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Surveillez vos coûts fixes lorsque vous agrandissez votre superficie

5 min de lecture

Un accroissement de votre superficie ensemencée peut entraîner plus de problèmes que prévu. Gérées incorrectement, même des petites expansions peuvent miner la rentabilité d’une ferme.

Il vaut mieux embaucher des employés et ensuite accroître la superficie que prendre de l’expansion et devoir ensuite faire des pieds et des mains pour trouver des employés.

Sur papier, votre projet peut sembler profitable. Vous agrandissez votre exploitation céréalière en louant ou en achetant d’autres parcelles de terre. Vous envisagez d’exploiter cette superficie supplémentaire sans avoir à améliorer votre équipement. En répartissant vos coûts fixes sur un nombre accru d’acres, votre coût par acre diminuera. Vous obtenez immédiatement un gain d’efficience.

C’est une théorie valable qui peut fonctionner, mais trop souvent, ces acres supplémentaires entraînent des contraintes de temps au moment de l’ensemencement et de la récolte. Si vos rendements diminuent, le coût de production de chaque boisseau s’en trouvera augmenté.

Trouvez votre juste milieu

Lorsque la ferme Hebert Grain Ventures (en anglais seulement), située à Fairlight, en Saskatchewan, s’est étendue sur 12 000 acres, Kristjan Hebert, associé directeur, a admis que l’exploitation était plus rentable lorsqu’elle occupait 8 000 acres. En effet, un gros semoir de 80 pieds fonctionnant 24 heures sur 24 suffisait pour effectuer l’ensemencement, et deux grosses moissonneuses-batteuses permettaient de faire la récolte.

« Passer de 8 000 à 12 000 acres a été difficile, confie M. Hebert. Nous estimons que nous devons atteindre 16 000 acres pour retrouver le juste équilibre du point de vue de l’efficience. »

M. Hebert indique qu’il est assez facile d’accroître progressivement la capacité de récolte grâce au moissonnage-battage à forfait. Toutefois, il est plus difficile de confier l’ensemencement à des sous-traitants, et l’achat d’un deuxième semoir de plus petite taille entraîne habituellement un coût accru d’ensemencement par pied lorsqu’on tient compte du coût du réservoir et  du tracteur.

« La main-d’œuvre pose un problème encore plus gros que l’accroissement de l’équipement », dit M. Hebert, qui possède de l’expérience en gestion financière agricole. « Une main-d’œuvre compétente est indispensable. » Il estime qu’à sa ferme,  il faut un employé à temps plein par tranche de 2 000 acres supplémentaire. Selon lui, il vaut mieux embaucher des employés et ensuite accroître la superficie que prendre de l’expansion et devoir ensuite faire des pieds et des mains pour trouver des employés.

Même s’il est possible d’atteindre le juste milieu à différents stades de l’accroissement de la superficie, M. Hebert croit que les gestionnaires qui se concentrent sur la maximisation des profits et l’amélioration constante seront les plus efficients, quelle que soit la taille.

« La réussite repose avant tout sur l’efficacité et non sur la taille », résume M. Hebert.

Les analystes tirent les mêmes conclusions

L’économiste agricole Bill Brown de l’Université de la Saskatchewan a évalué les coûts de nombreuses fermes céréalières au fil des ans, et tire des conclusions semblables. Les économies d’échelle sont « inégales », dit-il.

Il souligne que les petites et les moyennes fermes céréalières peuvent être rentables même si elles fonctionnent avec des équipements plus petits et plus âgés.

Lorsque vous atteignez la limite de la capacité des équipements les plus gros, il peut être difficile de continuer à prendre de l'expansion.

Certaines tailles sont plus rentables que d’autres. Le taux d’augmentation varie d’une région à l’autre selon la durée de la saison de croissance, les rendements des cultures et l’éventail de cultures.

« Nous nous démenons sans cesse pour veiller à ce que les immobilisations correspondent à la taille de l’exploitation », dit Jonathan Small de la société d’expertise- comptable et de gestion financière MNP, à Red Deer, en Alberta. Le plus souvent, au lieu d’augmenter au même rythme que la superficie ensemencée, les coûts de l’équipement augmentent par palier, fait-il observer.

« Certains producteurs entreprennent une expansion sans s’être munis d’une stratégie de croissance, souligne-t-il. Certains améliorent l’équipement, mais n’ont pas de plan d’acquisition de terres. Ce manque de préparation peut avoir des conséquences désastreuses sur l’efficience. »

La location de terre est souvent considérée comme une façon de réaliser des bénéfices en vue de l’achat de terre. Mais cette stratégie sera moins fructueuse que prévu si la terre louée a pour effet de réduire l’efficience de la ferme.

Il n’y a pas de formule magique, mais il est important de surveiller votre investissement dans l’équipement par acre. Vous devez aussi prévoir des moyens réalistes de combler vos besoins en matière de machinerie et de main-d’œuvre associés à une superficie accrue.  

Pour obtenir plus de conseils sur la taille, l'efficience et le rendement, consultez : 

Quel est votre coût annuel de l'équipement par acre?

Jonathan Small du cabinet MNP constate que l’investissement dans l’équipement par acre varie beaucoup d’une ferme à l’autre.

Il croit qu’un investissement de 350 $ par acre constitue actuellement la norme en Alberta, mais il rencontre des producteurs qui réussissent avec un investissement dans l’équipement de seulement 200 $ par acre. À l’opposé, certains producteurs investissent plus de 800 $ par acre.

Si les chiffres diffèrent dans chaque région du pays, les écarts marqués entre les fermes sont sans doute généralisés.

En règle générale, dit M. Small, vous pouvez supposer que 25 % de votre investissement dans l’équipement par acre représente votre coût annuel.

Ce montant tient compte de l’amortissement annuel de la machinerie, qui varie de 15 à 20 %, ainsi que des réparations, qui représentent 5 %, et comprend une provision au titre du coût de l’argent.

Aux fins de ce calcul, l’équipement loué devrait être inclus à sa juste valeur marchande. L’amortissement est le coût « sur papier » de l’équipement que vous possédez jusqu’au moment où vous le vendez. Le coût d’amortissement de l’équipement loué est compris dans le paiement de location.

Kristjan Hebert de la société Hebert Grain Ventures n’achète et ne loue habituellement pas d’équipement flambant neuf parce qu’il croit que les tracteurs et les moissonneuses- batteuses qui ont été utilisés pendant quelque temps offrent un meilleur rapport qualité-prix et aident à réduire le coût par acre. Il recommande d'effectuer une analyse minutieuse pour déterminer quelles offres sont avantageuses pour une ferme.   

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