Rapport 2021 sur les échanges commerciaux : Utiliser les fluctuations du taux de change pour surveiller la performance des produits agricoles et agroalimentaires

  • 26 oct. 2021
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Introduction

Le dollar canadien, favorisé par la hausse des prix des produits de base, s’est apprécié de 1,4 % par rapport au dollar américain depuis le début de l’année, affichant la meilleure performance des monnaies du G10. Cela ne laisse généralement rien présager de bon pour les exportations canadiennes, car le cours de la devise est un déterminant important des flux commerciaux du Canada. Mais ce n’est pas le seul : les tensions géopolitiques, la vigueur de l’économie des importateurs, les perturbations météorologiques et les autres facteurs majeurs qui perturbent la demande ou l’offre (comme la reconstitution du cheptel porcin de la Chine) sont également des facteurs cruciaux. Toutefois, étant donné le rôle majeur qu’il joue, le taux de change devrait être mesuré avec autant d’exactitude que possible.

Un simple coup d’œil au taux de change USD/CAD est souvent utilisé comme un indicateur de la compétitivité du Canada, notamment parce que la plupart des exportations canadiennes, y compris plusieurs produits agricoles de base et la plupart des produits agroalimentaires, sont destinées aux États-Unis. Toutefois, cela ne reflète pas l’influence de la valeur des monnaies des pays exportateurs concurrents sur les décisions des pays importateurs. Nous proposons donc un indice de taux de change effectif (TCE) du dollar canadien pour évaluer le dollar canadien par rapport à un panier de devises des principaux exportateurs afin d’améliorer la manière dont nous évaluons les fluctuations du taux de change sur la performance commerciale de nos produits agricoles et agroalimentaires.

Le contexte commercial des produits agricoles en 2020

La COVID-19 a occasionné une contraction des exportations agricoles mondiales1 en 2020, précipitant un recul de 9,0 %2 par rapport à l’année précédente. Les exportations de toutes les catégories de produits ont régressé, à l’exception d’une seule. La catégorie des poissons et crustacés et celle des fruits et noix ont été touchées le plus durement, ayant enregistré des baisses respectives de 25,0 % et de 15,1 %. La catégorie à faire exception a été celle des oléagineux, qui a crû de 7,1 % par rapport à l’année précédente. Cette croissance est attribuable en partie à la hausse des exportations mondiales de canola, mais dans une plus grande mesure à l’augmentation de 11,4 % des exportations mondiales de soya, lesquelles sont approximativement six fois plus importantes que les exportations de canola.

De façon générale, la pandémie a exacerbé le ralentissement du taux de croissance des exportations mondiales observé en 2019 pour la plupart des produits de base. Ce ralentissement, combiné à la baisse de la valeur des échanges commerciaux observée en 2015, fait en sorte que les taux de croissance annuelle moyens (TCAM) des exportations d’animaux vivants, de poissons, de plantes vivantes et de céréales pour les dix dernières années sont presque nuls. Le TCAM des exportations depuis 2011 est de 1,5 % pour les légumes, de 2,6 % pour les fruits et noix, et de 2,7 % pour les oléagineux.

Dans l’ensemble, l’année 2020 a été bonne pour les exportateurs canadiens de produits agricoles. Le taux de croissance des exportations totales du Canada s’est chiffré à 13,9 %, ce qui représente le taux le plus élevé parmi les principaux exportateurs. La Chine a été le seul pays parmi les cinq plus importants exportateurs à afficher une baisse par rapport à l’année précédente. Les États-Unis sont demeurés le premier fournisseur de produits agricoles de base, suivis des Pays-Bas, de la Chine et du Brésil, qui ont occupé à tour de rôle les deuxième, troisième et quatrième rangs au cours des dix dernières années. Avec 5,5 % des exportations agricoles totales, le Canada s’est classé au cinquième rang mondial des exportateurs agricoles, une position qu’il occupe depuis 2012. Le pays ayant gagné le plus de terrain depuis 2011 est le Brésil, ayant enregistré un TCAM de ses exportations agricoles de 7,0 %. Affichant un TCAM de 2,3 %, le Canada a progressé à un rythme plus soutenu que les Pays-Bas et les États-Unis.

Comme d’habitude, le succès de nos exportations a reposé sur les céréales (28,0 % des exportations agricoles du Canada) et les oléagineux (32,2 % des exportations agricoles du Canada). De toutes les céréales que nous exportons, le blé est celle qui génère le plus important revenu d’exportation. Au cours des dix dernières années, le Canada a maintenu sa position enviable au sein des plus grands exportateurs de blé, ayant toujours occupé les premier, deuxième ou troisième rangs. Toutefois, c’est l’essor de la région de la mer Noire (Bulgarie, Géorgie, Roumanie, Russie, Turquie et Ukraine) qui a retenu l’attention du secteur du blé. Cette région, qui ne représentait que 12,1 % des exportations mondiales de blé en 2011, a vu ses exportations grimper au point où elle était devenue responsable de 30,5 % des exportations mondiales de blé en 2019.


1 Comprend les catégories SH01 (animaux vivants), SH03 (poissons et crustacés), SH06 (plantes vivantes), SH07 (légumes, plantes comestibles), SH08 (fruits et noix), SH10 (céréales) et SH12 (oléagineux)

2 Données extraites de la base de données Comtrade de l’ONU le 9 octobre 2021.

Le contexte commercial des produits agroalimentaires en 2020

Comparativement à la contraction mondiale des exportations agricoles de 9,0 %, les exportations agroalimentaires3 n’ont pas été touchées aussi durement par les ralentissements causés par la COVID-19, reculant de 3,7 %. Néanmoins, les exportations agroalimentaires ont crû à un rythme anémique au cours des dix dernières années, affichant un TCAM de moins de 1,0 %. La viande constitue la première catégorie d’exportation en importance, ayant représenté en moyenne 13,4 % des exportations agroalimentaires de 2011 à 2020. Ayant connu un TCAM de 1,3 % pendant cette période, elle se classe parmi les secteurs ayant le plus progressé. Les boissons, qui constituent la deuxième catégorie en importance, ont représenté 12,2 % des exportations agroalimentaires et ont enregistré un TCAM de 1,1 % au cours des dix dernières années.

Les exportateurs canadiens de viande ont contribué à stimuler la croissance du secteur de la viande. Ensemble, le porc et le bœuf ont représenté, en moyenne, 36,4 % des exportations mondiales de viande depuis 2011. En 2020, le Canada a occupé le huitième rang des pays exportateurs de viande et a accaparé 4,6 % des exportations totales. Notre position sur les marchés du bœuf s’est améliorée depuis 2011. Pendant cette période, les exportations de bœuf frais ont connu un TCAM impressionnant de 7,8 % (alors que celles de bœuf congelé, une catégorie beaucoup plus petite, ont crû à un taux annuel moyen de 8,3 %).

Une tendance différente se dessine pour la performance du Canada sur les marchés du porc. Le Canada a occupé le quatrième rang des exportateurs de porc en 2020, ayant accaparé 8,7 % des exportations totales. Bien que nous ayons passé du cinquième au quatrième rang depuis 2011, nos exportations croissent au même rythme que celles de nos concurrents et notre part de marché n’a pas augmenté.

En date de 2020, le Canada ne s’est toujours pas hissé parmi les dix plus grands exportateurs de produits agroalimentaires. Il a toutefois gagné du terrain depuis 2011, passant de 16e à la 11e position. Les États-Unis se trouvent toujours à la tête des pays exportateurs d’aliments, suivis de l’Allemagne, des Pays-Bas et de la France. Les autres pays qui complètent la liste des dix premiers exportateurs sont le Brésil, l’Italie, la Chine, la Belgique, l’Espagne et l’Indonésie.


3 Comprend les catégories SH02 (viandes et abats comestibles), SH04 (produits laitiers), SH09 (café), SH11 (produits de la minoterie), SH15 (graisses et huiles), SH16 (préparations de viande, de poisson), SH17 (sucre), SH18 (cacao), SH19 (préparations à base de céréales, de farines), SH20 (préparations de légumes), SH21 (préparations alimentaires diverses), SH22 (boissons), SH23 (aliments préparés pour animaux, résidus et déchets), SH35 (matières albuminoïdes; produits à base d’amidons ou de fécules modifiés; colles; enzymes)

Méthodologie

Le rapport 2021 sur les échanges commerciaux préparé par FAC décrit des indices de taux de change effectif (TCE) pour le blé, le canola, le bœuf et le porc. En utilisant les valeurs moyennes des exportations annuelles de 2017 à 2019, nous avons calculé les parts de marché du Canada et des autres pays qui ont une part de marché d’au moins 5 % pour chaque produit de base (tableau 1). Les quatre indices de taux de change sont fondés sur la valeur de la monnaie de chaque exportateur par rapport au dollar canadien et sont pondérés en fonction de la part de marché de chaque exportateur.

Les indices TCE sont normalisés à 100 en date de janvier 2018. Un indice TCE croissant signale que le Canada devient moins compétitif dans les marchés mondiaux en raison de l’évolution défavorable du huard par rapport aux monnaies des principaux concurrents (et vice-versa).

Tableau 1 : Parts de marché de produits d’exportations sélectionnés : moyennes de 2017 à 2019, 2020

Graphique montrant les parts de marché de produits d’exportations sélectionnés : moyennes de 2017 à 2019, 2020.

Source : UNComtrade.

La compétitivité du taux de change du Canada pour les exportations de blé pendant la période prépandémique de 2018-2019 était stable, selon l’indice TCE (figure 1), mais elle n’était pas aussi positive que l’indiquait le taux de change USD/CAD. En fait, de janvier 2018 à août 2021, le taux de change USD/CAD a baissé deux fois plus que l’indice TCE.

Figure 1 : L’indice TCE pour le blé canadien bénéficie de l’impact de la COVID-19 sur le rouble

Graphique montrant l’indice TCE pour le blé canadien bénéficie de l’impact de la COVID-19 sur le rouble.

Sources : UNComtrade, Réserve fédérale des États-Unis, FRED, Banque de Russie, Banque centrale d’Argentine, calculs de FAC.

Plus un taux de change bilatéral s’éloigne de la base de 100, plus il a fluctué depuis janvier 2018. Une divergence extrême reflète une volatilité inhabituelle du taux de change. La déflation énorme du peso argentin (qui n’apparaît pas dans le graphique) en est un exemple. Accaparant 6 % du marché du blé (de 2017 à 2019), l’Argentine figure parmi les premiers exportateurs de blé au monde. De janvier 2018 à juin 2021, le peso a perdu 401 % de sa valeur alors que le pays était en proie à des bouleversements politiques et économiques, ce qui a affaibli la compétitivité du taux de change canadien sur les marchés mondiaux du blé.

La COVID-19 a déstabilisé les monnaies mondiales. Elle a provoqué une baisse de la valeur du dollar canadien par rapport au dollar américain, ce qui a amélioré la compétitivité de nos exportations de blé. Et elle a aussi coïncidé avec la fin de la dépréciation du rouble qui avait commencé en septembre 2018. De janvier 2020 à juin 2021, le rouble s’est apprécié de 20,5 %. Les fluctuations de ces deux monnaies ont eu un effet substantiel sur le Canada étant donné que la Russie et les États-Unis sont les deux plus importants exportateurs de blé au monde (tableau 1).

Le rebond économique de l’Ukraine en 2018 a entraîné une autre déviation importante de la base, ce qui a contribué à renforcer l’indice TCE du Canada jusqu’en 2020. Toutefois, la pandémie a freiné l’appréciation de l’hryvnia. Sa dépréciation substantielle depuis janvier 2020, combinée à la dépréciation récente du dollar américain, de l’euro et du dollar australien, aide à compenser l’appréciation soutenue du rouble.

La baisse de la valeur du dollar canadien par rapport au dollar américain de 2018 à mars 2020 a soutenu la compétitivité du bœuf canadien par rapport au bœuf américain dans les marchés d’exportation. Toutefois, l’indice TCE, qui tient compte de la valeur des monnaies des quatre plus grands exportateurs de bœuf, montre que le dollar canadien a commencé à prendre de la valeur en mai 2019. L’indice TCE a dépassé 100 et était de 6,7 % plus élevé en août 2021 qu’il ne l’était au début de 2019.

Figure 2 : La très forte dépréciation du réal du Brésil fait grimper l’indice TCE pour le bœuf

Graphique montrant la très forte dépréciation du réal du Brésil fait grimper l’indice TCE pour le bœuf.

Sources : UNComtrade, Réserve fédérale des États-Unis, FRED, calculs de FAC.

Représentant en moyenne 15,1 % de 2017 à 2019 (tableau 1) des exportations mondiales de bœuf, les États-Unis sont le premier exportateur de bœuf au monde. Ils sont suivis de près par l’Australie, qui accapare 14,6 % des exportations totales au cours de la même période. De janvier 2018 au début de la pandémie, le dollar australien a perdu de la valeur par rapport au dollar canadien, ce qui a exercé de la pression sur l’indice TCE pour le bœuf et compensé le soutien fourni par un dollar américain fort et stable.

Le pays qui exerce la plus grande influence sur le TCE du Canada est peut-être le Brésil (dont la part de marché moyenne des exportations de bœuf de 2017 à 2019 était de 12,7 %). La valeur du réal brésilien reculait déjà depuis 2018 — parallèlement à la dépréciation généralisée des monnaies des économies émergentes — lorsque la COVID-19 a frappé et a accentué sa chute, renforçant la compétitivité des exportations brésiliennes. Une importante relation commerciale a simultanément pris forme.

En 2017, la Chine et Hong Kong ont importé pour 5,1 milliards de dollars américains de bœuf, ou 12,3 % des importations totales de bœuf, ce qui fait d’eux le plus grand importateur de bœuf au monde (dépassant de peu les États-Unis). De 2017 à 2020, leurs importations de bœuf ont augmenté au TCAM stupéfiant de 33,9 % par année, si bien qu’en 2020, la Chine et Hong Kong représentaient 26,5 % des importations mondiales de bœuf. Les approvisionnements de la Chine en 2020 provenaient principalement du Brésil et de l’Argentine qui, en 2020, ont fourni respectivement 40 % et 17,5 % des importations chinoises. La hausse des exportations du Brésil vers la Chine a propulsé le Brésil – 16,6 % des exportations mondiales de bœuf en 2020 – au premier rang des exportateurs de bœuf, devant les États-Unis et l’Australie. Les États-Unis et le Canada ont tous les deux accru leurs exportations de bœuf vers la Chine et Hong Kong de 2017 à 2020, mais pas suffisamment pour maintenir leurs parts de marché des importations chinoises. La part des États-Unis est passée de 14,1 % en 2017 à 6,7 % en 2020, alors que celle du Canada est passée de 3,6 % à 1,2 %.

Étant plus concurrentiel dans les marchés du porc que dans ceux du bœuf, le Canada a été en mesure d’accroître sa part de marché en 2020 par rapport à l’année précédente, grâce, en autres, au contexte de taux de change relativement favorable (figure 3). Aucun exportateur n’a à la fois une part de marché importante et une monnaie qui se déprécie rapidement comme c’est le cas dans les marchés du bœuf.

Au lieu de cela, le raffermissement du dollar canadien par rapport à l’euro jusqu’en février 2020 a été compensé par l’affaiblissement relatif de la couronne danoise et du dollar américain. Pendant la pandémie, la compétitivité de taux de change du Canada par rapport à ces trois concurrents s’est estompée. 

Figure 3 : La compétitivité du taux de change du Canada s’est estompée dans les marchés du porc pendant la COVID-19

Graphique montrant la compétitivité du taux de change du Canada s’est estompée dans les marchés du porc pendant la COVID-19.

Sources : UNComtrade, Réserve fédérale des États-Unis, FRED, calculs de FAC.

À l’avenir, nos flux commerciaux pourraient bien dépendre de la volonté de la Chine d’importer davantage du Canada. Nos exportations de porc vers la Chine ont diminué en 2019 et, bien qu’elles aient augmenté en 2020, elles n’ont pas encore rattrapé le terrain perdu. 

De 2017 à 2019, les exportations de canola du Canada ont représenté en moyenne 38,0 % des exportations mondiales de canola. C’est faible. Habituellement, la part de marché du Canada est supérieure à 40 %, mais elle a diminué en 2019 en raison de la baisse des importations de la Chine. Avec une telle dominance, la compétitivité du taux de change revêt moins d’importance (figure 4). Même si l’UE-27 est un grand consommateur et producteur de colza et de canola destinés principalement à la production de biodiesel, nous l’avons exclue de l’analyse puisque la plupart des exportations des pays de l’Euro-19 sont destinées à d’autres pays membres de l’Euro-19.

L’indice TCE pour le canola est calculé en utilisant les monnaies de l’Australie, de la Roumanie et de l’Ukraine (valeurs moyennes des exportations annuelles respectives de 8,9 %, 4,3 et 9,4 de 2017 à 2019) (tableau 1). L’indice a oscillé près de la base de 100 pendant toute la période de deux ans et demi. Tandis que le huard s’est affermi par rapport aux monnaies de l’Australie et de la Roumanie, signalant l’affaiblissement de la compétitivité canadienne, l’appréciation de l’hryvnia ukrainienne à compter du début de 2018 a contribué à maintenir nos exportations aussi concurrentielles qu’elles l’étaient en janvier 2018.

Figure 4 : La dominance du Canada dans les marchés du canola et l’effet compensatoire des monnaies des concurrents ont minimisé les fluctuations de l’indice TCE

Graphique montrant la dominance du Canada dans les marchés du canola et l’effet compensatoire des monnaies des concurrents ont minimisé les fluctuations de l’indice TCE.

Sources : UNComtrade, Réserve fédérale des États-Unis, FRED, calculs de FAC.

Une analyse du taux de change effectif pour le secteur agroalimentaire canadien

Même si les fluctuations du taux de change USD/CAD semblent indiquer que la valeur du huard avait conféré un avantage concurrentiel à nos exportations de produits agricoles et agroalimentaires de janvier 2018 à avril 2020, les indices TCE pour quatre produits de base suggèrent le contraire (Figure 5).

L’appréciation soutenue du dollar canadien par rapport au dollar américain depuis avril 2020 a une incidence minimale sur notre compétitivité relative pour le porc et le canola, deux secteurs dominés par les exportateurs européens et canadiens. Les indices TCE pour le bœuf et le blé révèlent l’impact de la dépréciation considérable des monnaies de nos concurrents autres que les États-Unis. C’est un point important à comprendre, compte tenu de la forte influence que semble avoir la monnaie dévaluée du Brésil sur l’affaiblissement de notre performance commerciale sur les marchés du bœuf. En outre, comme les États-Unis exportent très peu de canola et de colza, le dollar américain a seulement un effet indirect sur l’indice TCE pour le canola par l’influence qu’il exerce sur le commerce mondial du soya. Dans l’ensemble, l’utilisation d’indices TCE propres à chaque secteur permet d’évaluer avec plus de précision les contextes actuels de taux de change.

Figure 5 : Les indices TCE propres à chaque secteur brossent un portrait plus fidèle de la compétitivité canadienne

Graphique montrant que les indices TCE propres à chaque secteur brossent un portrait plus fidèle de la compétitivité canadienne.

En conclusion

L’importance des échanges commerciaux avec les États-Unis ne peut guère être surestimée et le taux de change CAD/USD est un facteur crucial à notre compétitivité sur les marchés mondiaux. Mais ce n’est pas le seul facteur. Nous avons démontré cela en analysant des produits de base importants à notre performance commerciale, chacun d’eux ayant un panier différent de devises pertinentes. 

L’indice de taux de change effectif du dollar canadien (TCE) offre une mesure précise, utilisant 17 monnaies de pays qui représentent au moins 0,5 % des exportations et importations canadiennes hors pétrole. En évaluant l’influence des monnaies des plus grands importateurs de nos produits agricoles et agroalimentaires, nous pourrions porter plus loin l’analyse des TCE du présent rapport. 

Pour 2022, nous nous attendons à ce que la hausse des prix de l’énergie soutienne le dollar canadien et qu’elle le maintienne légèrement au-dessus de sa valeur actuelle de 0,80 $ US pour le reste de 2021. Si les prix à terme de l’énergie observés en Europe récemment entraînent une hausse significative de l’inflation dans tout le continent européen, le dollar canadien devrait demeurer supérieur à 0,69 € pour le reste de l’année et le début de 2022.


Martha Roberts
Rédactrice économique

Membre de l’équipe des Services économiques depuis 2013, Martha Roberts est une spécialiste en recherche qui étudie les risques et les facteurs de réussite pour les producteurs agricoles et les agroentreprises. Martha compte 25 années d’expérience dans la réalisation de recherches qualitatives et quantitatives et la communication des résultats aux spécialistes de l’industrie. Elle est titulaire d’une maîtrise en sociologie de l’Université Queen’s à Kingston, en Ontario, et d’une maîtrise en beaux-arts en écriture non fictive de l’Université de King’s College.