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Le marché des terres agricoles est-il rationnel?

17 avr. 2018

Le marché des terres agricoles au Canada est vigoureux depuis une décennie. Toutefois, certains se demandent si ce marché est rationnel. Pour répondre à cette question, examinons le rapport entre la valeur des terres agricoles et le revenu agricole.

Pour établir le rapport entre la valeur des terres et les recettes des cultures, nous employons le ratio du prix des terres agricoles au bénéfice (ratio cours/bénéfice). Celui-ci permet de mesurer le prix d’une terre comme multiple de recettes des cultures. Utilisé pour évaluer d’autres éléments d’actif financiers, le ratio cours/bénéfice est une mesure du caractère abordable d’une terre agricole comparativement à la moyenne à long terme.

Jetons un coup d’œil à la valeur des terres agricoles par rapport aux recettes des cultures au Canada et aux États-Unis en nous fondant sur le ratio cours/bénéfice.

Les recettes des cultures de 2017 devraient atteindre des sommets. Quelle sera la valeur moyenne des terres agricoles pour 2017?

Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) prévoit que les recettes des cultures au Canada pour 2017 atteindront un nouveau record, soit 34,5 milliards de dollars, ce qui représente une hausse de 1,4 % par rapport aux recettes de 2016. Ce serait un résultat phénoménal, surtout si l’on pense aux conditions météorologiques difficiles qui ont touché certaines parties des Prairies et du Centre du Canada. Les recettes des cultures ont atteint des records au cours de quatre des cinq dernières années.

Malgré les recettes élevées des cultures, le ratio cours/bénéfice était supérieur à la moyenne sur 25 ans à la fin de 2016. Ce ratio continuera-t-il à s’élever au-dessus de sa moyenne en 2017? Il faudra attendre la publication du rapport Valeur des terres agricoles 2017 de FAC, la semaine prochaine, pour le savoir. Une croissance supérieure à 2 % de la valeur moyenne des terres poussera le ratio à la hausse.

La baisse des recettes des cultures aux États-Unis se traduit par un ratio cours/bénéfice élevé

Les recettes des cultures aux États-Unis ont atteint un sommet de 231,6 milliards de dollars américains en 2012. En 2017, elles devraient s’établir à 189,7 milliards de dollars américains, ce qui représente un recul de 18 %. Parallèlement à cette diminution, la valeur moyenne des terres agricoles aux États-Unis s’est stabilisée. En effet, le taux de croissance se situait à 11,4 % en 2013, à 7,8 % en 2014, à 1,4 % en 2015, à ‑0,7 % en 2016 et à 1 % en 2017. Par conséquent, le ratio cours/bénéfice aux États-Unis est aussi supérieur à sa moyenne à long terme depuis quelques années.

L’évaluation des terres agricoles atteint un sommet historique

Malgré les tendances différentes de l’économie agricole aux États-Unis et au Canada, les terres agricoles semblent être évaluées en fonction d’un multiple plus élevé qu’auparavant dans ces deux pays. Cela peut s’expliquer de différentes façons et ne signifie pas que le marché est irrationnel.

D’une part, la faiblesse des taux d’intérêt rend les terres agricoles attrayantes pour les vendeurs éventuels qui préfèrent conserver leur terre comme actif, et elle les rend abordables pour les acheteurs.

D’autre part, il se pourrait que les acheteurs surestiment les terres agricoles parce que les perspectives de l’industrie laissent entrevoir une croissance encore plus vigoureuse.

x.com/AndersonLeigh3
Leigh Anderson

Économiste principal

Fort de son expérience dans les marchés agricoles et la gestion du risque, Leigh Anderson est économiste principal à FAC. Il est spécialisé dans la surveillance et l’examen du portefeuille de FAC et de la santé de l’industrie, et il livre des analyses sur les risques liés à l’industrie. En plus de faire des présentations sur l’agriculture et l’économie, Leigh participe régulièrement au blogue des Services économiques de FAC.

Leigh est entré en fonction à FAC en 2015 au sein de l’équipe des Services économiques. Il œuvrait auparavant auprès de la Direction des politiques du ministère de l’Agriculture de la Saskatchewan. Il est titulaire d’une maîtrise en économie agricole de l’Université de la Saskatchewan.