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Comment savoir que quelque chose ne va pas

4 min de lecture

Le scénario fictif que voici montre comment les problèmes de santé mentale peuvent affecter une famille agricole. Ceux qui côtoient une personne souffrant de troubles de santé mentale peuvent apprendre à en reconnaître les signes avant-coureurs et entreprendre des démarches pour l’aider. Obtenir du soutien peut améliorer grandement la vie d’une personne aux prises avec ce genre de problème.

Anne avait le pressentiment que quelque chose n’allait pas et elle s’inquiétait pour Zach, son époux. Ils étaient mariés depuis vingt ans, et Zach était l’homme le plus compétent, confiant, optimiste et aimant qu’elle connaisse. Cependant, six mois auparavant, elle avait commencé à sentir qu’il n’était plus lui‑même.

Le couple s’était rencontré à l’université et avait décidé de retourner à la ferme familiale de Zach, où son père Vince pratiquait toujours l’agriculture selon des méthodes traditionnelles. Profondément déterminé et indépendant, Vince avait bâti sa ferme à partir de rien et était connu pour sa devise : « Si tu as besoin d’un coup de main, regarde au bout de tes bras. » D’ailleurs, Zach ressemblait beaucoup à son père.

Un changement graduel

Il semblait beaucoup plus fatigué, laissait des tâches inachevées et n’allait plus vérifier l’état de ses cultures.

Lorsque Vince est décédé, 18 mois plus tôt, Zach parlait en termes élogieux de son père, admirant son éthique du travail, son attachement à la ferme et son dévouement envers sa famille. Il avait également parlé de perpétuer l’héritage de la ferme familiale. Anne n’a pas une seule fois vu son époux s’émouvoir ou pleurer pendant les funérailles ni après celles-ci. Comme il le faisait dans la plupart des situations difficiles, il est simplement allé de l’avant et semblait déterminé à porter l’exploitation familiale vers d’autres sommets comme lui et Vince l’avaient prévu.

Au fil du temps, Anne a observé des changements dans le comportement de Zach. Habituellement, il montait le volume de la radio de son camion à fond, mais depuis tout récemment, il la laissait éteinte. Il semblait beaucoup plus fatigué, laissait des tâches inachevées et n’allait plus vérifier l’état de ses cultures. Un des amis de Zach lui a même dit en plaisantant qu’elle devait le tenir bien occupé, car il refusait les invitations à aller jouer au golf, ce qui ne lui ressemblait pas. De plus, il trouvait mille prétextes pour s’absenter des réunions familiales. Il avait même arrêté de se raser.

Parfois, Zach paraissait redevenir lui-même, mais Anne le trouvait ensuite dans l’atelier, distrait et distant. Elle lui a demandé si tout allait bien, mais Zach lui a répondu que ce n’était que de la fatigue. 

Tendre la main et écouter

Anne a planifié une escapade de fin de semaine avec Zach, et ils ont tous deux profité d’un congé loin de la ferme. Ils ont discuté et ri comme ils l’avaient toujours fait, mais elle était toujours habitée par son mauvais pressentiment. Une nuit, alors que Zach revenait d’une longue journée d’épandage, Anne s’est levée pour savoir comment s’était déroulée sa journée, mais elle a entendu Zach pleurer dans la douche. Elle était terrifiée, mais ne savait pas comment l’approcher. Anne ne voulait pas le déstabiliser encore plus, mais elle savait qu’elle devait agir.

Le lendemain, Anne a pris son courage à deux mains : « Je m’inquiète pour toi, Zach. Sache que je suis là pour toi. » Zach a rétorqué froidement qu’il n’avait pas le temps de parler de ça. Elle s’est tue, dans l’espoir de lui donner l’espace dont il avait besoin pour parler. Quelques minutes plus tard, Zach s’est retourné et a dit : « Je ne sais plus pourquoi je continue à faire ça! Toute ma vie, la ferme a été associée à mon père, et j’ai toujours travaillé pour le rendre fier. Aujourd’hui, tout cela ne m’intéresse plus, et je sais que je le décevrais et toi aussi. Parfois, je n’ai qu’une seule envie : partir d’ici, et ne plus jamais y revenir. Je ne sais pas ce qui ne va pas chez moi – je n’arrive pas à m’en sortir! »

Anne était abasourdie. Leur vie entière tournait autour de l’agriculture, et c’est ce qu’ils aimaient faire. L’exploitation agricole fonctionnait bien sous la supervision de Zach et, financièrement, ils s’en tiraient très bien. Cependant, elle ne voulait pas lui mettre de la pression avec ses questions, alors elle lui a dit : « Merci de m’en avoir parlé. Je sais que ce n’était pas facile. Nous allons nous en sortir ensemble. »

Reconnaître le problème et chercher de l’aide

Au cours des semaines suivantes, Zach et Anne ont parlé plus ouvertement de ce à quoi pensait Zach et de comment il se sentait. Il a réalisé que pratiquer l’agriculture avec son père était un élément important de sa motivation et il n’avait pas réalisé à quel point cette relation lui manquait. Zach a avoué qu’il ne dormait pas bien et qu’il avait de la difficulté à cacher son mal-être. Puis, il en a discuté avec son médecin. Ce dernier lui a expliqué que ce sont des symptômes de la dépression et lui a recommandé de faire appel à un thérapeute.

Zach et Anne ont rencontré un professionnel de la santé mentale qui les a aidés à comprendre et à aborder cette situation. Le professionnel a attiré leur attention sur le fait que les producteurs agricoles travaillent souvent d’arrache-pied pour leur famille et qu’un changement soudain dû à un décès, à un divorce ou à un transfert les pousse souvent à se remettre en question quant aux raisons qui les incitent à continuer de pratiquer l’agriculture.

Le couple a dû reconnaître que les problèmes ne se règlent pas d’eux-mêmes. Ils ont eu besoin d’aide en matière de santé mentale pour comprendre le problème qui les accablait et pour trouver des stratégies qui leur permettraient de reprendre leur vie normale. Enfin, ils ont pris conscience de l’influence qu’a la santé mentale, bonne ou mauvaise, sur toute la famille et sur l’exploitation agricole, et qu’il valait la peine de chercher du soutien.

D’après un article de Nourrir sa résilience par Peter Gredig et Cynthia Beck.

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