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Le transfert assure un avenir florissant à deux fermes familiales

6,5 min de lecture

Quand Mélissa Bourdon et Andrew Vallance se sont mariés, en 2015, ce n’était pas seulement une alliance entre deux familles. Leur union a aussi amorcé le processus de fusion de deux entreprises agricoles familiales.

« Nos familles ont toujours pratiqué l’agriculture dans des fermes situées l’une en face de l’autre, mais comme Andrew et moi avons cinq ans de différence, nous ne nous sommes pas vraiment connus en grandissant, relate Mme Bourdon. Un jour, nous étions en train de semer côte à côte, et c’est comme ça que nous nous sommes rencontrés. Il est arrivé ce qui devait arriver. »

En grandissant, tous deux ont joué un rôle très actif dans leur exploitation familiale respective, à Maxville, en Ontario – M. Vallance, dans la production laitière et les cultures commerciales, et Mme Bourdon, dans l’élevage de volailles, les cultures commerciales et la meunerie commerciale de sa famille. Ils ont aussi fait des études postsecondaires en agriculture et en gestion d’entreprise et ne se voyaient pas travailler dans un autre domaine.

Et depuis, leur entreprise affiche une croissance rapide qui ne s’est jamais démentie.

La croissance engendre la croissance – et le développement durable

Le couple cultive du maïs, des haricots et des céréales et élève des poulets à griller dans deux nouveaux poulaillers qu’ils ont construits sur la terre de la famille Vallance. Ils ont aussi repris l’exploitation de la famille Bourdon, qui se spécialise dans la production d’œufs, l’élevage de poulets à griller et les cultures commerciales.

Par ailleurs, le couple participe aux travaux quotidiens de l’entreprise Bourdon Feed & Grain Inc., fondée par le père de Mme Bourdon en 1991. Celle-ci y occupe le poste de directrice générale, et son conjoint, celui de gestionnaire-exploitant.

Le couple a des projets ambitieux. Ils sont en train de construire deux autres poulaillers cette année : l’un pour des poulets à griller et l’autre pour des pondeuses, afin d’ajouter un système de logements aménagés pour la production d’œufs. Il a aussi amorcé un nouveau projet de production d’énergie solaire afin de devenir autosuffisants sur le plan énergétique, et il achètera plus de quota et de terres quand l’occasion se présentera.

« Nous sommes toujours en train de défricher, d’améliorer nos terres et de chercher des occasions d’accroître notre superficie, explique M. Vallance. Toutes les cultures que nous produisons sont utilisées à la meunerie. Nous aimons être aussi autosuffisants que possible. »

Mme Bourdon s’occupe de toute l’administration, de la comptabilité et des activités quotidiennes de la meunerie, et elle s’occupe des travaux aux poulaillers et aux champs avec son conjoint. Celui-ci gère aussi les opérations dans tous les aspects de leurs entreprises et dirige une équipe d’un peu plus de 30 employés. Même s’ils ont leurs responsabilités respectives, ils prennent les décisions importantes conjointement avec leurs parents.

Tirer parti de l’expérience

Le père de Mme Bourdon, Marc, continue de participer activement aux travaux quotidiens. Il siège aussi au Conseil d’administration des associations Egg Farmers of Ontario et Chicken Farmers of Ontario depuis 2016.

« Andrew et moi adorons travailler ensemble et formons une super équipe. Nous travaillons aussi chaque jour avec mon père et celui d’Andrew, Jim. Ils nous guident dans nos différentes décisions, dit Mme Bourdon. Dès notre tendre enfance, nos pères nous ont toujours beaucoup encouragés en nous laissant faire des choses par nous-mêmes. C’était très humble de leur part de nous laisser prendre les rênes. »

La capacité de s’appuyer sur la réussite et l’expérience de leurs parents a eu une incidence déterminante sur leur décision de faire carrière en agriculture.

La famille Bourdon s’est lancée en agriculture en 1961, quand les grands-parents de Mme Bourdon, Marcel et Louise Bourdon, tous deux issus de familles de producteurs laitiers, ont fondé leur propre ferme laitière, à laquelle ils ont ajouté des années plus tard leur premier troupeau de volailles. Leur fils Marc et son épouse Lucie, qui a aussi grandi dans une ferme laitière, ont pris la relève en 1991.

La famille Vallance pratique l’agriculture depuis 1879. Les parents de M. Vallance, James et Lee Anne, ont repris la ferme de leurs grands-parents, Wilfred et Donalda. M. Vallance et sa conjointe sont maintenant la quatrième génération de Vallance à exploiter fièrement cette ferme.

Un processus formel facilite le transfert

« Le transfert de la ferme est une opération importante, et de nombreuses familles d’agriculteurs ont du mal à la mener à bien. »

La façon dont ces exploitations ont évolué au fil des décennies est une source de fierté pour le couple, et c’est en s’inspirant de ce cheminement qu’il a effectué avec succès le transfert de son entreprise agricole. Il a adopté un processus formel auquel ont participé des comptables et d’autres conseillers, et après un premier transfert couronné de succès avec la famille Vallance, il a appliqué la même stratégie avec la famille Bourdon.

« Le transfert de la ferme est une opération importante, et de nombreuses familles d’agriculteurs ont du mal à la mener à bien », souligne M. Vallance. Il ajoute que la souplesse dont les deux familles ont fait preuve à l’égard du transfert a grandement facilité les choses. « La communication est fluide entre nous, et c’est une chance que nous avons. Dans cette industrie, communiquer est l’un des aspects les plus difficiles pour les familles d’agriculteurs. »

Le soutien du gouvernement et de la collectivité à la base de la réussite

Selon le couple, le système de gestion de l’offre a aussi largement contribué à leur réussite, car le cadre stratégique national du Canada pour l’agriculture qui régit l’offre de produits laitiers, de volaille et d’œufs procure une stabilité aux familles d’agriculteurs. Sans ce système, le couple croit que son entreprise serait très différente de ce qu’elle est aujourd’hui.

Cependant, tout n’a pas toujours été rose pour ces deux producteurs. En 2019, après moins de trois ans d’activité, un de leurs poulaillers pour poulets à griller a été rasé par les flammes.

Heureusement, le bâtiment était vide à ce moment-là – le prochain troupeau de volailles devait intégrer le poulailler ce jour-là, et l’incendie s’est déclaré à peine 20 minutes avant son arrivée. Comme le couple a eu la chance de pouvoir loger ses volailles dans le poulailler vide d’un voisin, il n’a subi aucune perte de production pendant la reconstruction. De plus, les fondations du poulailler parti en fumée étaient demeurées presque intactes, alors la reconstruction a été beaucoup plus rapide qu’elle ne l’aurait été autrement.

« Cet incendie fut pour nous une scène très difficile à voir, mais dès le lendemain nous avons fait venir le constructeur pour commencer à nous relever, dit Andrew. Nous sommes d’éternels optimistes, et voyons toujours les possibilités qui s’offrent à nous, même dans les périodes sombres. Il suffit parfois de savoir où chercher. »

« Nous nous efforçons toujours de nous améliorer et de planifier l’avenir – et nous sommes très reconnaissants que nos enfants aient la chance de grandir dans ce cadre de vie, ajoute Mélissa. Notre priorité est de continuer à produire un produit sain et d’excellente qualité, d’être fiers de ce que nous faisons et de transmettre notre passion à nos enfants jour après jour. »

Voici les enseignements à tirer du transfert de l’exploitation des familles Bourdon et Vallance :

  • Exploiter le savoir-faire de chefs d’entreprises agricoles aguerris tout en explorant et en mettant en œuvre de nouvelles orientations avec de nouveaux talents.

  • Envisager comment des technologies durables, avant-gardistes et innovantes (p. ex., des logements aménagés qui améliorent le bien-être des animaux, l’énergie éolienne ou solaire, etc.) pourraient être intégrées à la croissance de votre entreprise.

  • Formaliser le processus de transfert avec l’aide d’experts pour atténuer le stress et l’incertitude et pour faire passer votre entreprise au prochain stade en toute confiance.

D’après un article de l’AgriSuccès par Lilian Schaer. 

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