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Quand des problèmes de santé nous font changer de cap

5,5 min de lecture

L’étude de cas fictive qui suit a été préparée par BDO.

Charles avait toujours été une force de la nature. Fort et athlétique, il excellait dans le sport au secondaire et jouait au hockey à l’université. Après ses études, Charles avait repris l’exploitation laitière familiale. Il se réjouissait des tâches physiques : traite des vaches, entretien de l’équipement et travail au champ. Il aimait se dépasser et éprouvait une grande satisfaction à faire tout ce qu’il pouvait par lui-même.

L’entreprise d’un seul homme

Sa femme Corinne était designer d’intérieur et ne participait pas activement à l’exploitation de la ferme. Ainsi, quand un coup de main était nécessaire, Charles trouvait des aides à temps partiel pour s’acquitter de la tâche. C’était une entreprise individuelle très efficace, et Charles s’y plaisait parfaitement.

Fin quarantaine et sans enfant, Charles avait trouvé le juste équilibre entre le nombre de vaches et la superficie exploitée, si bien qu’il ne pensait pas à la retraite. Il voulait continuer à pratiquer l’agriculture aussi longtemps qu’il en aurait la capacité physique. Il s’attendait d’ailleurs à avoir encore 20 ans devant lui pour exercer ses activités comme il avait l’habitude de le faire.

L’apparition de problèmes de santé

Ses problèmes de dos sont d’abord apparus sous forme de douleurs légères, mais en l’espace d’environ 18 mois, la sciatique est devenue un véritable enjeu. Des analgésiques en vente libre et des exercices ont un peu aidé, mais le problème s’est aggravé et Charles a eu du mal à gérer sa charge de travail quotidienne.

Un spécialiste a ensuite décrété que la chirurgie était la seule solution. Avec une aide à temps partiel pour les tâches quotidiennes et la location de la terre à un tiers pour un an, Charles était convaincu qu’il retrouverait un semblant de vie normale une fois la chirurgie correctrice derrière lui. Malheureusement, ce n’est pas de cette façon que les choses se sont déroulées, même s’il s’est efforcé de reprendre ses activités le plus rapidement possible.

Des changements indésirables

Après six mois de rééducation postopératoire sans grande amélioration, une seconde intervention chirurgicale plus invasive a été programmée.

Bien que la douleur ait diminué, Charles a perdu en force et en mobilité. L’équipe médicale de Charles a fini par conclure qu’il n’était pas réaliste de s’attendre à un rétablissement complet. Il était clair que Charles devrait apporter des changements radicaux à ses tâches quotidiennes et à son mode de vie.

Ce dernier était dévasté. Ne voyant pas d’issue positive, il a nié le pronostic pendant quelques mois et est devenu très pessimiste quant à l’avenir. Il a envisagé de vendre l’exploitation laitière, mais n’arrivait pas à concevoir ce que serait sa vie sans elle.

L’adaptation à une nouvelle normalité

Corinne est arrivée à convaincre Charles de consulter une psychologue, qui lui a appris que de nombreux agriculteurs blessés ou souffrant de problèmes de santé trouvent des moyens de poursuivre leurs activités. Il a fallu un certain temps, mais Charles a fini par voir que son amour de l’agriculture ne se limitait pas à l’aspect physique du travail. Il avait encore la capacité de conduire et sa mobilité était suffisante pour aller à l’étable prendre soin des vaches et pour aller surveiller les cultures. Cette réalité ne lui plaisait pas, mais il l’a acceptée.

Le passage à une approche d’équipe

Si de nature, Charles n’était pas doué pour demander de l’aide, il devait maintenant changer son approche. Il a d’abord embauché une aide à plein temps pour l’étable et négocié une meilleure répartition des terres cultivées. De plus, il a réussi à attirer un jeune gardien de troupeau d’exception en indiquant dans l’offre qu’il y aurait possibilité d’établir une structure de propriété partagée après une période d’essai d’un an. Il a également trouvé une aide à temps partiel, solide et motivée, auprès de l’école d’agriculture du coin. Pour Charles, diriger une équipe était une nouveauté, mais avec le temps, il a commencé à retrouver sa confiance et son optimisme.

Du travail au champ à la gestion

Charles s’est retrouvé avec plus de temps pour gérer les finances de l’exploitation laitière et élaborer une stratégie pour sa croissance.

Après réflexion, Charles a décidé que les vaches l’attiraient davantage que le travail au champ, et que ses problèmes de dos se faisaient moins sentir dans l’étable. Il a trouvé un voisin avec qui exploiter sa terre selon une entente de métayage, qui prévoyait la mise en place d’une rotation afin de garantir des aliments en quantité suffisante pour les vaches laitières.

Comme il avait délégué une bonne partie des tâches physiques, Charles s’est retrouvé avec plus de temps pour gérer les finances de l’exploitation laitière et élaborer une stratégie pour sa croissance. Par ailleurs, une fois la période d’essai d’un an terminée, Charles a entamé un processus qui permettrait au jeune gardien de troupeau de racheter des parts de l’entreprise.

Favoriser la croissance et préparer l’avenir

Il a été convenu qu’au départ, le salaire annuel du gardien de troupeau serait complété par des primes fondées sur la rentabilité de l’exploitation.

Puis, au fil du temps, il pourrait acquérir des actions ordinaires de la société d’exploitation laitière. Même si Charles n’était pas prêt céder le contrôle de sitôt, il était disposé à partager la croissance future de l’entreprise.

Un plan a également été mis en place pour la construction d’une nouvelle étable qui permettrait de doubler la taille du troupeau et d’installer des robots de traite pour maximiser l’efficacité et réduire les besoins en main-d’œuvre. La vente de l’équipement de terrain a permis de libérer des capitaux pour contribuer aux coûts de construction.

Au fil du temps, Charles en est venu à considérer ses problèmes de dos comme une croisée des chemins. Il aurait pu abandonner, mais comme bon nombre d’agriculteurs confrontés à des difficultés physiques et mentales, il a acquis, avec le soutien approprié, de nouvelles compétences en gestion qui ont permis à son entreprise de prospérer.

Planifier la sécurité à long terme

Charles, qui n’est pas du genre à regarder en arrière, tenait tout de même à souscrire une assurance invalidité pour les membres de son personnel et ses partenaires commerciaux. Si lui s’était débrouillé sans assurance, il s’est rendu compte qu’une assurance lui aurait enlevé beaucoup de pression et lui aurait permis de se concentrer davantage sur le recouvrement de sa santé physique, sans se préoccuper de ses finances.

Fort de nouvelles compétences et d’une approche fondée sur le travail d’équipe, Charles était désormais convaincu que sa carrière d’agriculteur serait encore longue.

BDO est un cabinet spécialisé en comptabilité agricole, en planification fiscale et en services-conseils aux entreprises.

D’après un article de l’AgriSuccès.