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Les répercussions de la COVID-19 sur les Canadiens qui travaillent dans l’agriculture et l’agroalimentaire

24 mars 2020
6,5 min de lecture

La Banque du Canada a baissé son taux directeur de 50 points de base le 27 mars, passant de 0,75 % à 0,25 %. L'article suivant a été écrit avant l'annonce imprévue de la Banque.

Dans les prochaines semaines, l’équipe des Services économiques de FAC vous aidera à comprendre le contexte commercial en rapide mutation en raison de la COVID-19. Devant les coûts croissants auxquels font face les familles et les coûts économiques associés qui sont potentiellement sans précédent, les banques centrales du monde entier travaillent maintenant de concert pour trouver des moyens de limiter les dommages.  

Dans cet article, j’expliquerai quelques outils classiques et non traditionnels dont dispose la Banque du Canada (BdC) pour atténuer les plus grands risques économiques auxquels font face les Canadiennes et les Canadiens en ce moment. Gardez un œil sur ces mesures dans les semaines à venir. Le gouvernement du Canada, qui travaille indépendamment de la BdC, aide également avec ses propres mesures. 

Comment les taux d’intérêt peuvent modérer les répercussions économiques de la pandémie

Les dommages économiques causés par la COVID-19 comprendront des mises à pied et des perturbations à la chaîne d’approvisionnement, ce qui entraînera une baisse des dépenses, des investissements des entreprises et des exportations. Pour freiner ce recul, les banques utilisent des outils classiques pour aider les ménages et les entreprises à accéder à l’argent et à le dépenser. Un moyen simple d’y parvenir consiste à baisser les taux d’intérêt. Une telle intervention apporte une aide immédiate, mais il faut souvent plus d’un an pour sentir pleinement son effet.

Familiarisez-vous avec les termes suivants afin de pouvoir anticiper l’évolution rapide des taux d’intérêt et y réagir promptement.

Taux du financement à un jour : Le taux auquel les banques se prêtent mutuellement des fonds pour une durée d’un jour.

Taux directeur : La BdC fixe une valeur cible pour le taux de financement à un jour utilisé par les institutions financières (IF). Cette cible est appelée le taux directeur. La BdC a abaissé son taux de directeur de 1,25 % à 0,75 % le vendredi 13 mars dans le but d’atténuer les répercussions économiques de l’éclosion de coronavirus et de la dégringolade des prix du pétrole. Soulignant la menace que pose l’éclosion de la maladie, cette baisse était la deuxième en un peu plus d’une semaine. 

Taux préférentiel : Le taux d’intérêt que les banques commerciales utilisent pour fixer les taux des prêts et des lignes de crédit à taux variable. Chaque grande IF établit son propre taux préférentiel. Lorsque le taux directeur change, les IF peuvent changer leur taux préférentiel d’un montant similaire, mais elles ne le font pas toujours. 

Les taux d’intérêt et vous

Les taux d’intérêt des emprunteurs peuvent également varier pour d’autres raisons. Les taux des prêts à taux variable sont différents de ceux à taux fixes, car les IF sont exposées à différents risques selon la source des fonds qu’elles utilisent. Lorsque des changements se produisent dans les marchés financiers, comme c’est le cas en ce moment, les taux imposés aux emprunteurs fluctuent. 

Il n’existe pas de réponse définitive à savoir quel taux est préférable (en anglais seulement). Les taux d’intérêt des prêts à taux variables sont exprimés selon un pourcentage au-dessus ou au-dessous du taux préférentiel. Ce pourcentage dépend de votre propre situation d’emprunt, mais il demeurera le même pendant toute la durée du prêt. Le taux directeur pourra éventuellement varier. 

Les taux fixes à long terme sont habituellement plus élevés que les taux variables, mais ces coûts d’emprunt n’augmenteront pas comme les taux variables pourraient le faire pendant la durée du prêt. Les taux fixes sont établis en fonction des rendements des obligations à long terme, lesquels sont moins volatiles que les taux à court terme. Toutefois, les chocs majeurs, qui causent l’érosion des estimations de l’inflation et des ajustements projetés des taux d’intérêt, font également diminuer la valeur des investissements dans les obligations. Voilà ce qui explique la baisse des rendements des obligations du gouvernement de 10 ans, lesquels ont passé de 1,53 % le 2 janvier à 0,78 % le 16 mars. 

Figure 1 : Les rendements des obligations à 10 ans chutent devant la menace économique imminente

Source : Banque du Canada

Des mesures additionnelles nécessaires pour stimuler les ménages et les entreprises du Canada 

Les taux d’intérêt figurent parmi les outils que les banques centrales utilisent le plus souvent pour atténuer des changements imprévus à leurs économies. Dans des circonstances exceptionnelles, les banques centrales disposent également de plusieurs outils non traditionnels pour relancer l’économie. Voici quelques mesures prises par le Canada, les États‑Unis et d’autres pays.  

Achats de bons du Trésor et de titres hypothécaires : Utilisés à grande échelle pendant la crise de 2008 et connus sous le nom d’assouplissement quantitatif, ces achats par les banques centrales injectent des liquidités (augmentent l’offre de monnaie) dans les systèmes financiers et l’économie en générale. Les achats d’actifs (demande) font baisser les rendements des obligations, ce qui encourage les prêts et les investissements. Les rendements des obligations peuvent également être poussés à la hausse en réponse à une augmentation attendue de l’offre de bons du Trésor, à mesure que les plans de relance gouvernementaux sont mis en place. N’oubliez pas, c’est toujours une question d’offre et de demande.

Achats de papiers commerciaux : Les papiers commerciaux (généralement achetés par des banques, des investisseurs riches ou de grandes institutions) sont des dettes qui servent à financer le passif à court terme (salaires, charges d’exploitation, etc.). L’émission de papiers commerciaux peut aider les entreprises comme les grands détaillants ou fabricants à financer leurs activités lorsqu’elles s’attendent à une hausse prochaine de leurs revenus, mais que cet argent n’est pas nécessairement disponible encore pour payer les dépenses courantes. 

Concertation entre le gouvernement et la BdC pour alléger les tensions

Le Bureau du surintendant des institutions financières (OFSI) du Canada : En temps normal, les IF doivent conserver un certain pourcentage de leurs actifs en réserve pour les protéger des risques qu’elles prennent. Le BSIF a relâché cette exigence en abaissant ce pourcentage de 2,25 % à 1 % (en anglais seulement) afin d’accroître les fonds disponibles à prêter.

En outre, la BdC coordonne son action avec celles d’autres banques centrales (en anglais seulement) afin de fournir des fonds en dollars américains à moindre coût à quelques-unes des plus grandes banques du monde. Le dollar américain est une monnaie refuge, c’est-à-dire qu’il représente un investissement fiable comparativement à d’autres devises en période de grande incertitude. Faciliter l’accès à des fonds en dollars américains aux banques à l’échelle mondiale aide à apaiser les craintes d’instabilité monétaire et à accroître les liquidités partout.

Quelle est la prochaine étape?

Quoi qu’il arrive, FAC est à vos côtés. Le mercredi 18 mars, le premier ministre a inclus FAC dans son annonce concernant le Plan d’intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19. Nous prenons des mesures pour veiller à ce que les producteurs, les agroentrepreneurs et les transformateurs de produits alimentaires continuent d’avoir accès au capital nécessaire en cette période éprouvante. De plus amples informations seront communiquées dans les jours à venir.

Pour l’instant, sachez que nous sommes bien placés pour soutenir l’industrie agricole et agroalimentaire. 

Contactez-nous

  • Par téléphone : appelez notre Centre de service à la clientèle au 1-800-332-3301 ou votre bureau local.

  • En ligne : de nombreux besoins transactionnels peuvent être facilement traités via notre portail de services en ligne à l’adresse FAC.ca.

  • Sur rendez-vous : appelez votre bureau local pour prendre rendez-vous. Si une rencontre en personne s’avère nécessaire, on vous posera quelques questions de dépistage, comme le recommande l’Agence de la santé publique du Canada, avant de pouvoir confirmer une rencontre.

Si cette situation a des répercussions sur votre santé mentale ou pour toute autre raison, n’hésitez pas à demander de l’aide. En cas de détresse, rendez-vous à l’urgence ou composez immédiatement le 911. 

Martha Roberts

Rédactrice économique

Membre de l’équipe des Services économiques depuis 2013, Martha Roberts est une spécialiste en recherche qui étudie les risques et les facteurs de réussite pour les producteurs agricoles et les agroentreprises. Martha compte 25 années d’expérience dans la réalisation de recherches qualitatives et quantitatives et la communication des résultats aux spécialistes de l’industrie. Elle est titulaire d’une maîtrise en sociologie de l’Université Queen’s à Kingston, en Ontario, et d’une maîtrise en beaux-arts en écriture non fictive de l’Université de King’s College.