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Mise à jour des perspectives de 2021 pour le secteur du poulet à griller : rebond de la production et prix élevés

24 août 2021
4,5 min de lecture

Cet article est la deuxième des trois mises à jour trimestrielles de nos perspectives de 2021 pour le secteur du poulet à griller publiées en janvier. Au cours des dernières semaines, nous avons publié une mise à jour de nos perspectives de 2021 pour le secteur des céréales, des oléagineux et des légumineuses, le secteur laitier et les secteurs du bœuf et du porc.

À mesure que la vie revient à la normale et que la relance économique progresse, le secteur du poulet à griller du Canada continue à se remettre des effets de la COVID-19. Le thème phare de 2021 est la reprise de la production et de la consommation de poulet à griller aux niveaux d’avant la pandémie. Les perspectives pour le prochain trimestre se sont améliorées : la consommation a été soutenue tout au long de l’été et elle devrait continuer sa remontée. L’offre est toujours inférieure aux niveaux de 2019 en raison de la pandémie et d’autres facteurs, mais les abattages mensuels en juillet ont connu une croissance supérieure à 10 % par rapport à la même période en 2020, lesquels étaient alors très limités en raison de la COVID-19.

Il s’agit d’une bonne nouvelle pour un secteur qui est toujours aux prises avec les prix élevés des aliments pour animaux, lesquels sont attribuables aux conditions météorologiques préoccupantes et à la vigueur de la demande de céréales et d’oléagineux. Bien que les prix des tourteaux de soya et de canola stagnent comparativement à ceux du soya, les prix des tourteaux devraient demeurer supérieurs à leurs moyennes sur cinq ans (tableau 1).

Tableau 1 : Les prix prévus des aliments pour animaux demeurent élevés

Graphique montrant que les prix prévus des aliments pour animaux demeurent élevés.

Sources : Calculs de FAC basés sur les estimations du prix vif minimum à la ferme de Chicken Farmers of Ontario, comparaison des formules du coût de production de la British Columbia Chicken Marketing Board, prix des contrats à terme du Chicago Mercantile Exchange (CME), Statistique Canada et Département de l’agriculture des États-Unis (USDA).

Alors même que les récoltes de céréales et d’oléagineux sont en cours en Amérique du Nord, la taille des récoltes 2021-2022 suscite une vive incertitude. Au Canada, la situation est très variable : l’Ouest est actuellement durement touché par une sécheresse alors que l’Est et le Centre du Canada devraient connaître des récoltes supérieures à la moyenne grâce aux pluies tombées à point nommé. Il sera important de surveiller les estimations de production mondiale de maïs, de soya et de blé au cours des prochains mois pour voir comment évolueront les prix des aliments pour animaux.

Rebond de la production

En glissement annuel, les abattages de poulet au Canada ont augmenté de mai à juillet. Malgré cette hausse par rapport au creux observé en 2020, ils demeurent inférieurs aux niveaux d’avant la pandémie (figure 1). La production canadienne de poulet à griller a crû de 12 % en juillet par rapport à la même période l’an dernier.

Figure 1 : Les abattages de poulet au Canada devraient rebondir au cours du second semestre de 2021

Graphique montrant que les abattages de poulet au Canada devraient rebondir au cours du second semestre de 2021.

Source : AAC.

Même si la reprise est plus lente que nous l’avions prévu en janvier, les stocks de poulet congelés ont chuté en juillet, étant maintenant inférieurs de 3,5 % aux stocks de l’an dernier. Reflétant la relance de l’économie, les quotas de production pour le reste de l’année ont été fixés à un niveau plus élevé qu’ils l’étaient l’an dernier. En outre, les problèmes entourant les importations canadiennes de poulet que nous avons décrits dans notre mise à jour de mai ne sont toujours pas résolus, ce qui favorise la demande de produits canadiens.

L’avantage relatif de prix que le poulet avait sur le marché de détail par rapport au porc s’est érodé au cours des trois derniers mois (figure 2). Au deuxième trimestre de 2021, les prix de détail du poulet ont augmenté de 7,4 % par rapport au deuxième trimestre de 2020. En glissement annuel, les prix de détail du poulet frais et congelé ont crû de 7,3 % en juillet (figure 2), ce qui représente un quatrième mois consécutif de forte hausse. Les valeurs des découpes de bœuf continuent d’être étonnamment élevées cette année, mais les prix de détail du bœuf ont reculé par rapport aux sommets atteints durant l’été 2020. Pour ce qui est du porc, les valeurs des découpes demeurent supérieures à leur moyenne sur cinq ans alors que les prix de détail ont également baissé comparativement à l’an dernier. Par conséquent, l’avantage relatif de prix que le poulet avait gagné au plus fort de la pandémie en 2020 s’est rétréci.

Figure 2 : Les baisses mensuelles du prix de détail des autres viandes en glissement annuel érodent l’avantage relatif de prix du poulet

Graphique montrant que les baisses mensuelles du prix de détail des autres viandes en glissement annuel érodent l’avantage relatif de prix du poulet.

Source : Statistique Canada.

La hausse soutenue des prix des aliments pour animaux maintiendra les prix des poulets vivants élevés, ce qui devrait se répercuter dans la structure de prix tout au long de la chaîne d’approvisionnement. La vigueur renouvelée de la demande de poulet devrait atténuer certaines de ces tendances inflationnistes, dans la mesure où les volumes de production seront suffisants pour répondre à la demande croissante des consommateurs.

x.com/AndersonLeigh3
Leigh Anderson

Économiste principal

Fort de son expérience dans les marchés agricoles et la gestion du risque, Leigh Anderson est économiste principal à FAC. Il est spécialisé dans la surveillance et l’examen du portefeuille de FAC et de la santé de l’industrie, et il livre des analyses sur les risques liés à l’industrie. En plus de faire des présentations sur l’agriculture et l’économie, Leigh participe régulièrement au blogue des Services économiques de FAC.

Leigh est entré en fonction à FAC en 2015 au sein de l’équipe des Services économiques. Il œuvrait auparavant auprès de la Direction des politiques du ministère de l’Agriculture de la Saskatchewan. Il est titulaire d’une maîtrise en économie agricole de l’Université de la Saskatchewan.