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L’industrie acéricole du Canada a-t-elle atteint sa pleine maturité, ou offre-t-elle encore des possibilités inexploitées?

10 avr. 2018

Le sirop d’érable est un symbole canadien par excellence. Et l’industrie acéricole est l’un des secteurs de l’agriculture qui croît le plus rapidement.

La demande vigoureuse de sirop d’érable au Canada et à l’étranger stimule l’expansion de l’industrie acéricole canadienne. Au cours des dix dernières années, la production acéricole canadienne s’est multipliée par près de 2,5 et les exportations se sont multipliées par plus de 1,5. Le Canada n’est pas le seul pays qui profite de l’accroissement de la demande. En effet, les producteurs acéricoles des États-Unis cherchent aussi à tirer parti des débouchés commerciaux grandissants.

Comment la croissance de l’industrie acéricole du Canada se compare-t-elle à celle des États‑Unis? Et quelle incidence cela aura-t-il sur l’avenir de notre industrie?

La valeur croît plus vite que la production

Depuis les dix dernières années, la production et la valeur du sirop d’érable sont à la hausse. La production canadienne de sirop d’érable a augmenté de près de 12 % par année. Fait encore plus impressionnant : la valeur de la production acéricole a affiché une croissance de l’ordre de 15 % par année. En 2017, le Canada a produit 12,5 millions de galons de sirop d’érable évalués à 493,7 millions de dollars, selon Statistique Canada.

Les mesures de gestion de l’approvisionnement imposées aux exploitations au Québec ont empêché l’offre de croître plus vite que la demande. En 2017, le Québec représentait 92 % de la production canadienne totale, suivi du Nouveau-Brunswick (4 %) et de l’Ontario (3 %). La prédominance du Québec dans la chaîne d’approvisionnement donne à cette province la capacité d’influencer les prix sur le marché.

L’augmentation de la production résulte de l’expansion (hausse du nombre d’entailles), mais surtout d’importants gains de productivité (quantité de sirop d’érable par entaille).

La production aux États-Unis est en forte hausse, mais moins qu’au Canada

La conciliation de l’offre et de la demande est toujours un exercice délicat. Le Canada demeure le chef de file de l’industrie acéricole; il représente environ 70 % de la production mondiale. Même si cette proportion est impressionnante, la prédominance du Canada a diminué au cours des 15 dernières années au profit des producteurs des États du Vermont, du Maine et de New York, qui continuent de trouver des débouchés sur le marché de l’érable dans un contexte où les prix du sirop d’érable demeurent élevés.

En raison de l’essor marqué de la production aux États-Unis, la part de marché du Canada a évolué au fil des ans. Elle se situait à plus de 80 % en 2004. Toutefois, l’industrie canadienne a pris de l’expansion à un rythme plus rapide au cours des dix dernières années. En effet, depuis 2008, la production acéricole au Canada a progressé de 144 % par rapport à une croissance de 123 % aux États-Unis.

La balance commerciale de l’industrie acéricole canadienne se raffermit

Les exportations de sirop d’érable se sont multipliées par 1,6 pour atteindre 382 millions de dollars, et elles représentent 77 % des recettes totales de l’industrie acéricole. La demande vigoureuse de produits de l’érable aux États-Unis et dans le monde se traduit par une hausse de la balance commerciale de l’industrie acéricole canadienne. Au cours des dix dernières années, la balance commerciale du Canada (exportations totales - importations totales) s’est accrue de 60 % pour s’établir à 365 millions de dollars grâce à une progression de 63 % des exportations.

L’industrie acéricole canadienne demeure vigoureuse et en croissance. On prévoit que la production continuera à augmenter si les conditions météorologiques sont favorables. Le défi qui attend l’industrie canadienne sera de trouver un juste équilibre en répondant à la croissance future de la demande grâce à des augmentations proportionnelles de la production qui atténueront les fluctuations de prix.

x.com/CraigKlemmer
Craig Klemmer

Économiste supérieur

Craig Klemmer a commencé sa carrière à FAC en 2009 en tant qu’économiste agricole. Il se spécialise dans la surveillance et l’analyse de l’environnement macroéconomique, la modélisation de l’état de santé de l’industrie et la prestation d’analyses des risques liés à l’industrie. Avant son arrivée à FAC, il a travaillé à la Direction de l’élevage du ministère de l’Agriculture de la Saskatchewan. Craig est titulaire d’une maîtrise en agroéconomie de l’Université de la Saskatchewan.