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Vous souhaitez commercialiser une innovation? Voici trois conseils pour obtenir du financement par capital-risque.

5,5 min de lecture

Le financement par capital-risque est un domaine qui ne cesse d’évoluer et de croître.

Lorsqu’ils souhaitent financer leur exploitation agricole, les producteurs savent comment emprunter des fonds. En revanche, la donne change lorsqu’il s’agit de mettre une innovation sur le marché, car il peut être difficile de trouver des prêteurs disposés à soutenir financièrement les activités de démarrage d’une entreprise naissante.

L’une des solutions qui s’offrent est le financement par capital-risque, un type de financement par capitaux propres privés que des investisseurs fournissent à des entreprises en démarrage dont ils voient le potentiel de croissance à long terme.

Le capital-risque provient habituellement d’organisations formées de nombreux associés et dotées d’une structure de gestion d’investissements élaborée, mais il peut également être fourni par des investisseurs providentiels, c’est-à-dire des personnes qui souhaitent soutenir des possibilités d’innovation qu’elles trouvent prometteuses. Le financement par capital-risque en est encore à ses balbutiements dans le monde de l’agroentreprise.

« Le capital-risque est un financement de démarrage qui convient aux débouchés à forte croissance », déclare Dave Smardon, président-directeur général de la société Bioenterprise Canada. « Le domaine de l’agrotechnologie, de l’innovation agricole et de l’innovation en technologie agroalimentaire est tout nouveau; il n’a pas vu le jour dans les années 1980 et 1990 comme ceux de la haute technologie ou des sciences de la vie. »

Les accélérateurs d’entreprises qui se spécialisent dans les technologies agricoles et agroalimentaires — comme Bioenterprise — constituent une avenue logique pour les entrepreneurs qui doivent en apprendre davantage au sujet des possibilités de financement par capital-risque. Assister à des événements axés sur l’innovation peut également les aider à créer des liens et à apprendre comment fonctionne le processus de financement par capital-risque.

Pour réussir à obtenir du capital-risque, on ne procède pas de la même façon que pour demander un prêt à une banque, souligne M. Smardon. Il faut fournir un niveau d’effort et d’engagement accru et accepter que l’investisseur devienne un associé de l’entreprise.

« C’est une démarche difficile, qui exige beaucoup de travail, alors vous devez être bien certain de vouloir faire le nécessaire pour partir en quête de cet argent, explique-t-il. Une association avec un investisseur en capital-risque est comme un mariage. Cette relation durera un certain nombre d’années. »

Il peut falloir jusqu’à un an ou davantage avant qu’un fonds de capital-risque s’engage à effectuer un investissement. Les entrepreneurs doivent donc commencer à rechercher du financement bien avant d’en avoir besoin. Selon M. Smardon, au final, seulement cinq pour cent des projets qui font l’objet d’une demande sont financés.

Dans le but de soutenir des débouchés dans le secteur, FAC a mis sur pied son propre programme afin d’investir dans des fonds de capital-risque actifs qui sont axés sur l’agriculture, l’agroalimentaire ou l’agrotechnologie. Elle compte actuellement 12 fonds actifs et prévoit accroître ce nombre.

« C’est un domaine qui ne cesse d’évoluer et de croître; anciennement, très peu de fonds de capital-risque se spécialisaient dans le secteur agricole, mais depuis quelques années, ils sont plus nombreux à s’y intéresser », explique René Benoît, directeur principal, Capital-risque à FAC. « Nous voulons être en mesure de fournir du capital à des fonds qui investissent dans l’écosystème agricole et aider de nouvelles entreprises à croître afin qu’elles puissent un jour passer à un financement bancaire traditionnel. »

Bethany Deshpande est une entrepreneure qui a réussi à obtenir du financement par capital-risque, notamment auprès de deux fonds appuyés par FAC : Ag Capital Canada et The51. Elle est présidente-directrice générale de SomaDetect, une entreprise qui offre une technologie désormais entrée en Amérique du Nord permettant d’analyser la qualité du lait en temps réel afin de détecter précocement la mastite chez les vaches laitières.

Après avoir gagné quelques concours à ses débuts, tout particulièrement celui de 43North, un accélérateur très réputé, SomaDetect a attiré l’attention d’investisseurs en capital-risque et d’investisseurs providentiels qui lui ont offert le financement et le soutien dont elle avait grandement besoin.

« Il nous fallait du temps et plusieurs millions de dollars pour mettre la technologie au point, et une nouvelle entreprise n’a pas toujours accès aux prêts dont elle a besoin, indique Mme Deshpande, ajoutant qu’un certain nombre d’agriculteurs avaient également offert leur appui à titre d’investisseurs providentiels. Les investisseurs en capital-risque sont prêts à contribuer financièrement à la réalisation d’un rêve et représentent une importante source de capitaux pour les entrepreneurs. »

Voici trois conseils importants pour faciliter l’obtention de financement par capital-risque :

1. Préparez-vous

Vous devez prouver que votre innovation fonctionne et les études de marché doivent démontrer qu’il y a une demande pour cette dernière et que des gens sont prêts à payer pour s’en servir. Les entrepreneurs doivent également savoir rédiger un plan d’affaire très solide et bien comprendre comment se lancer dans la commercialisation.

« Les investisseurs en capital-risque s’attendent à ce que vous leur présentiez une occasion d’affaires défendable, convaincante et efficace qui générera un rendement sur le capital investi », affirme M. Smardon, ajoutant qu’habituellement, les agriculteurs n’entretiennent pas eux-mêmes des relations avec les investisseurs en capital-risque. « Vous devez abandonner votre carrière en agriculture et vous réorienter en gestion des affaires si vous voulez devenir PDG. Vous ne pouvez pas faire les deux. »

2. Entourez-vous d’une bonne équipe

Les investisseurs recherchent des projets qui produiront des rendements élevés, et consacrent le temps qu’il faut à leur processus de diligence raisonnable. Assurez-vous de pouvoir compter sur une équipe solide qui sait ce que vous essayez d’accomplir et qui possède le leadership et les connaissances nécessaires pour vendre cette vision.

« Les investisseurs investissent dans l’occasion qui se présente et dans la personne ou l’équipe qui s’y rattache, alors assurez-vous que les personnes qui vous entourent ou vous-même puissiez présenter votre projet avec suffisamment de crédibilité », conseille M. Smardon.

3. Exercez-vous

Lorsqu’elle se prépare à présenter une idée, Mme Deshpande se tourne vers des investisseurs avec lesquels elle fait déjà affaire et vers des conseillers de confiance pour obtenir de la rétroaction et elle essaie de prévoir toutes les questions qu’on pourrait lui poser. Et même en s’y exerçant beaucoup, cela demeure un processus qui se solde bien plus souvent par un refus que par une approbation.

« Il faut parfois plusieurs années avant de trouver les bons partenaires et les entreprises naissantes se feront souvent dire non, mais un refus n’est pas toujours mauvais. C’est important de procéder correctement », soutient M. Benoît.

« C’est important de trouver des gens qui comprennent ce que vous faites; il vous faut des investisseurs qui s’engagent à vous aider à réaliser votre projet et qui partagent votre vision », ajoute Mme Deshpande.

Article par : Lilian Schaer

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