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Une école et sa communauté amènent les jeunes à s’intéresser à l’agriculture

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Si le directeur d’école Kevin Van Lagen (ou monsieur V. L. comme l’appellent les élèves de l’école Altario) manque une journée, il risque de manquer beaucoup de choses.

« Un jour où j’étais absent, les leaders étudiants se sont réunis, et apparemment, ils ont échangé quatre agneaux contre six cochons. Je suis revenu le lendemain, et ils ont dit : “Monsieur V. L., nous allons avoir des cochons!” »

Et c’est de cette manière que se prennent généralement les décisions dans cette ferme-école. « Les élèves font beaucoup de choix », dit M. Van Lagen.

Un apprentissage qui fait écho au patrimoine agricole

L’école Altario, située dans la municipalité du même nom, à trois heures de route au nord de Medicine Hat, en Alberta, n’est pas une école primaire et secondaire rurale ordinaire, et M. Van Lagen n’est pas un directeur d’école comme les autres. En mettant en valeur le patrimoine agricole de la région et en renforçant les liens entre l’école et sa communauté, M. Van Lagen redéfinit ce à quoi peut ressembler l’enseignement en milieu rural et fait découvrir aux élèves un monde de débouchés dans le domaine de l’agriculture.

Aujourd’hui, cette école est fort différente de ce qu’elle était avant l’arrivée de M. Van Lagen en 2014. « La communauté d’Altario est très soudée, et l’école a toujours affiché des taux de réussite élevés. Je dirais cependant qu’elle avait traversé des périodes difficiles. Il y avait beaucoup de roulement de personnel. En fait, à mon arrivée, j’étais le sixième directeur en six ans. »

Comment pouvons-nous présenter les différents cheminements de carrière en agriculture à nos élèves.

Cette année-là, l’école comptait neuf finissants, dont la plupart allaient poursuivre des études en agriculture. Mais quand il leur a demandé quelle carrière en particulier les attirait en agriculture, beaucoup n’étaient pas conscients des différents parcours qu’ils pouvaient emprunter.

« Au fil de ces conversations, j’ai commencé à me rendre compte que les élèves ne connaissaient pas vraiment l’éventail des débouchés qui s’offraient à eux, explique M. Van Lagen. Et c’est là que l’idée a commencé à germer. Comment pouvons-nous présenter les différents cheminements de carrière en agriculture à nos élèves, et comment pouvons-nous célébrer le fait que nous sommes une collectivité résolument axée sur l’agriculture? C’est notre patrimoine, mettons-le en valeur. »

D’une simple idée à un investissement judicieux

Même s’il n’est pas issu du milieu agricole, M. Van Lagen était prêt à relever le défi. « J’ai beaucoup appris ces dernières années », déclare-t-il en souriant.

M. Van Lagen a commencé par organiser quelques journées thématiques sur l’agriculture à l’école. Des conférenciers de la région et des démonstrations étaient au programme de ces journées. Ce printemps-là, il s’est dit que ce serait intéressant d’élever un bouvillon pour recueillir des fonds pour l’école. « Quelques parents ont dit : “Pourquoi ne pas l’élever à l’école?” » La société agricole locale a apporté une contribution financière pour la construction d’un abri, et l’école a aménagé un petit enclos.

« En février 2019, je suis tombé sur une grange de dix mètres sur dix mètres à vendre. Alors j’ai demandé à la commission scolaire si elle était prête à nous l’acheter. »

On lui a répondu oui.

« En juin, nous avons tenu une journée portes ouvertes et une danse dans notre nouvelle grange, et nous avons vendu aux enchères l’un de nos bouvillons, dit M. Van Lagen. Nous avons recueilli plus de 50 000 $ en dons ce soir-là. »

Aujourd’hui, la ferme-école est florissante et ne cesse de se diversifier. « Nous élevons habituellement des dindons et des poulets, et nous avons aussi des poules pondeuses, des moutons, des cochons, des paires vache-veau et des bouvillons. »

À l’intérieur d’un système de culture modulaire hydroponique, les élèves produisent des légumes frais toute l’année. « Nous récoltons 500 végétaux par semaine. Nous avons un programme pour que les gens puissent s’abonner et recevoir une boîte de légumes frais chaque semaine », explique-t-il.

Profiter de l’expérience de mentors et de leaders inspirants

Des mentors de la collectivité contribuent à différents aspects de la ferme, et M. Van Lagen affirme qu’un véritable sentiment d’appartenance s’est développé. La collectivité redonne à l’école, et les élèves tiennent les rênes de leur propre apprentissage.

Les élèves du secondaire peuvent se porter candidats pour être les dirigeants de la ferme. À ce titre, ils sont responsables de certains volets de l’exploitation agricole. Les plus jeunes participent aux activités de la ferme chaque semaine en effectuant certaines tâches.

L’agriculture favorise l’esprit communautaire

« Lorsque les élèves arrivent à l’école le matin, ils s’attaquent d’abord à leurs corvées, puis nous préparons le déjeuner pour toute l’école. Le reste de la journée se déroule comme dans les autres écoles », poursuit le directeur.

« Chaque jour, il y a une période où les élèves peuvent travailler à la ferme. Certains font des corvées, d’autres construisent quelque chose ou s’occupent d’un animal, par exemple. »

Le mercredi est jour de récolte, et un petit magasin aménagé dans l’école ouvre l’après-midi pour que les gens de la région puissent venir acheter des légumes et de la viande. Le jeudi, les élèves ensemencent de nouveau.

La gestion des affaires au quotidien

Les dirigeants de la ferme se réunissent régulièrement pour prendre des décisions. « Je leur dis que tant que les décisions cadrent avec le caractère durable et éducatif de notre programme, ils peuvent prendre les décisions qu’ils veulent », explique M. Van Lagen.

« Ce sont eux qui décident quand nos bouvillons sont prêts à se faire abattre. Ils peuvent décider de les abattre sur place pour en vendre la viande ou de les vendre à une personne qui s’en occupera. »

Les décisions sont fondées sur les meilleures données auxquelles les élèves ont accès à un moment précis. « Les élèves découvrent les prix associés aux différentes manières de vendre les produits, ainsi que les coûts connexes, puis ils prennent des décisions, fait valoir le directeur. Ils font l’analyse et décident ensuite. »

Des mesures incitatives efficaces

L’incitation pour les élèves est bien réelle. « En fonction des résultats que l’exploitation obtient chaque année, nous accordons des bourses d’études », ajoute M. Van Lagen.

La ferme évolue constamment à mesure que les élèves expriment leurs champs d’intérêt et leurs ambitions. Comme les élèves de 5e et 6e années étudient les pollinisateurs, nous avons mis en place des ruches et commencé à produire du miel. Nous souhaitons aussi étudier la possibilité d’élever des faisans pour une chasse locale, mais les détails de ce projet ne sont pas encore réglés. Les élèves ont encore des chiffres à analyser.

Alors qu’il entame sa neuvième année en tant que directeur de l’école Altario, M. Van Lagen affirme qu’il constate un sentiment croissant de fierté chez les élèves et dans la collectivité.

« C’est fantastique. Nous avons un modèle qui illustre vraiment ce qui peut arriver lorsqu’une communauté entière s’unit autour d’une école. C’est incroyable ce qu’on peut faire. »

D’après un article de l’AgriSuccès par Emily Leeson.

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