La sécurité avant tout : Comment prendre en charge sa santé mentale quand le stress s’invite à la ferme
L’agriculture est un travail stressant, et une mauvaise gestion du stress peut vous coûter la vie ou un membre.
Certaines années, le stress que vivent les agriculteurs canadiens est tout à fait gérable, mais d’autres années, les obstacles semblent insurmontables : sécheresse, inondations, incendies et maladies.
« Tous ces risques s’ajoutent aux facteurs de stress qui sont déjà présents dans la vie des agriculteurs », souligne Gerry Friesen, fondateur et médiateur du cabinet Signature Mediation [en anglais seulement]. « Au fil des ans, l’agriculture est devenue extrêmement stressante en raison des nombreuses décisions que les producteurs ont à prendre, et qui peuvent facilement les submerger. »
Le stress a cette manière insidieuse de nous atteindre. Lorsque nous sommes distraits, des incidents peuvent se produire.
M. Friesen, qui a reçu un diagnostic d’anxiété et de dépression quand il pratiquait l’agriculture, s’estime très chanceux d’avoir encore tous ses membres.
« Le stress a cette manière insidieuse de nous atteindre. Il nous touche sur les plans psychologique, physique et émotionnel. Quand ça arrive, je sais d’expérience que je me laisse facilement distraire. Quand nous sommes en présence d’équipement ou de bétail, ou quand nous roulons sur la route, si nous sommes distraits, des incidents peuvent se produire. Notre sécurité est réellement compromise. »
Un mauvais état d’esprit peut aussi entraîner l’exécution précipitée des tâches à accomplir, ce qui peut également causer des accidents.
Atténuer le risque
Bailey Kemery, intervenante en sécurité agricole et en santé mentale, était contrariée lorsqu’elle entendait dire que tous les accidents sont évitables. Dans son esprit, il s’agissait d’une forme d’accusation.
Enfant, elle a dû subir de nombreuses chirurgies et une longue réadaptation après avoir été renversée par un tracteur de jardin qui tirait un motoculteur.
Mme Kemery préconise l’atténuation des risques d’accident. Il s’agit de déterminer si toutes les mesures sont en place à la ferme et si tous les travailleurs font de leur mieux pour éviter les préjudices personnels, y compris ceux causés aux familles et à d’autres intervenants.
Il est toujours judicieux de tenir de courtes réunions matinales pour passer en revue les mesures de sécurité afin de les réévaluer en permanence et de rappeler à tout le monde à l’interne que nos décisions ont des répercussions sur les gens qui nous entourent.
Sommes-nous dans le bon état d’esprit pour exécuter une tâche potentiellement dangereuse?
Passer à l’action
Pour relever les défis en matière de santé mentale et de sécurité agricole, il faut agir. Voici des façons de passer à l’action :
Rejeter la croyance selon laquelle la réussite exige des efforts surhumains.
Faire connaître les ressources au sein de la collectivité, comme des lignes d’aide en santé mentale pour les agriculteurs ou d’autres groupes de soutien.
Chercher des sources de conseils gratuits pour les agriculteurs.
Parler de vos problèmes à votre famille, à vos amis ou à vos voisins. Grâce à ceux et celles qui nous font part de leur témoignage, il y a une ouverture grandissante à parler de la santé mentale en milieu agricole.
« Lorsque rien ne va plus, ou même avant que la situation tourne au cauchemar, il est important de s’adresser à un professionnel qui peut vous aider à surmonter les épreuves », conclut M. Friesen.
Ressources
Association canadienne de sécurité agricole : Agriculteurs sains = Fermes saines
Publication Cultiver la résilience de FAC
Article par : Richard Kamchen
La situation financière de votre exploitation agricole vous empêche-t-elle de dormir la nuit? Découvrez des conseils et des stratégies qui vous aideront à réduire votre anxiété face à la gestion financière.