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Agriculture numérique : l’avenir, c’est maintenant

5,5 min de lecture

L’agriculture numérique gagne du terrain en mettant à la disposition des agriculteurs des technologies et des données innovantes pour rendre leurs activités plus efficaces.

Jacqueline Keena, directrice générale de l’organisation Enterprise Machine Intelligence and Learning Initiative (EMILI), définit l’agriculture numérique comme l’application de technologies intelligentes avant, pendant et après la production à la ferme.

« Les technologies intelligentes comprennent, entre autres choses, l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique, ainsi que le rôle de la technologie et des innovations qui s’intègrent dans la production agricole, dans la transformation et tout au long de la chaîne de valeur », précise-t-elle.

Aussi appelée « agriculture intelligente », l’agriculture numérique peut faire ressortir des données de meilleure qualité et en plus grande quantité, ce qui optimise le processus décisionnel et permet d’automatiser certaines tâches.

Par exemple, l’exploitation Rutherford Farms possède une demi-douzaine de stations météorologiques. Les données qu’elles fournissent permettent de savoir quelles zones ont reçu de la pluie récemment, ce qui aide à déterminer à quels endroits des traitements herbicides et fongicides peuvent être appliqués.

EMILI va encore plus loin. L’entreprise s’est alliée avec des chercheurs de l’Université de Winnipeg pour concevoir des technologies innovantes, comme un algorithme d’inventaire des cultures qui permet de recenser diverses variétés de plantes et qui a été créé à partir d’une base de données contenant des millions d’images étiquetées de cultures et de mauvaises herbes provenant des Rutherford Farms. Cet outil facilite la mise au point de technologies des semences et de pulvérisation, ce qui permet aux exploitants agricoles de faire une utilisation plus précise des herbicides, d’augmenter la production et d’optimiser l’utilisation des intrants.

« En fin de compte, cela permet aux agriculteurs de se concentrer sur d’autres aspects plus pressants de leurs exploitations, en leur permettant de mettre efficacement à profit leur expertise et leur connaissance particulière de l’exploitation », explique Mme Keena.

Fermes innovantes

Certaines technologies agricoles innovantes existent depuis plusieurs années, mais le domaine n’en est encore qu’au « début de son parcours », poursuit Mme Keena.

« Il reste beaucoup de travail à faire en matière d’intégration et d’adoption, et tirer parti du plein potentiel de production d’une technologie innovante fait partie de l’agriculture de production », ajoute-t-elle.

La toute dernière activité phare de l’organisation EMILI, Innovation Farms Powered by AgExpert (Fermes d’innovation optimisées par AgExpert), représente un grand pas en avant.

Le projet se déroule sur le site de Rutherford Farms, une exploitation de semences commerciales de 5 500 acres où l’industrie et des chercheurs ont accès à « de l’équipement, des technologies et des pratiques de production d’avant-garde », explique-t-on sur le site Web de l’organisation EMILI, et c’est ce qui en fera la plus grande exploitation agricole du genre au pays et la toute première au Manitoba.

Innovation Farms offrira un environnement de test à grande échelle sur l’ensemble des 5 500 acres, mais 100 acres seront également consacrés à l’essai et à la validation de nouvelles technologies matérielles et logicielles.

Le site Web de l’organisation EMILI souligne la capacité d’Innovation Farms de « produire des données inédites et très utiles sur la science des sols et les conditions météorologiques, ainsi que des analyses comparatives sur les émissions carboniques », pour ne nommer que celles-là.

Grâce aux informations objectives mises à leur disposition, les producteurs pourront prendre des décisions éclairées sur les nouvelles technologies à adopter dans leurs exploitations, fait valoir Mme Keena. Ce qui distingue Innovation Farms des autres fermes intelligentes est sa capacité à démontrer un rendement des investissements sur une échelle commerciale, explique le président de Rutherford Farms, Rick Rutherford.

« En réalité, nous croyons que si certains de ces produits n’arrivent pas à afficher un rendement continu du capital investi, ils n’auront pas leur place dans l’agriculture moderne », prévient-il.

Compte tenu du temps que prend la phase d’essai des nouvelles technologies et des risques que cela comporte, faire appel aux conseils et à l’expérience des premiers utilisateurs peut fournir une assurance. Il faut donc le voir comme un investissement, et non comme une solution rapide.

Adoption de l’agriculture intelligente

M. Rutherford a depuis longtemps adopté l’agriculture intelligente dans son exploitation. Il estime que son entreprise possède une empreinte carbone au moins 30 % plus faible qu’il y a 20 ans, étant donné qu’il y cultive davantage de légumineuses, recourt au travail réduit du sol, réinjecte plus de matière organique dans le sol et pratique la gestion des nutriments 4B (le bon produit, la bonne dose, au bon moment et au bon endroit). Il s’intéresse tout particulièrement à des détails tels que la surveillance de l’efficacité de l’azote, ce qui peut être effectué au moyen d’une analyse des sols.

Son entreprise possède une empreinte carbone au moins 30 % plus faible qu’il y a 20 ans.

Parmi les innovations qu’il a mises en œuvre, on compte le contrôle de section, le système de guidage AutoPath et de nombreux capteurs, ce qui assure une surveillance constante de presque chaque acre.

De plus, M. Rutherford s’intéresse grandement à la collecte de données. Il compile des données sur ses activités agricoles depuis 2014.

« C’est à la base du développement durable. Si vous êtes incapable de consigner ce que vous avez effectué concrètement dans votre exploitation, il est impossible de valider votre impact en matière de durabilité », mentionne M. Rutherford.

Données et développement durable

L’Université de l’Alberta reconnaît aussi l’intérêt de recueillir des données et l’importance du développement durable. C’est pour cette raison qu’elle a entrepris un projet de deux ans qui vise à créer une base de données à partir de près de 3 000 échantillons de sol que le gouvernement de l’Alberta a prélevés dans l’ensemble de la province depuis 1997.

Ce projet de base de données vise à encourager l’adoption de pratiques durables en matière de gestion des terres. L’Université propose de répondre au besoin de mégadonnées en science des sols, tout en allant au-delà des facteurs normalement pris en considération, comme l’utilisation d’engrais et d’herbicides, afin d’explorer la vitalité des sols.

« En fait, nous nous intéressons à la vitalité des sols, un sujet qui concerne surtout la stabilisation du carbone dans le sol et les communautés microbiennes que le carbone soutient », déclare le chercheur et scientifique en science du sol de l’Université de l’Alberta, Derek MacKenzie. « C’est ce qui permet aux sols de devenir des écosystèmes fonctionnels, et cela peut encourager l’adoption de pratiques agricoles durables non seulement ici, mais à l’échelle de la planète. »

Il sera possible d’accéder à ces données grâce à une application Web gratuite qui est en cours de développement.

AgExpert Champs peut vous aider à déterminer quelles stratégies ou quels intrants fournissent les meilleurs résultats, et lesquels n’offrent pas un rendement adéquat. Il vous offre l’information dont vous avez besoin pour prendre les meilleures décisions pour votre entreprise. 

D’après un article de l’AgriSuccès par Richard Kamchen.

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