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La hausse du coût des intrants et des frais d’intérêt met en péril un plan de transfert

5,5 min de lecture

L’étude de cas fictive que voici a été préparée par BDO.

Sonja et Dieter se sont réjouis lorsque leurs deux enfants se sont engagés à prendre la relève de la ferme familiale. Leur fils Karl, dans la mi-trentaine, était père d’une jeune famille, tandis que leur fille Heike, âgée de 30 ans, s’était récemment mariée et avait emménagé à la ferme.

La famille avait pris des décisions qui visaient à générer le meilleur rendement financier possible à long terme.

Le plan de transfert était en cours de préparation depuis près de trois ans. L’objectif était de permettre à Sonja et à Dieter de se retirer progressivement de l’entreprise au cours des trois prochaines années, quand ils auraient tous deux atteint la soixantaine. Ils vendraient alors une partie de la terre et tout l’équipement à leurs enfants, et ils s’étaient entendus sur un prix équitable pour tous. Le reste de la terre agricole serait vendu aux enfants au cours des années suivantes. Sonja et Dieter voulaient construire une petite maison sur un des terrains de la ferme. Ils souhaitaient également voyager et assurer leur sécurité financière durant leur retraite.

Dieter n’avait pas oublié les difficultés rencontrées au cours des premières années d’exploitation de la ferme, et il voulait que ses enfants héritent d’une entreprise pleinement opérationnelle. Il souhaitait étaler le paiement des actifs sur une période de huit ans pour amortir le choc. De plus, il sentait qu’il faudrait continuer d’agrandir la ferme pour pouvoir subvenir aux besoins des deux familles et pour aider ses enfants à respecter leurs engagements envers Sonja et lui.

Une occasion à ne pas laisser passer

Un soir, un voisin s’est arrêté pour aviser Karl qu’il avait l’intention de vendre deux terrains qui jouxtaient les terres appartenant à sa famille. Ces terrains allaient être vendus aux enchères, mais leur voisin voulait tout de même lui en glisser un mot.

Enthousiasmé, Karl a convoqué une réunion de famille. Le moment n’était pas idéal, mais il voulait saisir l’occasion qui se présentait. 

Qui plus est, Dieter avait toujours dit qu’il achèterait ces terres si elles étaient mises en vente. Ils ont ensuite organisé une rencontre avec le comptable de la famille pour discuter de la capacité de l’exploitation à assumer une dette beaucoup plus importante. Les prévisions de revenus de Karl indiquaient que ce serait possible, mais vu l’importance de la somme, il y aurait peu de marge de manœuvre. Ils ont décidé de faire une offre audacieuse et ont acheté les terrains.

Une crise de trésorerie

La première année s’est bien déroulée. Ils avaient eu une année décente et avaient été en mesure de respecter tous leurs engagements et même de remplacer certains équipements vieillissants. Les problèmes ont commencé au cours de la deuxième année. C’est par un malencontreux concours de circonstances — la flambée des prix de l’engrais et du carburant, la hausse des taux d’intérêt et une année décevante du point de vue des revenus de l’exploitation agricole — que la ferme s’est retrouvée dans une « véritable crise de trésorerie ».

L’exploitation avait de la difficulté à couvrir ses dépenses et à assurer le service de la dette. Puis, Karl et Heike ont cessé de faire leurs paiements à leurs parents, en leur expliquant que ce ne serait que temporaire. Malheureusement, après six mois sans aucune rentrée d’argent, Dieter et Sonja ont commencé à s’inquiéter. Ils devaient payer leur nouvelle maison et avaient besoin de remplacer leur véhicule.

La réunion familiale suivante s’est révélée houleuse, car les enfants tentaient de justifier leur retard de paiement en prétextant que leur père les avait incités à agrandir la ferme et à prendre des risques. Dieter et Sonja l’ont reconnu, mais ils leur ont tout de même rappelé qu’une entente reste une entente, même si elle a été conclue avec des membres de la famille.

Des relations familiales en péril

Après trois autres mois sans rentrée d’argent, Dieter a dû se trouver un emploi au silo à grains du coin pour joindre les deux bouts. Par ailleurs, il a annoncé à Karl et à Heike qu’il serait dans l’obligation de louer les terres qui lui restaient si ceux-ci ne recommençaient pas à le payer.

Ce n’était pas la retraite que Dieter et Sonja avaient imaginée, et les relations avec leurs enfants étaient maintenant si tendues que la famille ne se réunissait même plus. La communication était sur le point d’être rompue.

La conversation qu’ils ont eue lors de la réunion familiale suivante n’a pas été facile. Ils allaient tous devoir prendre des décisions difficiles. Dieter et Heike ont rencontré leur prêteur pour discuter de la possibilité de prolonger la durée de certains prêts et d’en assouplir les modalités de remboursement, ainsi que pour hypothéquer une autre parcelle afin de générer suffisamment de liquidités pour payer les coûts de construction de la maison.

De toute évidence, il fallait trouver de l’argent quelque part pour subvenir aux besoins des trois familles. Karl a donc effectué du travail à forfait et accepté un emploi de camionneur durant la saison morte pour générer des revenus, tandis que Heike a recommencé à travailler à temps partiel.

Apprendre à la dure

Karl et Heike ont été surpris d’apprendre à quel point leurs parents avaient peu d’argent. Ils croyaient que ces derniers avaient des économies personnelles, mais Dieter n’avait jamais vraiment cru aux investissements hors ferme ou aux REER. Leurs terres constituaient leur fonds de retraite.

Tous les membres de la famille ont dû reconnaître que l’achat de la nouvelle propriété et l’ambitieux projet d’agrandissement de la ferme ont été la source du problème. Pourtant, les terrains de la ferme voisine représentaient un véritable atout pour l’exploitation, et ils n’avaient aucune intention de s’en départir. La famille possédait toutefois une petite propriété non loin de la municipalité, laquelle devrait être vendue si le flux de trésorerie ne s’améliorait pas.

S’unir pour trouver des solutions

La famille avait pris des décisions qui visaient à générer le meilleur rendement financier possible à long terme. Avec le recul, Dieter et Sonja ont réalisé qu’ils auraient dû exiger le paiement d’une somme forfaitaire pour financer au moins la construction de leur nouvelle maison. De plus, ils ont constaté qu’ils avaient fortement sous-évalué leurs frais de subsistance. La situation était difficile, mais ils avaient des options et la famille allait travailler ensemble pour s’en sortir. 

BDO est un cabinet spécialisé en comptabilité agricole, en planification fiscale et en services-conseils aux entreprises.

D’après un article de l’AgriSuccès.

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