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Suivre l’évolution des tendances du marché des protéines

2,5 min de lecture

Jusqu’à quel point les éleveurs de bétail canadiens devraient-ils redouter les substituts de viande d’origine végétale? 

Ces deux dernières années seulement, les hamburgers à base de plantes se sont taillé une place de choix dans les habitudes alimentaires. Offerts dans le rayon des viandes des supermarchés, ils font aussi l’objet d’un important battage publicitaire de la part de grandes chaînes de restaurants comme A&W, Burger King et Subway. 

Même McDonald’s, champion de l’industrie du bœuf au Canada, tente une incursion dans ce marché. Dans le cadre d’un projet pilote international, son burger P.L.T. (plante, laitue, tomate) sera d’abord mis à l’essai dans 28 succursales en Ontario, notamment à London et à Sarnia. Si McDonald’s — vu l’importance de sa présence à l’échelle mondiale — accorde une grande place aux substituts d’origine végétale, l’offre devra s’accroître considérablement. 

Les légumineuses ont la cote

Les producteurs de légumineuses, en particulier les producteurs de pois de grande culture, se réjouissent de la demande croissante, et d’importantes installations de traitement des protéines de pois sont à différents stades de mise en service à plusieurs endroits des provinces des Prairies.

Sylvain Charlebois, professeur en alimentation à l’Université Dalhousie, à Halifax, a suivi de près les « guerres des protéines ». Il a écrit et présenté de nombreux articles sur le sujet. À son avis, l’essor des hamburgers à base de plantes et d’autres substituts de viande n’est pas nécessairement négatif pour l’industrie de l’élevage.

Même si cela peut sembler contradictoire, il souligne que lorsque la concurrence cesse de s’intensifier, les marges ont tendance à se resserrer.

Si certains consommateurs risquent d’opter pour un hamburger d’origine végétale au détriment d’un hamburger à base de viande, ces nouveaux produits séduisent aussi les consommateurs qui n’avaient pas l’habitude de manger du bœuf. Par ailleurs, M. Charlebois croit qu’un choix élargi a pour effet d’accroître les ventes totales, de multiplier les débouchés. Même si cela peut sembler contradictoire, il souligne que lorsque la concurrence cesse de s’intensifier, les marges ont tendance à se resserrer.

La variété au rendez-vous

« L’éternel trio bœuf-porc-poulet commence à être ennuyeux, observe M. Charlebois. Le rayon des viandes a besoin d’un peu de nouveautés. » S’il admet que le volume de vente de viande en Amérique du Nord risque de diminuer, il croit que cette baisse pourrait être contrebalancée par une hausse des prix et des marges. 

Toutefois, ce professeur qui a beaucoup voyagé n’a jamais été un fervent de la stratégie qui consiste à imiter l’effet du bœuf. Le bœuf est un produit pur, sans ingrédients ajoutés et sans transformation spécialisée. En outre, l’industrie du bœuf possède une solide feuille de route en matière de durabilité. 

« Les producteurs de bœuf comptent parmi les meilleurs défenseurs de l’environnement », dit M. Charlebois, qui ajoute que ceux-ci n’ont pas vraiment eu l’occasion de faire valoir leurs arguments. « Un hamburger à base de plantes est-il meilleur pour l’environnement? Cette comparaison est-elle pertinente? » Le professeur préférerait que le secteur des protéines végétales développe des produits et une approche marketing qui se démarquent par ses propres mérites. 

Il est difficile de prévoir comment ce marché évoluera. Si M. Charlebois voit juste, il n’y aura peut-être pas de véritables perdants. Idéalement, les consommateurs, les protéines végétales et les produits carnés traditionnels y trouveront leur compte. 

D’après un article de l’AgriSuccès par Kevin Hursh.

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