Principales tendances économiques de 2018 : l’investissement
Alors que nous commençons la nouvelle année, l’équipe de l’Économie agricole de FAC souhaite vous présenter cinq tendances économiques qui influenceront probablement l’industrie agroalimentaire canadienne cette année.
L’investissement est notre quatrième tendance importante à surveiller dans l’industrie agroalimentaire. Dans l’ensemble, nous croyons que le contexte de l’investissement demeure solide dans les secteurs canadiens de l’agroalimentaire et de la transformation alimentaire en 2018. La valeur relativement faible du dollar canadien, l’amélioration de l’économie mondiale et l’évolution des préférences des consommateurs devraient contribuer à stimuler les investissements dans les activités à valeur ajoutée d’un bout à l’autre de la chaîne d’approvisionnement agroalimentaire.
Cependant, il y a également quelques vents contraires à affronter : les coûts d’emprunt devraient augmenter en 2018 et l’accès aux marchés étrangers peut sembler incertain et volatil.
Une dynamique d’investissement solide pour entamer 2018
Les dernières années ont mis en lumière d’importantes occasions d’investissement dans la production et la transformation alimentaires. Les investissements ont varié de la construction de nouveaux terminaux céréaliers intérieurs, à l’expansion d’installations portuaires, à la construction d’usines de fabrication de produits alimentaires, jusqu’aux fusions et aux acquisitions menées par des entreprises canadiennes au pays et au‑delà de nos frontières.
La croissance du PIB dans la fabrication de produits alimentaires canadienne a dépassé l’économie en général au cours des quatre dernières années (2014 à 2017). Cette situation met en lumière les possibilités de gains offertes par ce secteur. Les recommandations du Conseil consultatif en matière de croissance économique abondent dans le même sens. Elles ont préconisé des investissements ciblés dans les secteurs agricole et agroalimentaire canadiens afin de soutenir leur potentiel de croissance mondiale.
L’économie canadienne approche de son plein potentiel
L’économie canadienne continue de croître. Les entreprises font face à des contraintes de capacité plus nombreuses et le chômage affiche une tendance à la baisse. Par conséquent, la Banque du Canada a relevé de 25 points de base son taux cible du financement à un jour. Il s’agit de la troisième hausse au cours des sept derniers mois. Les marchés financiers s’attendent à deux autres hausses du taux en 2018. Cette situation a permis de maintenir le dollar canadien au-dessus de 0,80 $ US. Nous croyons que le huard reculera en 2018, puisque la banque centrale des États‑Unis resserre également sa politique monétaire. Et, malgré la hausse du taux directeur de la Banque du Canada, les coûts d’emprunt demeurent historiquement bas.
L’augmentation de la demande alimentaire entraîne des occasions d’investissement
La demande de produits alimentaires continue de croître et d’évoluer. Dans les économies de marché émergentes, la hausse des revenus entraîne plus d’occasions pour les exportations canadiennes alors que les consommateurs cherchent à acheter plus de nourriture ou à se procurer des aliments de plus grande valeur. L’expansion économique dans les économies développées participe à la transition vers des produits alimentaires plus diversifiés et de plus grande valeur. Le Canada bénéficie d’une solide notoriété à l’échelle mondiale et se retrouve en position de force pour tirer parti de ces occasions.
Les débouchés commerciaux abondent. Toutefois, les règles commerciales continuent d’être mises à l’épreuve. Les tarifs à l’importation liés aux exportations canadiennes de légumineuses vers l’Inde illustrent les avantages des investissements dans la transformation alimentaire d’un bout à l’autre de la chaîne d’approvisionnement. Les investissements dans la transformation de protéines végétales permettent de créer des occasions pour les producteurs canadiens de légumineuses au moment où le marché mondial des produits de légumineuses se resserre.
Les changements dans les préférences alimentaires orientent également les décisions d’investissement. La consommation de protéines animales et de matières grasses naturelles demeure forte et connaît une croissance dans certains segments de marché. Par exemple, la production laitière au Canada affiche une tendance à la hausse, nécessitant ainsi des investissements dans la capacité de transformation. Les consommateurs canadiens recherchent également des produits alimentaires pratiques et sains. Cette situation devrait susciter plus d’investissements dans les aliments préemballés et faciles à préparer ainsi qu’entraîner probablement des dépenses plus élevées en matière d’aliments non domestiques. Restez à l’affût de la mise à jour du guide alimentaire destiné aux consommateurs en 2018. Cette publication pourrait modifier davantage les préférences alimentaires des Canadiens. Par ailleurs, l’automatisation dans les usines de transformation alimentaire devrait également se traduire par une augmentation des investissements.
Que faut-il retenir?
Les secteurs agricole et agroalimentaire offrent beaucoup de possibilités d’investissement. Nous nous attendons à ce que cet élan se poursuive en 2018. Des coûts d’emprunt historiquement bas, un dollar canadien favorable, des occasions de valeur ajoutée ainsi que la technologie laissent entrevoir des investissements accrus en 2018.
Économiste supérieur
Craig Klemmer a commencé sa carrière à FAC en 2009 en tant qu’économiste agricole. Il se spécialise dans la surveillance et l’analyse de l’environnement macroéconomique, la modélisation de l’état de santé de l’industrie et la prestation d’analyses des risques liés à l’industrie. Avant son arrivée à FAC, il a travaillé à la Direction de l’élevage du ministère de l’Agriculture de la Saskatchewan. Craig est titulaire d’une maîtrise en agroéconomie de l’Université de la Saskatchewan.