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Protégez votre rentabilité : des outils essentiels pour assurer la bonne santé financière de votre exploitation en 2019

5 mars 2019

Bien des choses ont changé en un an. Les coûts d’emprunt ont grimpé en 2018, quittant leurs creux historiques. Pendant la même période, les recettes agricoles ont stagné à l’échelle nationale. Au cours des quatre prochaines semaines, l’équipe des Services économiques analysera ces données financières changeantes et plus dans notre série de billets de mars. Consultez notre blogue chaque semaine pour suivre l’évolution de l’agriculture canadienne et apprendre comment les principaux outils financiers peuvent vous aider à garder une longueur d’avance.

Les états des résultats des exploitations agricoles sont soumis à des pressions

L’économie agricole du Canada s’est stabilisée en 2018, alors qu’en est-il de l’état des résultats des exploitations agricoles?

Nous estimons que les recettes agricoles du Canada totalisaient 61,4 milliards de dollars canadiens en 2018. Cela représente une diminution de moins de 1,0 % sur douze mois, qui s’explique partiellement par une baisse approximative de 3,4 % des prix des produits du bétail et d’origine animale et par une stabilité des prix des cultures. Nous estimons également que les dépenses d’exploitation agricole ont grimpé dans les neuf premiers mois de l’année 2018 : l’indice des prix des entrées dans l’agriculture pour les cultures a crû de 3,0 % tandis que l’indice pour la production animale grimpait de 3,8 %. Nous prévoyons une baisse du revenu monétaire net (recettes moins dépenses d’exploitation) en 2018. Celui-ci sera possiblement inférieur à la moyenne enregistrée entre 2013 et 2017, soit 14 milliards de dollars canadiens.

Dans l’ensemble, les recettes agricoles canadiennes devraient croître de 2,0 % cette année. La vigueur soutenue de la demande mondiale d’exportations canadiennes et le dollar canadien se situant en moyenne à 0,75 $ US stimuleront ces recettes.

La rentabilité subira toutefois certaines pressions. D’abord, l’offre mondiale de produits agricoles grimpera probablement plus vite que la demande de nombreux produits de base canadiens, ce qui pourrait influer sur les prix. Par ailleurs, le prix des principaux intrants de culture en février dépassait déjà légèrement la moyenne pour 2018. Les dépenses d’exploitation totales devraient également croître en 2019. Par contre, le prix de référence du pétrole aux États-Unis, qui devrait s’élever en moyenne à environ 55 $ US le baril cette année, aidera à freiner le rythme de croissance et à le maintenir sous la moyenne quinquennale la plus récente. Compte tenu de ces estimations, nous prévoyons que le résultat net pour 2019 sera à peu près égal à la moyenne enregistrée entre 2013 et  2017.

Sachant cela, vous serez toutefois en mesure d’anticiper les changements qui risquent d’influencer votre état des résultats et de déterminer les gains d’efficience nécessaires pour protéger votre rentabilité en 2019.

Analyse : hausse globale de la valeur des actifs et de l’endettement

La tendance à la hausse de la valeur des terres agricoles canadiennes s’est poursuivie en 2018, avec une hausse moyenne estimée à 5 %*. La récente croissance des prix des terres, l’augmentation des coûts d’emprunt et la hausse modeste du revenu agricole expliquent pourquoi le taux de croissance est peut-être plus lent que celui des années passées. Nous prévoyons que les terres agricoles canadiennes augmenteront en moyenne de 3 % en 2019, parallèlement aux gains annuels moyens de productivité dans les secteurs des cultures et de l’élevage.

La progression estimée de la valeur des actifs agricoles en 2018 et celle que nous anticipons pour 2019 ont incité FAC à revoir légèrement à la hausse ses projections de la dette agricole pour les deux années. Les données qui seront bientôt connues montreront que l’encours de la dette agricole a augmenté d’au moins 5 % en 2018, et qu’il devrait encore grimper de 4 % en 2019.

Les fermes canadiennes devraient enregistrer une hausse de leurs coûts d’emprunt en 2019, même si la Banque du Canada risque d’attendre à la seconde moitié de 2019 avant de relever son taux directeur. Les taux d’intérêt sont en hausse depuis 2017.

La valeur nette (les capitaux propres, c.-à-d. l’actif moins le passif) de l’ensemble de l’industrie agricole canadienne devrait encore continuer d’augmenter, et ce, malgré une croissance prévue de 3 % des actifs et une hausse de 4 % du passif. Cette augmentation s’explique par le fait que la valeur de l’actif agricole canadien a crû plus rapidement que le passif. Ainsi, la croissance du passif, même si elle est plus importante, ne suffit pas à freiner la progression de la valeur nette globale. Ceci témoigne directement de la résilience et de l’optimisme de l’industrie. Les capitaux propres du secteur agricole canadien ont poursuivi leur croissance en dépit du fléchissement des prix des produits de base, grâce notamment à l’effet modérateur du huard sur les revenus globaux.

À venir

Au cours des prochaines semaines, nous verrons plus en détail comment ces données financières influeront sur votre exploitation. Nous examinerons le ratio de fonds de roulement, le ratio de couverture du service de la dette, le ratio des dépenses d’exploitation et le ratio de levier. Ces quatre ratios financiers permettent d’expliquer l’évolution financière de l’agriculture canadienne. Continuez à nous lire!

Savez-vous comment utiliser les états financiers pour mieux gérer votre exploitation? Un bon point de départ serait de discuter avec votre comptable ou un directeur des relations d’affaires de FAC.

x.com/jpgervais
Jean-Philippe Gervais

Vice-président et économiste en chef

Jean-Philippe Gervais est vice-président et économiste en chef à FAC. Ses conseils aident à orienter la stratégie et à surveiller le risque à l’échelle de la compagnie. En plus d’agir comme porte-parole de FAC pour des questions économiques, Jean-Philippe offre ses commentaires sur l’industrie agricole et agroalimentaire dans des vidéos ainsi que dans le blogue des Services économiques de FAC.

Avant de se joindre à FAC en 2010, Jean-Philippe était professeur d’agroéconomie à l’Université North Carolina State et à l’Université Laval. Jean-Philippe est l’ancien président de la Société canadienne d’agroéconomie. Il a obtenu son doctorat en économie de l’Université d’Iowa State en 1999.