La planification stratégique : une carte routière pour optimiser le développement de son entreprise

Dans la gestion de votre entreprise agricole, il vous arrive parfois de naviguer à vue sans trop de problèmes. Mais en raison d’un contexte économique marqué par des risques plus élevés, une planification stratégique peut être un outil précieux pour mettre en relief les stratégies à adopter et surmonter les diverses embûches qui peuvent survenir.

Est-ce que l’achat de la terre du voisin est un bon investissement? Les activités de ma ferme reflètent-elles mes valeurs? Comment puis-je augmenter ma rentabilité? On peut se poser de telles questions à un moment ou l’autre, mais y répondre peut s’avérer ardu.

Orienter ses décisions

En raison de la complexification de l’environnement économique, les exploitations agricoles sont de plus en plus confrontées aux mêmes problèmes que n’importe quel type d’entreprise : manque de main-d’œuvre, hausse des coûts, incertitude financière, marché en mutation, etc.

Pour être sûr qu’on est sur le bon chemin, il faut savoir avant où l’on veut aller.

Face à ces défis, on peut se demander si les choix que l’on fait sont appropriés. Afin de mieux s’orienter, différentes options sont possibles. L’une d’elles repose sur la planification stratégique. Il s’agit en quelque sorte d’une carte routière qui définit les objectifs à atteindre et les moyens à mettre en place pour les réaliser, car pour être sûr qu’on est sur le bon chemin, il faut savoir avant où l’on veut aller.

Gilbert Lavoie, agronome et économiste-conseil chez Forest Lavoie Conseil, a d’ailleurs présenté un webinaire sur le sujet, en partenariat avec Gestion agricole du Canada (GAC) dans le but de démystifier la planification stratégique et de démontrer son utilité pour une exploitation.

S’outiller pour l’avenir

Une planification stratégique représente un outil de plus en matière de gestion, sous forme de feuille de route établie sur quatre ou cinq ans, résume M. Lavoie. Elle s’avère utile non seulement pour les propriétaires, mais aussi pour les employés, les conseillers et les partenaires qui peuvent ainsi partager une vision commune et s’arrimer aux objectifs à atteindre. Même si le nom peut sembler impressionnant, l’économiste le souligne : « Il faut garder ça simple et pratico-pratique. »

Mettre de l’ordre dans ses idées

Pour ceux qui s’interrogent sur la pertinence d’établir un plan, M. Lavoie précise que les producteurs sont appelés à faire des choix alors qu’ils cherchent sans cesse à accroître la rentabilité de leur entreprise dans un marché de plus en plus imprévisible. En adoptant un modèle d’affaires qui intègre une structure et une feuille de conduite bien définies, on améliore ses chances d’être performant. « Le but n’est pas de faire comme le voisin, mais de répondre à ses aspirations personnelles, ajoute M. Lavoie. On vient mettre de l’ordre dans ses idées, mais sans le côté émotif. »

Cibler juste

Une planification stratégique comporte plusieurs étapes : le bilan, le diagnostic, la mission, la vision et les valeurs de l’entreprise, la liste des objectifs stratégiques de développement, les actions à prendre ainsi que le suivi sous forme de tableau de bord, réalisé deux fois par an pour s’assurer qu’on suit le plan de match.

Chaque étape vise à dresser un portrait de la situation et à donner des informations relatives à l’environnement d’affaires et aux buts à atteindre.

Par exemple, le bilan permet de répondre à des questions fondamentales :

• Où désire-t-on aller?

• Quels sont les éléments qu’on veut conserver et ceux qu’on doit éliminer?

Le diagnostic donne ensuite lieu à une évaluation des facteurs externes avec lesquels l’exploitation doit composer, en plus de définir le type de production, les méthodes à privilégier et l’organisation à la ferme.

Puis, il faut déterminer la mission de l’exploitation, la vision et les valeurs que l’on souhaite véhiculer. « C’est l’étape la plus importante pour le bon fonctionnement de l’entreprise.

• Quels sont nos rêves?

• Où se voit-on dans 3, 5, 10 ou 15 ans?

« C’est l’étape la plus importante pour le bon fonctionnement de l’entreprise. Le fait de tenir compte de nos valeurs va nous aider, nous donner une crédibilité et une cohérence, et ça aura un effet positif sur les autres », précise l’expert.

Les objectifs stratégiques vont permettre pour leur part d’aligner les planètes en établissant ce qu’on souhaite atteindre, ce qu’on désire réaliser et à quelle vitesse. C’est l’heure des choix.

Le plan d’action va d’ailleurs définir les démarches à entreprendre, les tâches à réaliser, l’intensité à laquelle avancer et les investissements à faire pour être en phase avec l’étape précédente.

Quant au tableau de bord, il donne la possibilité de consigner des observations et de corriger le tir au besoin. Il permet de suivre le plan sans y déroger et de savoir s’il vaut mieux saisir ou non une opportunité, toujours en se fiant à celui-ci. « C’est le guide qui nous aide à prendre les décisions », affirme M. Lavoie.

Un processus rigoureux

En résumé, une planification stratégique devrait nous permettre de mieux dormir et d’avoir les idées claires.

En contrepartie, ce type de travail ne se réalise pas en deux jours sur le coin d’une table. Il faut prendre connaissance de tous les enjeux en se faisant accompagner d’un conseiller spécialisé.

Il s’agit d’un processus rigoureux qui pourrait prendre jusqu’à six mois. Durant la démarche, on devra s’ouvrir pour répondre en toute franchise aux différentes questions liées à son élaboration. Celui-ci sera, à terme, une solution propre à chaque entreprise et un outil de plus dans sa gestion.

Informez-vous

Visionnez les événements virtuels de FAC et les webinaires de GAC destinés aux entrepreneurs agricoles et consultez les nombreuses ressources FAC pour enrichir vos compétences en gestion agricole. 

Article par : Céline Normandin

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