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Trois points à retenir du rapport de la Banque du Canada

28 oct. 2020
3 min de lecture

La Banque du Canada (BdC) a laissé son taux cible du financement à un jour inchangé à 0,25 % comme prévu. Plus important encore, ses indications économiques sont cruciales pour les marchés de l’agriculture et de l’agroalimentaire.

1. Regardez au-delà des chiffres globaux du PIB. Concentrez-vous sur ce à quoi ressemble la reprise économique pour les acheteurs de vos marchés

La récession actuelle est sans précédent. Les évaluations relatives à l’économie au début de la pandémie se sont donc principalement concentrées sur une myriade de situations économiques possibles :

  1. L’intervention du gouvernement était nécessaire pour éviter des dommages structurels à l’économie ou une récession en forme de L (en anglais seulement). Par ailleurs, le schéma de la croissance économique à long terme reste systématiquement plus faible qu’avant la récession.

  2. La levée des mesures de confinement pourrait déclencher une reprise en forme de V (une forte baisse suivie d’un solide rebond); ou

  3. La reprise pourrait être une longue ascension, le PIB suivant un schéma en U.

Il semble maintenant que la reprise est inégale, et une nouvelle lettre est apparue ces dernières semaines : une reprise en forme de K. Différents secteurs de l’économie et de la population active connaissent diverses difficultés économiques ou une expansion de l’emploi et des revenus. 

Le FMI a récemment prévu une baisse de 7,1 % du PIB réel canadien pour 2020, suivie d’une reprise de 5,2 % en 2021. Ce recul prévu pour 2020 semble trop important selon l’analyse de la BdC qui prévoit une contraction de 5,7 %. La récente enquête sur les perspectives des entreprises de la BdC suggère une lente reprise, avec un gain autour de 4 % en 2021.

2. Les coûts moyens d’emprunt ont atteint un plancher

En ce qui concerne les taux d’intérêt, la devise est bas pour longtemps. Les réductions du taux directeur de la Banque du Canada de 150 points de base en moins d’un mois ont fait baisser les taux d’intérêt moyens des entreprises d’un montant proportionnel (figure 1). Ce ne sont pas seulement les taux à court terme qui ont baissé. Toute la courbe des taux s’est déplacée vers le bas, ce qui a fait baisser le coût moyen de l’emprunt pour les entreprises. Le rééquilibrage du programme d’assouplissement quantitatif ne devrait pas engendrer de hausses de taux d’intérêt.

Figure 1. Le taux d’intérêt effectif moyen pour les entreprises atteint un creux

Graphique montrant que le taux d'intérêt effectif moyen pour les entreprises ont atteint un creux.

Source : Banque du Canada

3. La faiblesse des taux d’intérêt et le léger rebond du prix du pétrole font que le dollar canadien oscille autour de 0,75 USD à l’approche de 2021

La valeur du dollar canadien par rapport au dollar américain a augmenté régulièrement entre la mi-mars et le début de septembre (figure 2). La faiblesse de la devise américaine est le principal facteur de cette tendance à la hausse, et le dollar canadien est resté relativement stable par rapport à l’euro.

Figure 2. La reprise du dollar canadien face au dollar américain s’essouffle

Graphique montrant la reprise du dollar canadien s’essouffle.

Source : Banque du Canada

Les perspectives de l’économie canadienne sont encore incertaines. En raison de la deuxième vague de COVID-19, il sera difficile pour l’économie de gagner les derniers points de pourcentage nécessaires pour revenir au niveau d’activité économique enregistré avant la pandémie. Il faut s’attendre à de nouvelles fluctuations de prix sur les marchés, alimentées par les risques économiques et politiques mondiaux.

x.com/jpgervais
Jean-Philippe (J.P.) Gervais

Vice-président exécutif, Stratégie et Impact et économiste en chef

Jean-Philippe est Vice-président exécutif, Stratégie et Impact et économiste en chef à FAC. Il offre des conseils qui aident à orienter la stratégie de FAC et qui servent à identifier les risques et opportunités dans l’environnement d’affaires. En plus d’agir comme porte-parole de FAC pour des questions économiques, Jean-Philippe offre ses commentaires sur les filières agroalimentaire dans des vidéos et le blogue des Services économiques FAC.

Avant de se joindre à FAC en 2010, Jean-Philippe était professeur d’agroéconomie à l’Université North Carolina State et à l’Université Laval. Jean-Philippe détient le titre de Fellow de la Société canadienne d’agroéconomie. Il a obtenu son doctorat en économique de l’Université d’Iowa State en 1999.