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L’importance de calculer les coûts d’exploitation avant le prochain achat d’équipement

4,5 min de lecture

Il existe une règle fondamentale à respecter pour justifier la propriété d’une machine: il faut l’utiliser.

Ce conseil est tiré d’une fiche d’information du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de l’Agroentreprise de l’Ontario (MAAAO) préparée par John Molenhuis, spécialiste de l’analyse des activités commerciales et des coûts de production au ministère.

Améliorer l’équipement : nécessité ou désir?

Les coûts d’amortissement, le coût de l’argent et le coût de l’assurance demeurent à peu près inchangés, que vous utilisiez beaucoup une machine ou que vous l’utilisiez peu.

Les chiffres de la fiche d’information sont continuellement mis à jour, mais le conseil et l’analyse demeurent invariables. Le coût de l’argent, le coût de l’assurance et l’amortissement restent à peu près les mêmes, que vous utilisiez peu la machine ou que vous l’utilisiez beaucoup. Par conséquent, le coût par heure ou par acre est beaucoup plus élevé pour une machine peu utilisée, et il serait sans doute préférable de louer une machine pendant de courtes périodes ou de confier le travail à un tiers.

« Je me dis toujours qu’il faudrait qu’un plus grand nombre de propriétaires d’exploitation agricole fassent leurs calculs, déclare M. Molenhuis. Ils devraient déterminer si l’achat est justifié plutôt que de simplement calculer s’ils peuvent se le permettre. » Il souligne que l’achat d’équipements d’une taille supérieure à vos besoins peut s’avérer une stratégie raisonnable pour réduire les risques liés aux conditions météorologiques lors des travaux urgents, mais que cela s’accompagne d’un prix élevé. Ce prix a d’ailleurs augmenté considérablement ces dernières années.

« Les coûts de la machinerie sont maintenant supérieurs d’environ 49 à 50 % à ceux de 2017. Les choses ont bien changé sur le plan des coûts. Le principe de base, lui, ne change pas : c’est l’utilisation de la machine qui en justifie le coût. »

Si les prix élevés des produits agricoles ont largement contribué à la hausse des coûts des machines, la baisse récente des prix des produits agricoles entraîne la nécessité d’effectuer « des calculs beaucoup plus précis » pour déterminer si l’investissement dans la machinerie est justifié.

Réparations et amortissement

Il est aussi important de tenir compte des coûts d’amortissement et de réparation au fil du temps, avant et après l’achat de machines.

La durée de vie optimale de toute machine correspond au temps qu’il lui faut pour se déprécier jusqu’à un tiers de sa valeur initiale. M. Molenhuis souligne que cette règle vaut pour toutes les machines. Ce qui change d’une machine à l’autre, c’est le nombre d’années de service. Fondée sur des données du guide des taux de location et des tarifs du travail à forfait de la Saskatchewan, la fiche d’information de M. Molenhuis, « Comment calculer les coûts des machines agricoles », fournit des données comparatives quant à la durée de vie optimale (en années), le taux d’amortissement annuel et le taux annuel de réparation pour un éventail de types de machines.

« Nous utilisons des moyennes au fil du temps. Le concept est toujours valable : les équipements récents nécessitent moins de réparations. Les réparations augmentent à mesure que les machines vieillissent. Pour estimer les coûts annuels, nous avons utilisé les taux de réparation moyens sur la durée de vie optimale. Nous tentons ainsi d’obtenir une estimation annuelle raisonnable », explique M. Molenhuis.

Il existe aussi des formules permettant d’estimer les coûts du carburant et des lubrifiants, ainsi que les coûts d’entreposage et d’assurance.

L’avantage de conserver des dossiers détaillés

S’il estime que les données comparatives de sa fiche d’information sont précieuses, M. Molenhuis indique que les meilleurs renseignements pour calculer les coûts d’exploitation sont souvent les dossiers d’une productrice ou d’un producteur. Rod Edgar de l’exploitation R2D2 Farm Ltd., à Wolseley, en Saskatchewan, partage cet avis et gère avec grande diligence les renseignements sur ses coûts; en effet, il effectue le suivi des coûts de réparation de chacune de ses machines.

Un dossier d’entretien accompagne chaque équipement au moment de sa vente, et M. Edgar croit que la valeur de récupération s’en trouve augmentée.

Lorsqu’une machine est vendue, M. Edgar met à jour la valeur de récupération, ce qui permet d’ajuster le coût global par acre. Au fil du temps, ses estimations gagnent en exactitude.

M. Edgar indique qu’en 2017, sa moissonneuse-batteuse avait un coût fixe de 10 $ par acre avec une tête de coupe droite et de 8,50 $ par acre avec une tête de ramassage. Ces coûts comprenaient le coût de l’argent, mais pas le coût du carburant ou de la main-d’œuvre, qui sont imputés aux frais généraux. Toutefois, en 2025, ces chiffres avoisinent plutôt 13,50 $ et 11,50 $ l’acre, respectivement.

« La hausse des prix du matériel neuf, tout comme la hausse des prix de l’équipement d’occasion de bonne qualité, fait sourciller, mais le coût par acre peut rester à peu près inchangé après une amélioration de l’équipement », indique M. Edgar, qui rappelle que le prix d’« à peu près tout » a augmenté ces dernières années.

De son propre aveu, M. Edgar est bien plus doué en gestion agricole qu’en mécanique, raison pour laquelle il utilise une gamme d’équipements plutôt récente. L’utilisation d’une machine plus ancienne peut réduire les coûts fixes, mais pas nécessairement. L’amortissement est réduit, mais l’augmentation des frais de réparation peut contrebalancer cette baisse.

Il est impossible de gérer ce qu’on ne mesure pas, et de toute évidence, il s’avère très utile de mesurer les coûts du matériel agricole.

D’après un article de l’AgriSuccès de Kevin Hursh.

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