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Propulser la productivité agricole au Canada : une croissance durable pour nourrir le monde

2 déc. 2025
4,5 min de lecture
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Le Canada se démarque depuis longtemps parmi les producteurs alimentaires mondiaux. Au cours des cinquante dernières années, l’agriculture canadienne a connu une croissance importante de sa productivité grâce à une meilleure gestion agricole, à une utilisation plus efficiente des intrants et à l’innovation technologique.

Toutefois, après avoir atteint un sommet de 2 % par an dans les années 1990 et au début des années 2000, la croissance de la productivité de l’industrie agricole canadienne est en déclin depuis. Si le statu quo se maintient, il est fort probable que cette tendance à la baisse se poursuive.

Mais les nouvelles ne sont pas toutes mauvaises. Il y a des possibilités, mais aussi des risques. Dans un nouveau rapport, l’équipe du Leadership éclairé de FAC prévoit qu’une relance de la croissance de la productivité agricole au Canada pourrait générer 30 milliards de dollars de revenus pour les exploitations agricoles au cours de la prochaine décennie, ce qui pourrait rapporter jusqu’à 31 milliards de dollars au PIB et soutenir des milliers de nouveaux emplois. Consultez l’intégralité du rapport.

Figure 1 : Croissance annuelle moyenne de la productivité totale des facteurs par décennie dans le secteur canadien de l’agriculture primaire, de 1961 à 2030 (prévisions)

La croissance de la productivité agricole canadienne a culminé à environ 2 % par an dans les années 1990 et au début des années 2000, mais elle a diminué depuis. Elle devrait tomber sous le seuil de 1 % par an dans les années 2020. Cette tendance met en évidence la nécessité de remédier rapidement au ralentissement de la productivité afin de soutenir la croissance et la compétitivité du secteur.

Sources : USDA ERS – International Agricultural Productivity, calculs effectués par FAC

Qu’est-ce que la productivité?

La productivité et son rythme de croissance sont évalués tant à l’échelle des exploitations agricoles que de l’industrie dans son ensemble. Il s’agit d’une mesure de l’efficience avec laquelle les intrants – comme la main-d’œuvre, l’équipement, les terres, les aliments pour animaux et les engrais – sont transformés en extrants, comme le bétail ou les cultures. Nous visons à accroître la productivité, car cela nous permet d’augmenter les extrants en utilisant moins de ressources, à moindre coût et en produisant moins de déchets.

Pourquoi la productivité importe-t-elle?

La croissance de la productivité est cruciale si nous voulons avoir un secteur agricole solide et durable. Elle soutient la création d’emplois, l’augmentation des salaires, la compétitivité commerciale et l’abordabilité des aliments. Elle soutient également la capacité des exploitations agricoles à s’adapter à l’évolution des conditions de production et à demeurer rentables alors qu’elles sont confrontées à l’évolution de nombreux risques et incertitudes, comme ceux qui marquent l’année 2025.

Comment mesurons-nous la productivité?

La productivité totale des facteurs est la mesure que nous utilisons. Il s’agit d’une mesure qui évalue l’ensemble des extrants (comme les cultures et les produits d’origine animale) par rapport à tous les intrants. Parmi les autres aspects, la productivité totale des facteurs permet de mesurer l’effet des avancées technologiques et la manière dont elles peuvent améliorer la synergie entre les intrants.

La croissance de la productivité agricole ralentit au Canada

Voici, en quelques mots, ce que cette mesure nous a appris : la forte croissance de la productivité du Canada dans les années 1990 et 2000 est attribuable en grande partie à l’adoption de technologies agricoles de précision et à la conclusion de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), qui a augmenté les échanges commerciaux, les investissements et la diffusion d’innovations qui permettent d’accroître la productivité. Cependant, au fil du temps, cette croissance de la productivité attribuable au commerce et à la technologie s’est interrompue.

Si un certain nombre de facteurs ont contribué à cette situation, notre rapport relève deux éléments clés : le sous-investissement et la lenteur de l’adoption de nouvelles technologies. L’agriculture canadienne accuse un retard par rapport à d’autres secteurs et à d’autres pays en ce qui concerne les dépenses en recherche et développement, les investissements en capital-risque dans la commercialisation et l’adoption de nouvelles technologies.

La relance de la croissance de la productivité agricole canadienne : une occasion de 30 milliards de dollars

Voici une bonne nouvelle : nous pouvons renverser la tendance. À long terme, la productivité, la rentabilité et la durabilité sont inextricablement liées. Trois pistes s’offrent à nous pour ramener la productivité agricole du Canada à son sommet de croissance précédent (figure 2).

Figure 2 : Composantes essentielles de la croissance à long terme de la productivité agricole et domaines clés pour la mise en œuvre des changements

La croissance à long terme de la productivité agricole nécessite une convergence de la productivité, de la rentabilité et de la durabilité, l'efficacité étant aussi au cœur de l'action. Pour parvenir à une croissance durable, il faut des progrès coordonnés dans la mise à l'échelle de la production, l'innovation technique et la gestion responsable des ressources.

Source : Auteurs

  1. Efficacité Améliorer l’efficacité technique par une meilleure gestion.

  2. Mise à l’échelle de la production – Réaliser des économies d’échelle grâce à des investissements stratégiques.

  3. Avancée technique Favoriser l’innovation.

Un appel à l’action pour le secteur agricole

Que faut-il en conclure? L’agriculture canadienne se trouve à la croisée des chemins. Il est possible de lancer une transformation audacieuse vers la durabilité, la prospérité et la productivité, en misant sur l’innovation. Cependant, cela ne sera possible que si l’ensemble du secteur se mobilise. Des articles comme celui-ci, ainsi que notre récent rapport peuvent contribuer à amorcer la discussion. Cependant, le véritable pouvoir de changer les choses repose entre les mains des agriculteurs et agricultrices et des chefs de file du secteur.

Notre industrie jouit d’une occasion sans précédent de faire preuve de leadership sur la scène internationale et de montrer au monde ce que le secteur agricole canadien peut accomplir. Saisirons-nous cette occasion?

Article par : Bethany Lipka, analyste de la veille stratégique, et Isaac Kwarteng, économiste principal