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Mes enfants agriculteurs devraient-ils devenir actionnaires de ma ferme ou démarrer leur propre entreprise?

5 min de lecture

Toutes les familles d’agriculteurs ont cette conversation à un moment donné.

Le transfert d’une entreprise est inévitable, et il n’y a pas de réponse toute faite quant à la manière dont une famille doit prendre ses décisions. Beaucoup s’en tiennent aux choix qui ont été faits par la génération précédente – sans prendre en considération d’autres options. Or, il est bon de remettre en question vos décisions et les raisons pour lesquelles vous les avez prises.

Patti Durand

Conseillère en entreprise
Humboldt, Saskatchewan

Il est tentant de prendre une décision par soi-même en suivant son instinct, mais le choix de la structure d’entreprise aura un impact considérable sur toutes les parties concernées pour les années à venir. Chaque option a ses avantages et ses inconvénients, et aucune n’est idéale. Il s’agit de choisir l’option la mieux adaptée à sa situation.

D’abord, portez un regard objectif sur la relation de travail entre la personne qui gère actuellement l’exploitation et la nouvelle génération.

  • S’entendent-ils bien? Sont-ils capables de résoudre des conflits? Les deux parties s’engagent‑elles à se respecter et à se faire confiance?

    • Demandez-vous maintenant s’il est préférable que vous soyez actionnaires de la même entreprise ou que vous exploitiez chacun votre entreprise en parallèle, pour en tirer des avantages mutuels fondés sur la coopération.

  • Pendant combien de temps les actionnaires actuels comptent-ils jouer un rôle actif dans l’entreprise?

  • Comment les décisions seront-elles prises? Qui aura droit de vote et pendant combien de temps?

  • Les parties ont-elles des objectifs et une vision à long terme communs ou différents pour l’entreprise?

Ensuite, consultez votre comptable en gardant à l’esprit que la connaissance des structures juridiques d’entreprises agricoles et de la fiscalité est un domaine de spécialité. Posez-lui la question suivante :

  • Pouvez-vous nous conseiller dans nos choix concernant la structure juridique de l’exploitation agricole en tenant compte du transfert et de l’efficience fiscale, ou pouvez-vous nous recommander un autre comptable qui possède cette expertise?

Une fois ces questions éclaircies, vous pouvez présenter au comptable certains des facteurs que vous désirez aborder. Demandez-lui s’il peut vous conseiller sur les options qui s’offrent à vous, ainsi que sur les avantages et les inconvénients de chacune d’elles.

Raymond Riel

Conseiller financier principal Advice Only Financial Group Regina, Saskatchewan

Je répondrais que cela dépend des options mises sur la table. Si la nouvelle génération possède déjà une terre, une partie ou la totalité de l’équipement dont elle a besoin et qu’elle est généralement indépendante, il semble aller de soi qu’elle mène sa propre barque. Si une exploitation agricole devient rentable, il est logique d’y réinvestir les profits.

Si les enfants ne possèdent aucun actif agricole, mais qu’ils sont revenus à la ferme familiale ou qu’ils y participent en y travaillant ou en y apportant d’autres compétences, il est possible de leur céder ou de leur transférer des actions existantes.

Il est crucial de commencer par conclure une convention entre actionnaires (CEA) qui démontre la manière dont les actionnaires composeront avec un décès, un différend, une invalidité ou un divorce. Cette CEA permet aussi d’adopter un processus d’évaluation des capitaux propres de tout actionnaire qui quitterait l’entreprise ainsi qu’un processus de rachat de ces capitaux par les autres actionnaires.

Une CEA peut aussi constituer un outil efficace pour éviter tout malentendu, gérer les attentes et donner aux fondateurs et aux successeurs le degré d’assurance dont ils ont besoin. Cette CEA peut inciter un successeur à perfectionner ses compétences et récompenser sa contribution d’une manière prévisible.

Par exemple, la CEA pourrait stipuler qu’à une date donnée, si un successeur a constamment fourni un rendement satisfaisant et suivi une formation particulière – pour décrocher un diplôme ou participer à un programme de perfectionnement du leadership, par exemple –, il pourrait avoir droit à un pourcentage supplémentaire d’actions.

Les CEA sont des accords juridiques dont la négociation et la mise en œuvre nécessitent un investissement pour obtenir des conseils juridiques, comptables et de planification. C’est un petit prix à payer par rapport à la valeur d’une exploitation agricole moyenne, et ces conseils peuvent multiplier les chances de réussite de chacun.

Lance Stockbrugger CPA, CA

Propriétaire de LD Stockbrugger Farms Englefeld, Saskatchewan

L’agriculture est et sera toujours une entreprise à la fois risquée et gratifiante. Lorsqu’il est question d’introduire la prochaine génération dans l’entreprise, il importe de savoir comment le faire. Il est peut-être évident que votre successeur (et éventuellement sa conjointe ou son conjoint) se joindra à l’exploitation – mais la structure est une décision cruciale.

Beaucoup de parents intègrent la relève dans l’entreprise, la traitent comme tous les autres employés, lui enseignent les rudiments des activités et lui versent un salaire. Cela peut bien fonctionner au départ, mais ce n’est pas aussi prudent que de laisser la succession démarrer sa propre exploitation aux côtés de ses parents.

Pourquoi? Parce qu’il est important que les producteurs de la nouvelle génération essaient des choses et comprennent par eux-mêmes les risques et les avantages de leurs décisions. Utiliser l’argent des autres est loin d’être aussi formateur. En tant qu’employés, les membres de la relève ne récolteront pas la récompense d’avoir pris la bonne décision de mise en marché marketing, et ils ne se heurteront pas aux difficultés financières engendrées par des dépenses excessives en intrants ou en biens d’équipement.

Au cours de mes 20 années d’expérience à titre de comptable professionnel agréé, j’ai été témoin de ces deux méthodes de transfert. Celle où la nouvelle génération d’agriculteurs devient des employés fonctionne parfois, mais celle où elle démarre une exploitation parallèle est plus souvent couronnée de succès.

Nombreux sont ceux qui s’opposent à cette idée et soulignent, à juste titre, que cela entraîne des complications et des dépenses supplémentaires. Bien que cette démarche soit plus onéreuse au départ, il est probablement encore plus dispendieux de ne pas fournir à son enfant l’éducation concrète dont il a besoin pour comprendre tous les rouages des affaires. Parfois, il faut emprunter le chemin le plus difficile pour arriver à sa destination.

D’après un article de l’AgriSuccès par Trevor Bacque.

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