pas faire l’autruche et continuer sans rien changer; je dois travailler », dit Ben. « Nous connaissons nos valeurs, nous en parlons en famille et nous savons que cette ferme travaille pour nous, et non l’inverse. »

Ben parle de ses stratégies et de son parcours dans l’épisode 4 du balado Talking Farm and Food [en anglais seulement].

Les principaux conseils de Grazed Right en matière de gestion d’entreprise

  • Rédigez un énoncé de mission qui définit votre vision.

  • Créez un plan d’affaires qui guidera vos décisions.

  • Calculez vos coûts de production en détail et connaissez le rendement du capital que vous avez investi.

  • Formulez des prévisions économiques ventilées par activité.

  • Prenez des décisions fondées sur l’intuition et l’expérience, mais aussi sur des données.

  • Améliorez votre efficience partout où vous le pouvez, car chaque petite amélioration accroît la rentabilité globale.

  • Tenir des registres détaillés. (Rendez-vous à la page 19 pour obtenir de l’information sur l’utilité que peut avoir un logiciel de gestion d’entreprise comme AgExpert.)

  • Mettez en œuvre des possibilités de diversification si votre plan d’affaires le prévoit.

  • Planifiez plus loin que le transfert. Les Campbell visent une entreprise qui pourra un jour subvenir aux besoins de plusieurs familles.

  • Prenez des risques uniquement après avoir calculé les coûts et les bénéfices projetés.

  • Tenez des registres détaillés. Voyez comment un logiciel de gestion d’entreprise comme AgExpert peut vous être utile.

D’après un article de l’AgriSuccès par Emily Leeson.

À suivre
Aperçu des règles régissant la propriété foncière des Premières Nations
7 min de lecture

Comprendre les différentes avenues qui s’offrent aux Premières Nations qui souhaitent acheter des terres ainsi que les règles applicables.