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PTPGP : Un tremplin pour les exportations canadiennes

22 mai 2018

Tout au long du mois de mai, l’équipe de l’Économie agricole FAC va examiner le PTPGP et son incidence potentielle sur les secteurs de la viande rouge et des produits alimentaires transformés. Nous nous sommes déjà penchés sur la Malaisie, un marché peu connu et un concurrent pour les producteurs canadiens.

Les activités d’abattage et de production de porcs en Amérique du Nord étant à la hausse, le Canada devra compter sur la vigueur de la demande d’exportations pour que les prix ne baissent pas davantage en 2018. Ces prix deviendront peut-être plus volatils, la Chine et les États-Unis se débattant toujours dans leurs négociations sur les échanges commerciaux, mais le Canada jouit d’un avantage majeur face à un avenir qui pourrait bien être semé d’embûches. 

La participation du Canada au PTPGP devrait augmenter notre part de marché pour les produits alimentaires actuellement en forte demande sur ces marchés, et cela au détriment des exportateurs américains ou européens dont les exportations seront moins compétitives une fois que le PTPGP sera ratifié. Cela est particulièrement intéressant pour les secteurs canadiens du porc et de la viande de porc.

Le Canada est le plus gros exportateur de produits alimentaires du PTPGP

En 2016, le Canada a exporté pour 19,1 milliards de dollars américains d’aliments (soit 20 % des exportations alimentaires totales du groupe) dans le monde, les exportations de porc frais, réfrigéré ou congelé et d’huile de canola étant les plus importantes.

Même si le Canada exporte de nombreux aliments que les pays du PTPGP n’achètent pas en grande quantité et qui n’affichent pas une croissance rapide dans ces parties du monde, plusieurs exportations alimentaires canadiennes sont en demande là-bas – et cette demande augmente (Figure 1).

En 2016, les pays du PTPGP ont importé plus de porc frais, réfrigéré ou congelé que n’importe quel autre produit alimentaire. De plus, leurs grosses importations de bœuf frais, réfrigéré et congelé sont une excellente nouvelle pour le Canada, car chacun de ces produits est une exportation canadienne spécialisée.

Le PTPGP : une occasion d’accroître les exportations canadiennes de porc et de bœuf

À eux deux, le Japon et le Mexique ont représenté 84 % des importations totales de porc frais, réfrigéré ou congelé des pays du PTPGP en 2016. Sans que cela surprenne, le Mexique en a importé 86 % des États-Unis et 14 % du Canada.

Cette même année, les importations du Japon en porc frais, réfrigéré ou congelé provenant de l’Australie, du Mexique et du Chili ont représenté 12 % de ses importations totales de porc, et 21 % de ses importations totales de porc provenaient du Canada.

Les producteurs canadiens de porc auront l’occasion d’accroître cette part du marché une fois que le PTPGP sera ratifié, et ils le feront au détriment de deux de nos plus grands concurrents. Les importations japonaises en provenance des producteurs américains et européens ont représenté au total les trois quarts de l’ensemble des importations de porc du pays en 2016, mais le fait que ces concurrents sont exclus du PTPGP signifie que les producteurs canadiens pourront proposer des produits à des prix plus compétitifs.

Les points de convergence des exportations canadiennes

Les deux points de convergence du Canada sont les préparations alimentaires et le café (Figure 2). Ces produits comptent parmi les principales exportations canadiennes, parmi les importations du PTPGP les plus lucratives et parmi les 15 importations qui affichent la croissance la plus rapide dans les pays signataires.

Aperçu des aliments qui ont du potentiel

D’autres importations des pays du PTPGP qui ne sont pas nécessairement des aliments à valeur élevée augmentent rapidement1. Sur les 25 importations alimentaires qui ont connu une croissance d’au moins 5 % en moyenne chaque année entre 2007 et 2016, dix sont représentées par les graisses, les huiles et le sucre, ce qui reflète une vaste tendance à la croissance des exportations sur de nombreux marchés émergents.

Les importations des pays du PTPGP en malt, en légumes préparés et en fruits et noix augmentent aussi très vite. Aucun de ces aliments ne compte actuellement parmi les importations à valeur élevée des signataires, mais chacun représente un aliment à potentiel de croissance pour les exportateurs canadiens. Ils sont tous parmi les 15 exportations canadiennes les plus lucratives.

Le pain, les pâtisseries et gâteaux, le chocolat et l’extrait de malt sont également certaines des exportations canadiennes les plus lucratives et, en 2016, ces produits comptaient parmi les exportations les plus lucratives des pays du PTPGP.

En 2016, le commerce alimentaire des pays du PTPGP était d’une valeur de 171 milliards de dollars américains

La valeur du commerce alimentaire entre les signataires du PTPGP découle des partenariats établis avec les plus grands commerçants d’aliments du monde et, ce qui est particulièrement intéressant, c’est que sur plusieurs marchés, la demande des consommateurs évolue. Cela est de bon augure pour le Canada.

Il nous faut diversifier davantage nos exportations alimentaires, dont 38 % environ ont profité aux États-Unis en 2016. L’accès préférentiel aux pays du PTPGP est peut-être une excellente occasion pour les exportateurs canadiens de s’emparer d’une part du marché asiatique qu’occupent les exportateurs américains et européens. Notre production d’aliments en demande à la fois sur les marchés du PTPGP et à l’échelle mondiale est un avantage stratégique fondamental si nous voulons occuper une place de leader dans le domaine des exportations agroalimentaires.


1 Les 25 exportations qui affichent la croissance la plus rapide comprennent les codes du Système harmonisé suivants : 1803, 1513, 1511, 1804, 405, 1515, 904, 1702, 1512, 1701, 1107, 901, 1507, 2106, 1904, 1108, 2103, 1901, 1905, 2101, 1902, 2004, 1602, 2008, 1806.

Martha Roberts

Rédactrice économique

Membre de l’équipe des Services économiques depuis 2013, Martha Roberts est une spécialiste en recherche qui étudie les risques et les facteurs de réussite pour les producteurs agricoles et les agroentreprises. Martha compte 25 années d’expérience dans la réalisation de recherches qualitatives et quantitatives et la communication des résultats aux spécialistes de l’industrie. Elle est titulaire d’une maîtrise en sociologie de l’Université Queen’s à Kingston, en Ontario, et d’une maîtrise en beaux-arts en écriture non fictive de l’Université de King’s College.