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Une vision d’avenir pour la prochaine génération

5 min de lecture

René Morel, un producteur laitier et de canneberges établi dans le Centre-du-Québec, rêve grand depuis toujours. Lorsqu’il reprend l’exploitation laitière de son père Gilles en 1997, la Ferme Girelou, cet agriculteur de 3e génération a déjà une vision stratégique qui consiste à augmenter substantiellement le quota de l’entreprise. Mission accomplie : il possède aujourd’hui un troupeau de quelque 600 vaches, et détient 700 kg de quota, soit 600 de plus qu’à ses débuts, et est aussi copropriétaire de deux cannebergières d’une superficie d’environ 420 acres.

Prendre des risques calculés

En 2007, René saisit l’opportunité de faire l’acquisition d’une autre exploitation laitière dans un village voisin, ce qui lui permet de doubler son quota. Ainsi motivé par l’agrandissement du troupeau, il décide de reconstruire entièrement l’étable de la ferme familiale en intégrant à ce bâtiment un carrousel de traite qui offre plus de flexibilité tout en donnant la possibilité de ne plus avoir à faire d’investissement pour recueillir le lait à mesure que le cheptel prendrait de l’expansion.

En parallèle, il prend possession de quelque 600 acres consacrés aux grandes cultures. Or, plus de la moitié des terres récemment acquises sont sablonneuses, donc propices à l’exploitation de la canneberge. Ayant déjà envisagé de diversifier ses activités et de se lancer dans de nouvelles productions afin de créer de la valeur ajoutée à son entreprise, René implante cette nouvelle culture.

Transférer ses compétences

Malgré le fait qu’il ne possède pas de connaissances approfondies sur ce petit fruit, mais qu’il en détient en grandes cultures et en gestion agricole, il prend donc la décision d’ajouter une autre corde à son arc en démarrant en 2010, Canneberge Centre-du-Québec avec sa conjointe, Maggy. Depuis, l’exploitation a plus que quadruplé sa superficie grâce à l’achat de terres voisines. De plus, la mise en place d’un partenariat avec d’autres entrepreneurs a récemment permis au couple de devenir actionnaires à 50 % de Canneberge Désilets.

Intégrer la relève dans la prise de décisions

René et Maggy ont quatre enfants âgés de 17 à 22 ans qui souhaitent prendre la relève de la ferme laitière et éventuellement des exploitations de canneberges, et ce, selon leur parcours, leur expertise et leurs intérêts respectifs.

Élodie, l’aînée, étudie actuellement en agroéconomie. Félix, diplômé en 2020 en gestion et technologies d’entreprise agricole, est depuis cette année officiellement copropriétaire de la Ferme Girelou. Jacob, déjà titulaire d’un premier diplôme d’études professionnelles en production animale, poursuit sa formation en mécanique agricole. Quant à la cadette, Saralie, elle vient de s’inscrire à un programme en comptabilité et en gestion au cégep.

Pour faciliter l’intégration progressive de ses quatre enfants au sein de la ferme laitière et bien que trois d’entre eux soient encore aux études, René les laisse participer aux processus décisionnels.

« Je préfère les aider et les encourager à développer leurs talents et leurs capacités pour qu’ils se sentent impliqués à fond dès maintenant, même si leurs choix ne correspondent pas toujours aux miens. »

Maximiser la rentabilité

« Si l’entreprise a su aussi bien prospérer et croître, c’est parce que René est un gestionnaire et un développeur hors pair, fonceur, visionnaire et intuitif qui sait prendre des risques calculés », explique Maggy. Et pour son conjoint et partenaire d’affaires, « Maggy est une alliée indispensable pour tout ce qui touche les formalités administratives ». L’un ne va pas sans l’autre.

Mes décisions d’affaires ont toujours été prises en aspirant à la plus grande rentabilité et à la viabilité de mon entreprise à long terme.

René ne détient pas de diplôme en agriculture, mais son père, dont il dit avoir hérité de son sens de l’entrepreneuriat, lui a transmis toutes les notions nécessaires à la réussite. Il a amélioré ses compétences en gestion parce qu’il a misé sur ses forces, appris de ses erreurs, observé les autres, développé un intérêt particulier pour les chiffres et su bien s’entourer.

« Mes décisions d’affaires ont toujours été prises en aspirant à la plus grande rentabilité et à la viabilité de mon entreprise à long terme. J’ai recours à différents moyens pour maximiser les bénéfices et réduire les coûts de production et, ainsi, augmenter la profitabilité. J’essaie de limiter les dépenses en me fixant des objectifs réalistes qui me permettent de continuer à investir et à prospérer. Entre autres, en travaillant les sols avec la technique culturale de semis direct depuis plus de 20 ans, j’utilise moins de machinerie et je diminue mes coûts de main-d’œuvre et d’énergie. »

Bien s’entourer

René l’avoue volontiers : il ne faut jamais hésiter à consulter des experts en mesure de nous permettre de développer notre entreprise. « C’est très important de s’entourer de professionnels qui vont nous aider dans différents domaines comme on le fait entre autres pour l’administration, le financement, la génétique et l’alimentation. Je pense notamment au syndicat de gestion agricole de ma région et à l’Association des producteurs de canneberges du Québec qui ont été des sources d’information incroyables. J’y ai obtenu de judicieux conseils et eu accès à des données précises qui m’ont été grandement profitables. »

Chacun sa business

René accorde également sa confiance à ses employés clés qu’il considère comme des piliers pour assurer le succès de ses entreprises. « Il faut que tu les laisses faire leur business dans ta business. » Cette approche de délégation dans les pratiques de gestion du personnel semble porter ses fruits puisque les objectifs fixés sont atteints en tout temps.

« Aussi, j’ai plus de temps pour réaliser d’autres projets », renchérit-il.

René et Maggy souhaitent se retirer progressivement de l’entreprise laitière pour permettre à leurs enfants d’en prendre les rênes. Ils envisagent de se concentrer sur le développement des exploitations de canneberges tout en continuant à encourager la relève et en restant à l’affût de nouvelles occasions d’affaires pour continuer de concrétiser leur vision d’avenir.

D’après un article de l’AgriSuccès par Mélanie Lagacé.

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