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Trois grandes leçons à tirer du rapport Valeur des terres agricoles 2018 de FAC

28 avr. 2019

En 2018, la valeur des terres agricoles canadiennes a augmenté en moyenne de 6,6 %. Il s’agit du plus bas taux de croissance enregistré depuis 2010. Les tendances varient d’un bout à l’autre du pays, ce qui souligne la nature véritablement locale du marché des terres agricoles.

Tableau 1. Variation annuelle moyenne des valeurs des terres agricoles en 2018 (par province)

  2018 2017
Canada 6,6 % 8,4 %
C.-B. 6,7 % 2,7 %
Alb. 7,4 % 7,3 %
Sask. 7,4 % 10,2 %
Man. 3,7 % 5,0 %
Ont. 3,6 % 9,4 %
Qc 8,3 % 8,2 %
N.-B. 1,8 % 5,8 %
N.-É. -4,9 % 9,5 %
Î.-P.-É. 4,2 % 5,6 %
T.-N.-L. S/O S/O

Je tire trois grandes conclusions du rapport Valeur des terres agricoles 2018 de FAC.

1. Les moyennes ne sont pas l’unique facteur à prendre en compte

En 2018, le rythme de croissance de la valeur des terres agricoles a diminué à l’échelle nationale. On observe aussi cette tendance à l’échelle provinciale, exception faite de la Colombie‑Britannique, qui a enregistré une croissance de la valeur de ses terres nettement supérieure à celle de l’an dernier.

On observe une tendance marquée dans les transactions foncières en 2018 : dans de nombreuses régions, les terres de moindre valeur se sont appréciées plus fortement que les terres dont la valeur était supérieure à la moyenne. Cette évolution subtile montre une fluctuation des prix qu’une simple moyenne, telle qu’illustrée dans le tableau 1, ne peut expliquer.

2. La quantité de terres agricoles disponibles est limitée

Nombreux sont ceux qui nous ont mis en garde contre les effets d’une offre limitée de terres agricoles, ce qui a contribué à réduire le nombre de transactions en 2018 et à faire grimper les prix moyens.

L’offre est cruciale pour la valeur des terres. Toutefois, les deux éléments les plus déterminants de cette valeur sont le revenu agricole et les taux d’intérêt. Nous estimons que les recettes monétaires ont diminué de 1 % en 2018. Cette baisse, conjuguée à une hausse des dépenses agricoles, a entraîné un fléchissement du revenu net. Les taux d’intérêt ont augmenté en moyenne de 75 points de base en 2018. Habituellement, un fléchissement des revenus et une hausse des coûts d’emprunt affaiblissent la demande de terres de manière plus marquée que ce que nous avons vu l’an dernier. La demande exceptionnellement forte découle peut‑être de la nécessité de réaliser des gains d’efficience au moyen de l’augmentation de la superficie, notamment grâce à l’acquisition de terres agricoles de moindre valeur.

3. La situation varie d’une région à l’autre

L’importance des tendances locales dans l’offre de terres, le revenu agricole et les taux d’intérêt apparaît clairement dans la valeur des transactions foncières à l’échelon régional. Parmi les 51 régions comprises dans l’étude menée par FAC, huit régions ont enregistré une augmentation annuelle moyenne de plus de 10 %. À l’extrémité opposée, huit régions ont affiché peu de fluctuations annuelles, voire aucune. Quatre régions en Nouvelle‑Écosse et au Nouveau‑Brunswick ont enregistré une diminution.

L’exemple de l’Alberta

Je mets l’accent sur les résultats obtenus en Alberta ici, car la province représente un exemple de variation régionale dans la croissance de la valeur des terres.

En Alberta, la valeur des terres agricoles a augmenté en moyenne de 7,4 % en 2018, après une hausse de 7,3 % en 2017. Plusieurs facteurs expliquent ces variations d’un bout à l’autre de la province :

  • La demande de terres était forte dans l’ensemble du Sud de l’Alberta et elle visait principalement les terres irriguées adaptées à la production de pommes de terre.

  • Au début de 2018, l’industrie pétrolière et gazière montrait certains signes de reprise, provoquant une hausse temporaire de la demande de terres.

  • La fumée propagée par les incendies de forêt en Colombie‑Britannique pendant la majeure partie de l’été et les importantes difficultés rencontrées pendant la récolte d’automne ont réduit le nombre de transactions dans la région de la Paix.

Le revenu agricole soutient la valeur des terres agricoles

Le revenu agricole et les prix des terres évoluent de pair. Je m’attends à ce que les problèmes liés au commerce, qui pèseront lourd en 2019, accroissent la volatilité des prix des produits de base et exercent une pression sur le revenu agricole. Voici une tendance positive : les taux d’intérêt n’augmenteront probablement pas.

Voici une tendance positive qui ressort du rapport Valeur des terres agricoles de FAC : les taux d’intérêt n’augmenteront probablement pas. Consultez les autres prévisions de l’économiste agricole en chef @jpgervais.

Le moment est venu pour les producteurs d’évaluer leur situation financière globale et d’ajuster leurs plans d’affaires afin de tenir compte de ces pressions. Il sera essentiel de mettre l’accent sur l’amélioration de la productivité pour composer avec l’évolution du paysage économique.

Pour de plus amples renseignements au sujet de l’évolution de la valeur des terres agricoles dans votre région, visionnez notre vidéo ou téléchargez le rapport intégral. N’oubliez pas de vous inscrire pour visionner ma vidéo qui sera diffusée sur Facebook Premiere le 3 mai. Vous aurez la possibilité de me poser des questions en direct.

Pour un tableau complet de la valeur des terres agricoles, cliquez ici.

x.com/jpgervais
Jean-Philippe (J.P.) Gervais

Vice-président exécutif, Stratégie et Impact et économiste en chef

Jean-Philippe est Vice-président exécutif, Stratégie et Impact et économiste en chef à FAC. Il offre des conseils qui aident à orienter la stratégie de FAC et qui servent à identifier les risques et opportunités dans l’environnement d’affaires. En plus d’agir comme porte-parole de FAC pour des questions économiques, Jean-Philippe offre ses commentaires sur les filières agroalimentaire dans des vidéos et le blogue des Services économiques FAC.

Avant de se joindre à FAC en 2010, Jean-Philippe était professeur d’agroéconomie à l’Université North Carolina State et à l’Université Laval. Jean-Philippe détient le titre de Fellow de la Société canadienne d’agroéconomie. Il a obtenu son doctorat en économique de l’Université d’Iowa State en 1999.