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Le partage des connaissances : un élément clé pour mener à bien le transfert d’une exploitation

12 min de lecture

Un jour, votre exploitation passera aux mains de quelqu’un d’autre – et ce sera sans doute une personne plus jeune et moins expérimentée que vous. Êtes-vous prêt à lui passer le flambeau? Cette personne est-elle prête à prendre la relève, et possède-t-elle les aptitudes requises?

Être propriétaire et exploitant d’une ferme est un travail complexe qui exige de nombreuses différentes compétences et expériences, du sentiment instinctif que le sol est encore trop humide pour être travaillé, à la capacité de bâtir un réseau de ressources d’information pour faciliter la prise de décisions commerciales.

Il y a beaucoup à savoir, et vous devez acquérir de nouvelles compétences pour profiter pleinement des nouvelles technologies. Le traitement des innombrables données recueillies par les capteurs de la machinerie, tant au champ qu’à l’intérieur des bâtiments, en est un exemple. La robotique, l’intelligence artificielle et l’Internet des objets transformeront l’agriculture. Les gestionnaires doivent savoir comment optimiser ces technologies dans leur exploitation. Cela représente un défi de taille pour un agriculteur débutant ou pour quiconque assume de nouvelles responsabilités de gestion.

C’est pourquoi la formation et le mentorat doivent faire partie du processus de transfert. Il ne s’agit pas seulement de céder des actifs et une entreprise; il faut aussi transmettre et développer les connaissances.

Concilier des réalités opposées

Les membres de la génération précédente doivent se rappeler qu’ils en savaient très peu à leurs débuts et qu’ils ont tiré plusieurs leçons douloureuses au fil du temps. Une organisation dirigée efficacement continue à prospérer après que les dirigeants ont passé le flambeau. La nomination de personnes capables de perpétuer une vision tout en poursuivant leurs propres rêves permet aux entreprises de continuer à réussir pendant plusieurs générations.

Il faut faire preuve d’un véritable leadership pour partager les commandes avec des travailleurs en formation et pour leur transmettre votre savoir. En définitive, l’exploitation aura besoin d’une personne apte à prendre les rênes lorsque vous serez prêt à vous retirer.

Voici deux pièges que la génération précédente doit tâcher d’éviter :

  1. Partir trop tôt. Le risque de partir sans avoir suffisamment préparé la prochaine génération est réel. On n’a pas toujours le choix du moment; des tragédies surviennent, la date à laquelle vous souhaitez prendre votre retraite peut changer, l’avenir est incertain. Toutefois, votre savoir et votre expérience sont parmi les atouts les plus importants de votre exploitation. Ne partez pas sans avoir transmis le maximum de vos connaissances.

  2. Trop attendre avant de partir. Lorsqu’on s’accroche trop fermement à quelque chose, on finit par l’étouffer. Pour que la prochaine génération continue de croître et de gagner en maturité, vous devez ouvrir votre processus pour partager vos connaissances, inviter vos successeurs à apprendre et leur confier des responsabilités pour pouvoir les orienter et les conseiller pendant que vous êtes encore là.

La jeune génération doit prendre les devants

Les membres de la jeune génération ont aussi une responsabilité à assumer. Comment comptez-vous cerner et combler vos lacunes sur le plan des connaissances afin d’être capable de prendre les rênes d’une entreprise complexe dans un marché concurrentiel?

Les leaders apprennent toute leur vie (en anglais seulement), et c’est encore plus vrai en agriculture. Lorsqu’on les compare à leurs pairs, les meilleurs gestionnaires d’exploitation agricole se distinguent principalement par leur engagement en faveur de l’apprentissage continu.

La formation et le perfectionnement de la prochaine génération reposent sur la formation en cours d’emploi, conjuguée à des études à l’extérieur de la ferme et au mentorat.

Voici le qui, le quoi, le où, le quand, le pourquoi et le comment de la formation.

L’importance de la formation

Les personnes talentueuses sont le cœur et l’âme de toute entreprise, y compris dans le secteur agricole. Les personnes chevronnées qui possèdent une formation solide sont des atouts précieux. Elles prennent de meilleures décisions, cernent les possibilités plus clairement et fournissent un meilleur rendement sous pression.

Ce n’est pas un signe de faiblesse d’admettre que l’on a besoin d’aide ou que quelqu’un d’autre est meilleur que soi à certaines tâches. La disposition à demander conseil et à rechercher des possibilités de formation a une incidence déterminante sur la rentabilité. Des analyses comparatives montrent que la rentabilité des producteurs les plus efficaces est de 10 à 15 fois supérieure à la moyenne dans les petites et les grandes exploitations.

Les meilleurs gestionnaires se concentrent sur leurs forces et obtiennent de l’aide là où elle est nécessaire. Quelle que soit l’étendue de votre talent, vous pouvez toujours apprendre des autres producteurs. Il y a toujours quelqu’un qui fait mieux les choses; il s’agit de s’en inspirer.

Il existe de la formation pour presque tout — même pour les compétences non techniques qui ne sont pas directement liées aux pratiques agricoles. Par exemple, l’amélioration de votre aptitude à communiquer pourrait être le changement le plus positif pour votre exploitation.

Nous avons constaté que la gestion des ressources humaines doit être une priorité pour l’agriculture à l’avenir. L’un des plus gros défis des producteurs sera toujours d’apprendre à trouver de bons candidats et à maintenir en poste de bons employés. Et plus les exploitations se complexifient, plus la formation en ressources humaines devient précieuse.

L’embauche de nouveaux employés est beaucoup plus facile si vous êtes en mesure de décrire clairement vos procédés opérationnels standard. Il existe une multitude de formations en ressources humaines, dont certaines sont conçues précisément pour l’agriculture. Si votre processus d’embauche et de mise à pied est informel, le moment est venu pour vous et votre successeur de le rehausser d’un cran.

Un vrai dialogue pour la prochaine génération

La prochaine génération doit rechercher des occasions de formation pour suivre le rythme d’un secteur dynamique. Une attitude favorable aux nouveaux apprentissages et à la formation est peut-être la caractéristique essentielle d’un jeune chef d’exploitation.

Regardez cette vidéo : Un vrai dialogue pour la prochaine génération

Qui a besoin de formation?

Un jour, la famille devra déterminer un ou plusieurs successeurs.

Quelles compétences et connaissances le successeur doit-il apporter? Dans quelle mesure la génération précédente est-elle apte à expliquer, à enseigner et à offrir du mentorat?

Lorsqu’on dresse une liste de toutes les connaissances nécessaires pour gérer une exploitation agricole aujourd’hui et dans l’avenir, l’ampleur de la tâche peut être paralysante. Il est judicieux d’entamer la conversation avec les personnes concernées.

Les affaires s’articulent autour des êtres humains. Améliorez vos aptitudes à communiquer. Commencez à parler et à écouter. Déterminez les différents rôles et responsabilités qui doivent être abordés. Décidez qui remplira chaque rôle à mesure qu’avance le processus de transfert.

Êtes-vous un agriculteur PDG?

Par nature, les agriculteurs n’ont pas peur de se salir les mains. Ils sont à l’aise à l’idée d’être autonomes, de prendre le contrôle et de diriger les autres pour que le travail soit fait.

Nous imaginons un PDG comme une personne à la tête d’une grande organisation. Un PDG est indispensable lorsque l’entreprise devient si grande qu’une seule personne ne peut plus être au centre de chaque projet ou décision. Il doit voir grand, veiller à ce que le navire garde le cap et motiver ses troupes.

Un agriculteur PDG connaît l’entreprise dans ses moindres détails et sait aussi prendre du recul, motiver, diriger et établir une vision.

Peu importe où vous en êtes dans le processus de transfert d’entreprise, fixez-vous comme objectif d’apprentissage de comprendre et de réfléchir comme un PDG, quelle que soit la taille de votre exploitation.

Pour en savoir davantage : Passer de gestionnaire de ferme à chef d’entreprise

Gardez l’esprit ouvert lorsque vous examinez différents rôles

Si, dans votre esprit, un gestionnaire de ferme est forcément un homme, vous avez tout faux. Les femmes ont toujours joué et continueront de jouer un rôle décisif en agriculture. Tirez parti du potentiel qu’elles apportent. Balayez tous vos préjugés entourant le genre, l’âge et les antécédents afin de considérer les meilleurs candidats possible. Tâchez d’exploiter le plein potentiel de votre équipe.

Quelles connaissances sont nécessaires?

Lorsqu’il est question de formation et de mentorat durant un processus de transfert, il existe une vaste gamme d’activités d’apprentissage tant formelles qu’informelles. Les producteurs qui réussissent possèdent, entre autres, d’excellentes aptitudes à la négociation, des connaissances en marketing, de solides capacités de prise de décision et une maturité émotionnelle. La formation scolaire, comme un grade ou un diplôme en agriculture, apporte une base. Mais à un moment donné, la génération montante doit acquérir une expérience concrète pour développer toutes les compétences indispensables à la réussite du transfert.

Il est impossible d’assumer tous les rôles. Vous n’avez pas nécessairement à décrocher un diplôme en droit, mais vous devez en savoir suffisamment pour communiquer efficacement avec votre avocat et lui poser les bonnes questions. Le fait de maîtriser l’art de repérer et d’embaucher les meilleurs candidats possible joue pour beaucoup dans l’établissement de relations efficaces avec les experts qui mettent leur savoir-faire au service de votre exploitation.

Savoir où trouver de la formation

L’apprentissage peut être amusant, et une journée de formation qui brise la routine ne doit pas être considérée comme un jour de relâche. L’apprentissage continu fait partie du travail, et il peut être avantageux de sortir de sa bulle.

Prévoyez des fonds dans le budget pour assister à des réunions durant l’hiver ou pour vous rendre en avion à un important salon commercial. Dressez une liste d’objectifs que vous voulez atteindre ou de choses que vous voulez découvrir avant de partir. Interagissez avec les exposants et vos confrères producteurs. Discutez avec le conférencier après un séminaire ou une réunion ou participez à des visites de parcelles durant l’été.

S’il vous est impossible de voyager, faites votre formation à la maison. Des sites Web comme Coursera, Udemy et Skillshare (ce dernier est en anglais seulement) offrent une panoplie de cours en ligne qui vous permettront d’acquérir des compétences précieuses, à votre rythme. L’Université Harvard offre même plusieurs cours en ligne gratuits (en anglais seulement) qui sont accessibles à tous.

Explorez les cours et les ressources de formation offertes par l’entremise d’organismes provinciaux de vulgarisation, d’organisations agricoles, d’écoles d’agriculture et de programmes universitaires sur l’agriculture. Mais ne vous limitez pas à la formation en agriculture. Comme nous l’avons vu, bon nombre des compétences dont ont besoin les gestionnaires et les PDG d’exploitations agricoles sont les mêmes que celles qui sont nécessaires dans d’autres secteurs d’activité. Recherchez des possibilités et des ressources qui aident les bons entrepreneurs à devenir de grands entrepreneurs.

Le moment propice pour commencer une formation

Commencez dès aujourd’hui et ne vous arrêtez pas.

La génération précédente n’est pas éternelle, et nous savons qu’elle possède des connaissances accumulées au cours d’une vie entière. Il faut du temps pour écouter et apprendre, et il ne suffit pas de travailler à côté d’une personne expérimentée en espérant que tout soit absorbé par osmose. Le partage de l’information demande des efforts délibérés.

La jeune génération doit apprendre à demander « pourquoi » à chaque occasion. N’attendez pas que les membres de la génération précédente prennent l’initiative de vous enseigner leur savoir; ils ne sont pas devins et doivent connaître vos impressions. Nombre d’agriculteurs prennent toutes les décisions depuis longtemps sans les expliquer à quiconque. Les deux parties doivent déployer certains efforts avant de s’habituer à expliquer les raisons de leurs décisions. La curiosité est le terreau dans lequel la connaissance s’acquiert.

Commencez à tenir un journal de formation. Lorsque vous êtes à la ferme, ayez toujours avec vous un carnet ou votre téléphone pour prendre des notes. Notez les questions à mesure qu’elles vous viennent à l’esprit pour ne pas les oublier. Évaluez-vous et notez les sujets dans lesquels vous pensez avoir besoin d’une formation ou d’un mentorat.

Si vous avez un emploi d’appoint et que vous ne pouvez pas être tout le temps présent à la ferme, prévoyez des moments réguliers pour discuter avec la génération précédente. Parlez avec votre père ou votre mère avant qu’ils ne quittent la maison le matin; discutez des priorités de la journée, des tâches à accomplir et des décisions à prendre. C’est en écoutant que l’on apprend.

Les leaders apprennent toute leur vie

« Parce que je pense que je fais des progrès. »

C’est ce qu’a répondu Pablo Casals, l’un des violoncellistes les plus accomplis du XXe siècle, lorsqu’on lui a demandé, alors qu’il avait 95 ans, pourquoi il continuait de s’exercer six heures par jour.

Cette attitude est aussi valable pour le producteur en devenir que pour celui qui approche de la retraite. Comment vous adapterez-vous à un nouveau mode de vie? Si vous avez l’appel des voyages, commencez par acquérir des techniques de voyageur. Si vous vous intéressez à un nouveau passe-temps, examinez les tutoriels qui peuvent vous aider à partir du bon pied. Envie d’essayer le golf? Inscrivez-vous à des cours.

Comment trouver de la formation

Heureusement, les exploitants de tous genres ont accès à une foule d’outils de formation, peu importe le stade de leur carrière. La section Savoir FAC propose un éventail d’articles sur la formation. Le Conseil canadien pour les ressources humaines en agriculture offre des outils de RH conçus précisément pour les exploitants agricoles, le programme AgriCompétences, qui propose différentes formations en ligne et en personne, ainsi que l’Agri-boîte à outils en RH, un guide de ressources en ligne qui offre des modèles visant à répondre aux besoins en matière de ressources humaines de toute entreprise.

Les agriculteurs peuvent aussi rejoindre ou créer un groupe consultatif formé de pairs, et ce, à n’importe quel stade de leur carrière. Cela permet à des personnes qui œuvrent dans des industries apparentées, mais qui ne sont pas concurrentes, de se réunir régulièrement pour échanger des idées, poser des questions et apprendre les uns des autres.


La formation et l’apprentissage prennent de multiples formes. Il revient à chacun de trouver celle qui lui convient le mieux. Qu’il s’agisse de discussions hebdomadaires informelles avec les parents à propos de gestion ou d’un cours intensif en ligne offert par une université, la volonté sous-jacente d’apprendre et de s’améliorer est ce qu’il y a de plus important.

Évaluez vos lacunes sur le plan des connaissances et des compétences. Soyez curieux et posez des questions. Trouvez les experts et les spécialistes qui sauront vous aider à acquérir une bonne connaissance des sujets qui ne sont pas votre spécialité. Placez l’apprentissage et la formation au cœur de votre plan d’affaires.

À suivre
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