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La confiance de leur père au cœur de la réussite des frères Solonenko

5,5 min de lecture

Pour beaucoup d’agriculteurs, le transfert de la ferme est une étape difficile. De nombreuses familles ont du mal à lâcher les rênes de l’entreprise familiale et à passer les commandes à la prochaine génération.

Ça n’a pas été le cas de Dennis Solonenko, qui était enchanté à l’idée que ses deux jeunes fils jouent un rôle de premier plan dans la ferme familiale située à Stornoway, en Saskatchewan. M. Solonenko et sa femme Sylvia se réjouissaient de voir leurs deux garçons, Cortney et Devin, accepter avec enthousiasme chaque défi de gestion agricole qu’ils leur proposaient.

Susciter l’enthousiasme dès le plus jeune âge

« J’ai commencé à m’intéresser à l’agriculture à l’âge de 12 ans, relate Cortney. C’est à cette époque que mon père a commencé à me parler d’engrais et à me transmettre son savoir petit à petit pour éveiller mon intérêt. » À l’âge de 19 ans, Cortney s’est vu confier la responsabilité de gérer la rotation des cultures de la ferme, et peu de temps après, Devin et lui ont été chargés d’évaluer les besoins de l’exploitation en matière d’équipement. « Lorsque nous avons agrandi la ferme, en 2003 et en 2004, nous avons décidé d’acheter une quatrième moissonneuse-batteuse. Nous avons examiné les paiements et papa nous a demandé si nous avions besoin de cette machine et si c’était une bonne idée de l’acheter. » Quand les garçons ont répondu que oui, leur père a soutenu leur décision.

M. Solonenko amenait aussi ses fils aux encans agricoles. « Il nous expliquait que souvent, c’est le père qui dirige la ferme, et que lorsque le malheur frappe, les enfants ne savent pas comment gérer les activités surtout s’il n’y a pas de plan de relève. » Cortney affirme que son père voulait éviter cela; il était déterminé à rendre ses fils autonomes et à les préparer à prendre la relève de l’exploitation.

Un transfert en douceur malgré la tragédie

En avril 2013, Dennis Solonenko est mort des suites d’un accident de travail. Il avait 63 ans.

Personne ne peut se préparer à une telle tragédie, mais M. Solonenko avait enseigné à ses fils à aller de l’avant.

Personne ne peut se préparer à une telle tragédie, mais M. Solonenko avait enseigné à ses fils à aller de l’avant. Lorsque leur père est décédé, Cortney et Devin, alors âgés respectivement de 33 ans et de 29 ans, dirigeaient déjà la ferme de 12 000 acres.

« En 2013, notre père nous avait déjà en grande partie passé les commandes », dit Devin. Il fait équipe avec Cortney pour que la ferme bénéficie d’une gestion solide fondée sur le partenariat. Dans l’ensemble, les frères se partagent les tâches de gestion : Devin dirige les activités de l’exploitation, y compris l’entreposage et le camionnage; alors que Cortney mène les finances, le marketing et la gestion du personnel.

Tous deux ont des points forts qu’ils mettent à profit pour gérer la ferme. « Nous prenons le temps de nous rencontrer et de discuter pour faire avancer les choses », ajoute Devin. 

Après la mort de leur père, les frères ont procédé à un agrandissement ambitieux, faisant passer la superficie de la ferme à 20 000 acres. Leur désir de prendre de l’expansion était si vif qu’une grande partie de la nouvelle terre n’était pas nécessairement de la meilleure qualité et n’avait pas satisfait à leurs objectifs en matière de revenu, admet Cortney. Aujourd’hui, S & D Solonenko Farms occupe une superficie de 16 500 acres, et la priorité absolue est d’optimiser la production de chaque acre.

Bâtir l’avenir

Pour les frères Solonenko, il a été difficile de poursuivre la route après le décès de leur père. C’est grâce à la confiance que celui-ci leur témoignait qu’ils ont été capables de s’épanouir et d’être prêts à diriger la ferme, dit Cortney.

Les frères Solonenko continuent aussi d’honorer l’engagement de leur père envers la technologie et l’innovation. Pour ce qui est des cultures, Cortney croit que la diversité est bénéfique pour la ferme et pour l’entreprise. L’ajout de nouvelles cultures comme le maïs, le soja et les pois, ainsi que différentes variétés de blé et de canola, a contribué à diversifier la rotation des cultures et à gérer le risque. Ils ont aussi intégré avec succès la féverole à petits grains, qui constitue une excellente source de revenus.

Devin affirme que l’engagement de sa famille envers l’apprentissage continu a une incidence déterminante sur la réussite de la ferme. « Papa aimait essayer de nouvelles choses. » En effet, Dennis Solonenko prônait l’innovation en matière de cultures et a collaboré souvent avec des entreprises pour établir des parcelles d’essai afin d’évaluer la technologie de gestion, dont des semoirs et des produits de protection des cultures.

La mise à l’essai de la technologie agricole est un excellent moyen de déterminer si elle convient à l’exploitation, en plus d’offrir un bon rendement du capital investi, dit Devin. Cette année, les Solonenko attendront avec impatience les résultats de l’essai d’un régulateur de croissance des plantes. Malgré les difficultés posées par les conditions de croissance sèches enregistrées dans leur région au début de la saison 2019, ils ont décidé d’essayer cette technologie dans une parcelle de blé.

Encourager la responsabilité

Cortney ne se considère pas comme un spécialiste du transfert des fermes, mais il croit que les jeunes agriculteurs doivent s’assurer de participer aux activités de la ferme. Étant donné que tous les parents n’ont pas la même philosophie que M. Solonenko, « il est important de leur montrer que vous êtes responsable et que vous voulez avoir des responsabilités ». La relève doit aussi faire preuve de patience. « Vivez un jour à la fois et faites un petit effort pour prendre un peu plus de responsabilités. »

Comme parents, les frères entendent suivre les traces de leur père. À eux deux, ils ont trois enfants âgés de quatre à treize ans. « Nous allons les encourager à participer aux activités de la ferme. Nous leur confierons des responsabilités et lorsqu’ils auront atteint l’âge de 16 ou de 1  ans, nous verrons bien, car les jeunes savent habituellement ce qu’ils veulent à cet âge, dit Cortney. Comme notre père l’a fait pour nous, nous allons les initier tôt. »

Le mot d’ordre  : communiquer!

Le dernier conseil de Cortney concerne la communication. Il croit que celle-ci est vitale. « Mon frère et moi n’avons pas exactement les mêmes champs d’intérêt, mais nous communiquons constamment. Lorsque je crée les plans d’ensemencement, nous nous rencontrons et décidons ensemble. Nous nous occupons de la commercialisation ensemble. Nous prenons les grosses décisions d’achat ensemble. Bref, nous communiquons tout le temps. »

Les frères Solonenko ont commencé à gérer la ferme avec leur père, et ils ont commencé à parler du transfert et à s’y préparer avec leur père. Ils entendent poursuivre dans cette voie pendant des générations.

D’après un article de l’AgriSuccès par Bernard Tobin.

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