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Le pacificateur de la ferme peut devenir un facilitateur efficace

4 min de lecture

Il y a dans chaque famille d’agriculteurs une personne vers qui on se tourne naturellement lorsqu’un problème survient à la ferme. Que ce soit maman, papa, un oncle, grand-maman ou grand-papa, cette personne joue le rôle d’intermédiaire posé sur qui tout le monde s’en remet. Et souvent, on compte sur elle pour résoudre les conflits et pour rétablir un climat de bonne entente.

Si vous êtes la personne vers qui on se tourne pour résoudre les problèmes à la ferme, le temps est peut-être venu d’assumer le rôle de facilitateur.

Mais pour cette personne, le rôle d’intermédiaire peut devenir un fardeau. Elle peut se sentir coincée entre deux partis.

Un changement dans la façon de penser et la reconnaissance de certaines aptitudes importantes pourraient représenter une occasion d’attribuer officiellement le rôle de facilitateur à cette personne.

Occasions de médiation

Un médiateur s’efforce de trouver un terrain d’entente pour résoudre une dispute alors qu’un facilitateur tente plutôt d’encourager des discussions fructueuses sans ignorer le problème.

Patti Durand, spécialiste en transfert d’entreprise, précise que le rôle de facilitateur que joue un membre de la famille dépend beaucoup de la dynamique de la famille.

Mme Durand est issue d’une famille ouverte et communicative et, au sein de telles familles, il y a souvent plusieurs personnes qui peuvent très bien jouer le rôle de facilitateur.

Faire preuve de prudence

Ce n’est toutefois pas toujours le cas. Elaine Froese, planificatrice en transition de fermes familiales, conseille aux familles et à la personne qui assume le rôle de facilitateur de procéder avec prudence. Si des tensions familiales couvent depuis longtemps, il vaut mieux faire appel à un médiateur professionnel, à défaut de quoi les choses pourraient se gâcher très rapidement.

« Les médiateurs doivent être neutres et les membres de la famille ont généralement un parti pris », explique‑t‑elle.

Selon son expérience, les familles d’agriculteurs qui ont tenté de résoudre des conflits majeurs par eux‑mêmes ont fini par exacerber la colère et le dysfonctionnement.

« Il est beaucoup plus efficace de faire appel à quelqu’un qui n’est pas émotionnellement lié au résultat », affirme Mme Froese.

Compétences appropriées

Jouant le rôle d’intermédiaire, le facilitateur doit posséder certaines aptitudes spéciales pour encourager des discussions fructueuses.

Premièrement, il doit permettre aux participants d’exprimer leurs émotions tout en assurant le maintien du respect.

Mme Froese a créé une évaluation en ligne du profil comportemental en situation conflictuelle (en anglais seulement) pour aider les gens à reconnaître les bonnes aptitudes pour la résolution de conflit ainsi que les comportements destructifs et les éléments déclencheurs.

« Lorsqu’on prend l’habitude de s’attaquer au problème ou à la difficulté plutôt que de dénigrer l’autre, rien ne peut nous arrêter », affirme‑t‑elle.

Les facilitateurs doivent également posséder les aptitudes suivantes :

  • être ouvert aux possibilités

  • être axé sur les solutions

  • être en mesure de s’adapter pour déterminer ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, ou encore s’il est préférable de prendre une pause.

Et finalement, n’évitez pas les conflits.

« Accueillez le conflit comme une façon d’établir des certitudes et de trouver des solutions », conclut Mme Froese.

Inviter la conversation

Pour alimenter la conversation, le facilitateur peut poser de nombreuses questions ouvertes et probantes comme les suivantes :

  • Quel est le point le plus important que nous devons aborder?

  • Que vous voulez et que vous ne réussissez pas à obtenir?

  • Que souhaitons-nous tous les deux comme résultat?

  • Pourquoi êtes‑vous en colère? Est‑ce de la peur, une blessure ou de la frustration, ou peut‑être ces émotions combinées?

Afin d’encourager une discussion fructueuse et d’éviter certains pièges, Mme Froese recommande ce qui suit :

  • Fixer des limites et exiger que les membres de la famille acceptent d’envisager des solutions possibles ou de trouver de nouvelles façons d’aborder une situation.

  • Ne continuez pas à assumer le rôle officieux du « service des plaintes ».

  • Connaissez vos forces.

  • Reconnaissez lorsqu’il est temps de céder votre place, comme en cas de situation hautement conflictuelle, et de faire appel à un tiers.

Mme Froese encourage également les familles à mener les réunions dans un endroit neutre plutôt qu’autour de la table de la cuisine, par exemple. Prenez des notes et affichez‑les où tous les participants peuvent les voir. À la fin de la discussion, vous pourrez alors facilement récapituler et convenir en groupe des prochaines étapes.

En conclusion

Lorsqu’un membre de la famille assume le rôle de facilitateur, il s’engage à encourager une discussion fructueuse, qui est souvent liée à un conflit. Le facilitateur devrait être une personne qui alimente naturellement la conversation et qui est ouverte à trouver des solutions. Méfiez‑vous toutefois des tensions familiales qui couvent depuis longtemps et faites appel à un médiateur professionnel lorsque la situation risque de devenir explosive.

Article par : Richard Kamchen

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