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Les répercussions de la COVID-19 sur l’économie et les marchés agroalimentaires

17 mars 2020

La semaine dernière, nous avons publié une première évaluation des répercussions du coronavirus sur l’économie et les marchés. Les gouvernements à l’échelle mondiale prennent des mesures pour freiner la vitesse de propagation du virus, mais les répercussions économiques commencent tout juste à se matérialiser.

Une bonne stratégie de gestion du risque repose sur la compréhension de ces tendances économiques :

Affaiblissement de la croissance économique

Les restrictions nécessaires à la circulation des personnes et les politiques en milieu de travail perturbent les chaînes d’approvisionnement. Un ralentissement économique est inévitable, mais son ampleur et sa durée restent à déterminer.

La Réserve fédérale des États-Unis a ramené son taux directeur près de zéro. De son côté, la Banque du Canada a pris des mesures pour atténuer le risque d’un ralentissement majeur. Elle a ainsi abaissé son taux du financement à un jour et a pris des mesures pour garantir la liquidité des marchés financiers. Le gouvernement du Canada a aussi annoncé un éventail de mesures visant à soutenir le financement des entreprises et s’emploie à mettre en place d’autres mesures de relance.

Affaiblissement du dollar canadien

La chute des cours du pétrole et l’incertitude économique générale affaiblissent le dollar canadien. Le pétrole est soumis à une double pression : les interdictions de voyage qui assombrissent les perspectives concernant la demande de carburant, et la guerre des prix que se livrent les pays producteurs de pétrole.

Les investisseurs se tournent aussi vers le dollar américain comme monnaie refuge en cette période d’incertitude. À la fin du mois de février, le dollar canadien s’échangeait à 0,76 $ US; le 16 mars, il a clôturé légèrement au-dessus de 0,71 $ US.

Pressions à la baisse sur les prix des produits agricoles

L’affaiblissement du dollar canadien compense partiellement la chute généralisée des prix des produits agricoles depuis le début de l’année. Les prix des bovins et des porcs ont reculé de 20 % et sont maintenant inférieurs aux niveaux observés lorsque la Chine a interrompu ses importations de bœuf et de porc, en septembre dernier. Les prix du canola, du soya et du blé ont fléchi d’environ 8 %, et ceux du maïs ont diminué de 2 %.

Nous projetons un resserrement des marges bénéficiaires en 2020, compte tenu des signaux envoyés par les marchés à terme. Les rendements de certaines cultures s’annoncent maintenant inférieurs aux seuils de rentabilité. La rentabilité du bétail est aussi compromise même si l’écart entre l’offre et la demande de protéines animales attribuable à la peste porcine africaine soutient les marges.

Toutefois, le risque que les marges diminuent si la demande faiblit est bien réel, compte tenu des abondants stocks de viande qui devraient être disponibles en Amérique du Nord.

Faits à retenir

L’agriculture et l’agroalimentaire sont des secteurs économiques résilients. Après tout, les gens auront toujours besoin de se nourrir. Toutefois, les habitudes d’achat d’aliments au Canada et à l’étranger seront influencées par les fluctuations économiques. La demande sur les marchés émergents risque de faiblir étant donné que la demande alimentaire des consommateurs étrangers est sensible au revenu. Les dépenses intérieures consacrées aux produits d’indulgence risquent de diminuer au profit des aliments de première nécessité, comme le remplacement des aliments préparés à l’extérieur de la maison par des aliments préparés à la maison, par exemple.

Bien qu’un ralentissement économique soit inévitable, l’économie va rebondir. Une saine gestion des flux de trésorerie et une planification rigoureuse des RH sont des stratégies utiles pour vous aider à affronter les perturbations économiques à venir.

x.com/jpgervais
Jean-Philippe Gervais

Vice-président et économiste en chef

Jean-Philippe Gervais est vice-président et économiste en chef à FAC. Ses conseils aident à orienter la stratégie et à surveiller le risque à l’échelle de la compagnie. En plus d’agir comme porte-parole de FAC pour des questions économiques, Jean-Philippe offre ses commentaires sur l’industrie agricole et agroalimentaire dans des vidéos ainsi que dans le blogue des Services économiques de FAC.

Avant de se joindre à FAC en 2010, Jean-Philippe était professeur d’agroéconomie à l’Université North Carolina State et à l’Université Laval. Jean-Philippe est l’ancien président de la Société canadienne d’agroéconomie. Il a obtenu son doctorat en économie de l’Université d’Iowa State en 1999.