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L’intégration des données au service de la rentabilité

5,5 min de lecture

Devant la multiplication des sources de données, il est primordial de trouver un moyen de réunir ces données et d’en tirer parti. La technologie GPS a été le catalyseur de la production de données sur les grandes cultures, mais avec l’avènement de l’Internet des objets, de la robotique et des capteurs connectés, tous les secteurs de l’agriculture doivent trouver des moyens d’intégrer et d’optimiser l’ensemble des données disponibles.

Les agriculteurs recueillent des données avec sérieux depuis le milieu des années 1990, c’est-à-dire depuis l’apparition des premiers capteurs de rendement qui récoltaient des données sur les rendements et la teneur en eau des grains toutes les deux secondes à mesure que la moissonneuse-batteuse circulait dans un champ. Aujourd’hui, les producteurs recueillent des données provenant de nombreuses sources : planteurs, semoirs, pulvérisateurs, images de l’état de santé des plantes collectées par satellite et par drone, données météorologiques recueillies par les fournisseurs de service et les stations météorologiques connectées, capteurs d’humidité du sol et capteurs pour couvert végétal connectés, données sur le rendement des machines, etc.

Prise de décisions fondées sur les données

L’idéal serait d’avoir un logiciel ou une plateforme permettant de téléverser toutes les données disponibles dans un système qui en dégagerait des solutions et des décisions de gestion plus éclairées.

L’idéal serait d’avoir un logiciel ou une plateforme permettant de téléverser toutes les données disponibles dans un système qui en dégagerait des solutions et des décisions de gestion plus éclairées.

Jordan Wallace, propriétaire de l’entreprise GPS Ontario, évolue dans le domaine des outils GPS et des logiciels de gestion de données depuis plus de 20 ans. « Les céréaliculteurs ont toujours eu l’ambition de prendre des décisions de gestion fondées sur les données. Le but ultime de la gestion des données est de pouvoir suivre tous les éléments des coûts de production de l’exploitation, de créer des zones de gestion et d’utiliser la technologie à taux variable chaque fois que c’est possible et rentable. » Or, dans de nombreux cas, M. Wallace constate que les données sont chargées sur des plateformes qui ne tiennent pas compte du coût de production et de l’analyse financière.

« Il existe des logiciels et des services qui permettent d’importer très facilement des données provenant de l’équipement et d’autres sources, mais qui ne tiennent pas compte de l’aspect financier, affirme M. Wallace. D’autres options, plus complexes, prennent en considération les coûts de production des cultures et les calculs de la rentabilité. Mais le producteur doit déployer plus d’efforts pour tenir les chiffres à jour et veiller à apporter des correctifs si les plans changent durant la saison de croissance. Il est formidable de réunir toutes les données au même endroit, mais quelles décisions ces données permettent-elles de prendre, et sont-elles motivées par la rentabilité? »

M. Wallace croit que les données agronomiques et financières offrent aux producteurs des possibilités qui dépassent les simples décisions en matière de traitement et qu’elles pourraient les amener à apporter des changements encore plus percutants à leurs pratiques générales de production. « À notre ferme, nous sommes passés au travail du sol en bandes il y a cinq ans parce que nous avions réuni toutes les données qui montraient que cette technique serait plus rentable », illustre-t-il.

La qualité est la clé

Leanne Freitag est spécialiste en intégration numérique de la société Bayer Crop Science, en Ontario. Son travail consiste à aider les producteurs à utiliser leurs données. « Le premier conseil que je vous donnerais serait de ne pas laisser l’équipement vous mettre des bâtons dans les roues si vous tentez de réunir toutes vos données sur une même plateforme. Il existe des solutions qui permettent de rendre l’équipement compatible et de réunir vos données même si vous utilisez différentes marques ou des machines moins récentes. »

Selon Mme Freitag, pour tirer parti de l’intégration des données, l’important n’est pas d’extraire des tonnes de données d’un grand nombre de sources, mais de s’assurer que les données que vous produisez et que vous importez dans votre système sont de bonne qualité et significatives. Pour certains producteurs, il s’agit d’évaluer les rendements à la fin de la saison pour décider des hybrides et des variétés à semer l’année suivante. D’autres analysent les rendements obtenus pour déterminer quelles pratiques de gestion ont été efficaces ou inefficaces dans le but d’affiner leurs pratiques pour l’année suivante. D’autres encore envisagent de superposer plus de données et d’intégrer des taux de semis et des doses d’engrais variables.

« L’agriculture est un sport d’équipe, et les plateformes de données intégrées permettent à tous les intervenants d’examiner la situation d’un champ ou de tous les champs. Le fait d’avoir un guichet d’information unique qui renseigne sur les champs facilite la création d’une fiche de rendement à la fin de la saison. Les données numériques ne remplacent pas les connaissances et le savoir-faire humains; elles sont un complément à vos compétences en gestion. Grâce à la multiplication des données provenant de capteurs, nous pourrons résoudre des problèmes surmontables en temps réel au lieu de simplement utiliser les données de cette année pour prendre des décisions pour l’année suivante », dit Mme Freitag.

Fixer des objectifs réalistes

Les deux experts s’entendent pour dire que les données versées à l’aveuglette dans une plateforme d’intégration ne se transforment pas en solutions comme par magie. Il appartient à l’utilisateur de déterminer les données à prendre en compte et d’établir des objectifs clairs. Le but est-il simplement d’améliorer la sélection ou l’emplacement des semences, d’améliorer les épandages d’engrais ou les traitements fongicides, ou de procéder à une révision complète des pratiques de production de la ferme?

Il existe une foule de solutions qui peuvent vous aider à agréger vos données et à tirer des conclusions plus significatives de tous ces chiffres. Les fabricants d’équipement, les entreprises de protection des semences et des cultures, les sociétés de gestion agricole, les fournisseurs de dispositifs conçus pour le matériel d’agriculture de précision sur le marché de l’après-vente et les fournisseurs indépendants de logiciels offrent tous des produits de cette nature. Certains sont gratuits; d’autres sont offerts sur abonnement. Certains sont très simples et faciles d’utilisation; d’autres sont plus complexes et exigent plus d’efforts et de manipulations de la part de l’utilisateur.

Les premières étapes cruciales du processus d’intégration des données sont de vous assurer que vos données sont de bonne qualité et de choisir la plateforme qui vous convient le mieux.

D’après un article de l’AgriSuccès par Peter Gredig.

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