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Principales tendances économiques de 2019 : Évolution des partenariats commerciaux

2 janv. 2019

À quoi vous attendez-vous pour 2019? Tout au long du mois de janvier, nous présenterons cinq articles de blogue qui se penchent sur les principales tendances économiques susceptibles d’influer sur le secteur agroalimentaire canadien cette année.

En janvier dernier, le monde était la tendance numéro un à surveiller selon nous. Sa capacité à influer sur le secteur agroalimentaire canadien n’a pas diminué, ce sera donc à nouveau la tendance numéro 1 en 2019.

Pactes commerciaux, tensions mondiales et alliances naissantes

Pour les acteurs du commerce mondial, la distance a toujours créé des coûts supplémentaires, et jusque récemment, de l’inconnu, ce qui explique pourquoi ils ont d’abord noué des liens avec leurs voisins les plus proches. Les avantages du commerce transfrontalier donnent les moyens et la motivation de partager les infrastructures, de résoudre les problèmes et d’éviter la dissolution. Le commerce nord-américain en est un exemple : malgré les menaces d’absence de nouvel accord lancées pendant les douze mois de négociation, le nouvel accord (l’ACEUM ou l’Accord Canada–États-Unis–Mexique) ressemble fortement à l’ancien pour les secteurs agroalimentaires canadiens, sauf pour nos secteurs assujettis à la gestion de l’offre.

Cependant, la technologie a réduit les distances. La multiplication des négociations en cours entre des partenaires éloignés (p. ex., Partenariat économique intégral régional (lien en anglais seulement), États-Unis–Europe) et la signature récente d’accords commerciaux liant de vastes zones sont là pour en témoigner. L’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) réunit 11 pays bordant un océan de 161 millions de kilomètres carrés. Cet accord ouvrira des débouchés en 2019 pour le bœuf, le porc, le canola, le blé et d’autres biens canadiens sur le marché japonais à forte valeur ajoutée, ainsi que ceux de la Malaisie et du Vietnam, qui enregistrent une croissance rapide, avec des volumes et des valeurs qui paraissaient impossibles auparavant. Les relations du Canada avec l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est, et notamment avec la Thaïlande et l’Indonésie, ne feront que renforcer ces liens. Le potentiel de l’accord entre l’Union européenne et le Canada (AECG) pourrait être réalisé en 2019, les produits canadiens ayant un accès élargi à un marché européen de 742,9 millions de consommateurs dont les importations de produits alimentaires ont représenté 107 milliards de dollars américains[1] en 2017.

Toutes ces relations sont rendues possibles non pas par la proximité, mais par l’amélioration des technologies, de la logistique et de l’infrastructure (lien en anglais seulement) à l’échelle mondiale. Ces améliorations ont favorisé de nouvelles alliances et offrent un espace pour la substitution ou le remplacement d’alliances fortes. La substitution rapide du soya brésilien par celui des États-Unis en Chine en 2018, les efforts déployés par ce pays pour diversifier ses importations de tourteaux de colza (lien en anglais seulement) au-delà du Canada et la réorganisation du commerce européen au lendemain de l’annonce du Brexit (lien en anglais seulement) sont trois exemples de la facilité et de la rapidité avec lesquelles des pratiques commerciales perturbatrices peuvent désormais apparaître.

Que faut-il retenir de tout cela?

Étant donné que la demande mondiale d’aliments pour animaux, de denrées alimentaires et de carburant continue d’augmenter, les substitutions d’échanges commerciaux continueront à influer sur la vie quotidienne des acteurs de nos secteurs agroalimentaires. En 2019, les producteurs et les transformateurs canadiens de produits laitiers suivront de près les discussions sur les ajustements au marché et les indemnisations, alors que les fabricants d’équipement espèrent que les droits de douane sur l’acier et l’aluminium seront supprimés. Le ralentissement de grandes économies découlant des perturbations commerciales pourrait bien freiner l’économie des marchés émergents, réduisant la croissance attendue de la demande mondiale. Le prix des produits de base évoluera, ce qui se répercutera sur les revenus des producteurs.

Le monde compte. Il influe sur notre réussite, peut-être plus que ne le peut n’importe quel autre facteur. Cette année, les exportateurs de produits agroalimentaires canadiens doivent nouer des relations qui se renforceront pour finalement créer un climat de confiance et de bonne volonté. Ce genre de relation peut aider à surmonter l’obstacle naturel que constitue la distance et à maintenir des partenariats pendant les périodes difficiles. Les relations commerciales « de qualité » de cette année pourraient s’avérer plus porteuses à long terme que celles avec les pays qui sont simplement proches. En 2019, les importateurs ont des options. Les exportateurs aussi.

Les tensions, alliances et pactes commerciaux mondiaux influeront sur la réussite du secteur agroalimentaire canadien en 2019. La qualité des relations pourrait l’emporter sur l’emplacement géographique.

Consultez de nouveau cette rubrique la semaine prochaine lorsque je me pencherai sur la question de l’offre mondiale. Conséquence de plus en plus visible de ce paysage commercial mondial, c’est notre deuxième tendance à surveiller en 2019.

[1] Inclut les codes SH 02, 03, 04, 07, 08, 09, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21

Martha Roberts

Rédactrice économique

Membre de l’équipe des Services économiques depuis 2013, Martha Roberts est une spécialiste en recherche qui étudie les risques et les facteurs de réussite pour les producteurs agricoles et les agroentreprises. Martha compte 25 années d’expérience dans la réalisation de recherches qualitatives et quantitatives et la communication des résultats aux spécialistes de l’industrie. Elle est titulaire d’une maîtrise en sociologie de l’Université Queen’s à Kingston, en Ontario, et d’une maîtrise en beaux-arts en écriture non fictive de l’Université de King’s College.