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Dépendance et santé mentale : reconnaître les signes avant-coureurs

5 min de lecture

Il n’est pas rare qu’il y ait un lien entre dépendances et problèmes de santé mentale. Parfois, une dépendance crée un problème de santé mentale. D’autres fois, c’est l’inverse. La prise de conscience des changements dans nos propres habitudes de comportement et dans celles des personnes qui nous entourent peut aider à prévenir ou à gérer les dépendances.

Bonnie Taylor, travailleuse sociale et psychothérapeute autorisée établie dans un secteur rural du sud de l’Ontario, considère la consommation abusive de substances comme un défi pour l’agriculture, surtout lorsque le stress et l’anxiété sont élevés. « Les dépendances se développent graduellement, mais parfois, prendre un verre dans un contexte social ou boire une bière après le souper peut devenir une habitude, et avec le temps, la modération fait place à la dépendance. Le sommeil est souvent un élément important de l’équation. Une pression intense pendant les périodes chargées peut nuire à la capacité de se calmer et de dormir suffisamment. La consommation d’alcool ou d’autres substances pour faciliter le sommeil peut devenir la norme et finir par devenir un problème. »

Conscience de soi et honnêteté

Étant donné que les dépendances se développent souvent au fil du temps, leurs répercussions négatives peuvent aussi se remarquer graduellement. À mesure que la dépendance s’aggrave, des problèmes peuvent apparaître dans les relations personnelles et professionnelles, dans la qualité du travail, et même sur le plan de la sécurité au travail.

Selon Mme Taylor, lorsque le comportement et les habitudes de consommation changent, il est important de se poser des questions : « Pourquoi est-ce que je bois ou consomme plus souvent? Devrais-je arrêter pendant quelque temps? Dois-je changer mes habitudes de consommation et mon exposition à la substance? »

Surveiller les signes

Les signes d’une dépendance problématique sont souvent semblables à ceux de la maladie mentale. Vous remarquerez peut-être que votre proche ou votre collègue ne semble plus aimer les choses qui lui plaisaient, adopte une attitude très défensive à propos de sa consommation, arrive souvent en retard au travail ou ne fait pas ce qu’il a à faire.

Il n’est pas rare que les dépendances modifient notre comportement, nos activités sociales, nos fréquentations et notre vision de la vie.

« Il n’est pas rare que les dépendances modifient notre comportement, nos activités sociales, nos fréquentations et notre vision de la vie, qu’elles nous amènent à nous mettre rapidement en colère ou à nous isoler pour boire ou consommer. Il vient un moment où l’habitude acquise ne fonctionne plus pour faire face au stress ou à la pression, mais il est très difficile d’inverser une habitude enracinée », souligne Mme Taylor.

Certaines dépendances résultent d’une activité socialement acceptable, comme la consommation d’alcool dans un contexte social ou la consommation de drogues à des fins récréatives. D’autres dépendances peuvent résulter de la prise de médicaments antidouleur pendant si longtemps qu’elle en devient problématique.

« Qu’il s’agisse d’alcool, de drogues récréatives, de médicaments sur ordonnance, de jeux de hasard ou d’autre chose, le cerveau d’une personne dépendante recherche cette stimulation, et le fait d’en être privé entraîne un sentiment négatif ou un état de manque.

Pour certains, la gravité du processus de sevrage fait qu’il est extrêmement difficile de réduire ou de cesser la consommation de la substance », explique Mme Taylor. La dépendance aux opioïdes peut être particulièrement problématique et doit être traitée par un médecin et par un expert en toxicomanie.

Comment aider une personne dépendante

Il est inutile de confronter un membre de la famille ou un employé au sujet d’une dépendance potentielle. « Attendez une occasion d’en discuter lorsque la personne a toutes ses facultés. Faites preuve de compassion et de bienveillance; le message est que vous vous souciez de l’autre. Évitez de lancer des accusations. Ayez sous la main les coordonnées des ressources qui pourraient être utiles. »

Selon Mme Taylor, les gens reconnaissent souvent qu’ils sont aux prises avec une dépendance, mais sont réticents à prendre des mesures pour s’en libérer. « Il est important de garder à l’esprit que personne ne veut devenir dépendant, mais cela se produit. Soyez solidaire et offrez toute aide qui pourrait permettre à l’autre de faire plus facilement le premier pas. »

Stratégies de réduction des méfaits

Les efforts visant à trouver des substituts au comportement de dépendance font partie d’une stratégie de réduction des méfaits. « Si un verre après le travail se transforme en une succession de cuites nocturnes, remplacez ce rituel par une promenade, concentrez votre énergie sur un projet ou un passe-temps, ou passez plus de temps avec des amis et des membres de la famille qui ne facilitent pas ou n’appuient pas le comportement de dépendance. » Il est essentiel de réserver du temps en dehors du travail et des comportements nuisibles pour des activités autothérapeutiques.

De l’aide est disponible

Les dépendances touchent les hommes et les femmes, les jeunes et les moins jeunes, et elles se répercutent au-delà de la personne dépendante. Du soutien et de l’aide professionnelle sont à la disposition des personnes dépendantes et de leur entourage. Il est judicieux de commencer par consulter un médecin de famille, mais d’autres ressources peuvent être utiles si l’on n’a pas accès à un médecin ou à un conseiller.

Pour obtenir une liste détaillée des ressources en santé mentale destinées aux personnes travaillant en agriculture, consultez le site fac.ca/MieuxEtre.

Les quatre facettes de la dépendance

Compulsion

La personne a un besoin absolu et irrésistible d’assouvir sa dépendance. Le défaut de céder à l’habitude entraîne une anxiété insoutenable qui affecte tous les autres comportements.

Envie impérieuse

L’envie de nourrir la dépendance devient aussi dévorante que la faim, comme si c’était essentiel à la survie. Cette envie se manifeste souvent par l’agitation, l’insomnie et le manque d’appétit.

Conséquences

Le comportement se poursuit même lorsque des conséquences négatives deviennent apparentes. Parmi ces conséquences, on compte les problèmes relationnels, professionnels, juridiques et financiers.

Contrôle

La personne perd le contrôle du moment ou de la façon dont elle assouvit sa dépendance. Il devient impossible de réduire ou d’éliminer le comportement lorsqu’on a perdu la maîtrise de la dépendance.

Sources : National Center for Biotechnology Information, U.S. National Library of Medicine, National Institutes of Health, Healthline

D’après un article de l’AgriSuccès par Peter Gredig.