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S’endetter judicieusement pour assurer sa stabilité financière et sa croissance

4,5 min de lecture

Si certaines personnes redoutent l’endettement, une dette contractée à bon escient peut contribuer au succès de votre plan d’affaires stratégique à long terme.

Or, la première étape pour vous assurer de ne pas vous endetter inutilement est d’avoir un plan.

Harmoniser l’endettement avec les flux de trésorerie

Mettez votre plan par écrit et détaillez vos intentions.

« En tant que prêteuse, je trouve utile que les entreprises clientes aient un plan, affirme Shannon Bussiere, directrice principale de crédit à FAC, à Saskatoon, en Saskatchewan. Mettez votre plan par écrit et détaillez vos intentions. »

D’après l’expérience de Mme Bussiere, de nos jours, les propriétaires d’exploitations agricoles ont plus tendance qu’auparavant à demander conseil dans les domaines des finances et du droit pour discuter de la manière dont ils et elles envisagent de développer leur entreprise. Selon elle, un tel changement de cap témoigne du fait qu’on reconnaît de plus en plus l’importance de la planification pour maintenir les flux de trésorerie dans un contexte où la valeur des terres, de l’équipement et d’autres actifs ne fait qu’augmenter. Le recours à des conseillères et à des conseillers est particulièrement utile lorsque plusieurs personnes ou parties sont en position d’autorité.

Malgré tout, nombreuses sont les entreprises agricoles qui ne sont pas préparées à faire face à des dépenses en capital inattendues, quand un voisin annonce qu’il cesse ses activités et vous propose de racheter sa ferme, par exemple. S’endetter de cette manière peut rendre l’exploitation acheteuse vulnérable, car cette dette n’a pas été planifiée et ne s’agence pas nécessairement avec la situation de trésorerie de l’entreprise.

« Tâchez de comprendre ce que vous réserve l’avenir, recommande Mme Bussiere. De cette manière, vous pourrez adapter l’endettement à vos flux de trésorerie. Si un agriculteur envisage d’acheter une parcelle, comment doit-on structurer la dette aujourd’hui pour lui permettre d’acheter le lot convoité au moment voulu? »

Dette personnelle et dette d’entreprise

Selon Mme Bussiere, il n’est pas rare que dettes personnelles et dettes d’entreprise s’entremêlent en agriculture, puisque l’identité personnelle des propriétaires d’exploitations agricoles repose souvent sur le travail qu’ils et elles accomplissent. Un tel amalgame peut toutefois poser problème, car les dettes personnelles ne sont pas productives pour l’entreprise.

« Les dettes productives sont celles que l’on contracte pour acquérir des actifs générateurs de revenus », explique Mme Bussiere. En revanche, les dettes non productives sont celles que l’on prend à sa charge pour l’achat d’un bateau, d’un véhicule récréatif ou de tout autre bien qui ne générera aucun revenu pour votre exploitation.

Andrea De Groot, conseillère en entreprise à FAC à Guelph, en Ontario, partage cet avis. Les dettes productives, soutient-elle, sont des dettes qui servent des objectifs à long terme en augmentant l’efficacité, la productivité ou tout autre aspect qui contribue à augmenter les flux de trésorerie.

Or, il est parfois difficile de déterminer ce qui est ou n’est pas une dette personnelle, surtout si l’on a déjà réinvesti tout ce que l’on possédait dans son exploitation. En tenant compte de ce patrimoine et des comportements bien ancrés qu’il est susceptible d’entraîner, il faut déterminer qui possède quels biens et à qui reviennent quelles dettes.

Mme De Groot utilise cinq catégories pour suivre le coût de la vie et les dépenses personnelles :

  • coûts de base comme la nourriture et les dépenses quotidiennes;

  • frais de logement, y compris les taxes foncières et les services publics;

  • coûts liés aux véhicules;

  • coûts liés aux soins de santé;

  • luxes comme les véhicules et les voyages discrétionnaires, etc.

Les conseillères et conseillers financiers et les calculateurs du coût de la vie peuvent être utiles à cet égard.

Bien communiquer est essentiel

Une bonne communication entre tous ceux et celles qui participent aux activités de la ferme est aussi importante. « S’il y a un dirigeant ou une dirigeante de facto, par exemple, il n’est pas toujours possible de poser des questions ou de comprendre pleinement le point de vue de chacun, souligne Mme De Groot. Pour certaines personnes, certains aspects de la dette sont acceptables, par exemple si elle est liée à une terre ou à de l’équipement. Pour d’autres, il peut être difficile de s’endetter pour acheter du matériel, plutôt que d’utiliser l’exploitation agricole comme garantie d’un prêt ou d’une dette. Si vous ne communiquez pas vos émotions à ce sujet, le stress se répandra. »

D’après Mme Bussiere, la nécessité d’une bonne communication s’applique également aux conversations sur le revenu.

« Il est rare que nous ayons une conversation approfondie et détaillée sur le seuil de rentabilité et le revenu. Dans une entreprise constituée en société, c’est une conversation beaucoup plus courante », dit-elle.

« Il existe une multitude de cours gratuits qui peuvent vous aider. Profitez de ces occasions, car un peu de formation peut vous permettre d’économiser beaucoup d’argent à long terme. »

Cap sur la gestion financière agricole est une série de cours en ligne gratuits que vous pourriez envisager de suivre. Créée par FAC et une équipe chevronnée de BDO Canada, cette formation interactive offre des conseils pratiques de comptables professionnels agréés et de conseillères en affaires stratégiques qui se spécialisent en agriculture.

Connaître sa cote de crédit

Un autre élément essentiel – et souvent négligé, selon Mme Bussiere – est la connaissance de sa cote de crédit. En effet, elle s’étonne du nombre de personnes qui ne comprennent pas leur cote de crédit, la manière de l’augmenter et l’impact que peut avoir une mauvaise cote.

« Peu importe où vous empruntez, vous paierez plus cher si votre risque de crédit est considéré comme plus élevé », explique Mme Bussiere. Parmi les méthodes simples permettant d’améliorer sa cote de crédit, mentionnons la désignation d’une personne chargée de régler les factures à temps et la mise en place de paiements automatiques.

D’après un article de l’AgriSuccès par Matt McIntosh.