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Six questions à vous poser si vous songez à démarrer une entreprise secondaire en dehors de la ferme

3,5 min de lecture

Cedric MacLeod joue bien des rôles.

En plus de diriger l’entreprise Local Valley Beef, une exploitation d’élevage de bovins nourris à l’herbe située au Nouveau-Brunswick, il dirige sa propre société de conseils, MacLeod Agronomics, et occupe le poste de directeur général de la Canadian Forage & Grassland Association (association canadienne pour les plantes fourragères).

Vous songez à démarrer une entreprise à l’extérieur de la ferme? Estimez le temps que vous devrez y consacrer, puis doublez-le.

En tant qu’entrepreneur, il a vécu les retombées positives et négatives du démarrage et de l’exploitation d’une entreprise à l’extérieur de la ferme.

Selon M. MacLeod, les agricultrices et agriculteurs doivent se poser six questions importantes avant de se lancer dans l’entrepreneuriat.

« Une grande partie de mon travail dans le secteur agricole se fait auprès des entrepreneurs, et j’ai pu constater que ceux et celles qui ne se posent pas ces questions se retrouvent dans des situations difficiles », déclare M. MacLeod.

1. Devriez-vous continuer à pratiquer l’agriculture si vous avez besoin d’un emploi à l’extérieur de la ferme?

C’est la première question que vous devez absolument vous poser, d’après M. MacLeod. C’est d’ailleurs une question qu’il s’est posée lui-même, puisqu’il lui a fallu plusieurs années pour rendre son exploitation agricole autosuffisante.

Pensez au type d’agriculteur qui vous correspond : si votre exploitation agricole n’est pas assez rentable pour être autosuffisante – ou pour vous fournir un salaire – et que vous ne prévoyez pas que la situation changera dans un proche avenir, il est probable que pour vous, l’agriculture soit plus un mode de vie qu’une activité professionnelle.

2. De combien de temps disposez-vous à investir dans une entreprise extérieure à la ferme?

Asseyez-vous et écrivez une estimation du temps que vous devrez consacrer à un nouveau projet en dehors de la ferme, puis doublez ce temps.

M. MacLeod affirme que nous sous-estimons souvent le temps qu’il faut pour démarrer une entreprise et se lancer dans l’aventure.

Il vend directement son bœuf à des clients de sa région. Lorsque d’autres agriculteurs lui font part de leur intérêt à faire de même, M. MacLeod les prévient qu’il faut compter autant de temps pour mettre le bœuf en marché et le livrer que pour le produire.

3. Quelle est votre motivation?

Est-elle liée aux affaires ou aux émotions?

N’oubliez pas que la décision de lancer une entreprise secondaire ne concerne pas que vous. Votre exploitation agricole pourrait elle aussi être touchée, et ce que vous entreprenez aura des répercussions sur toutes les personnes dont le gagne-pain dépend de vous et de la ferme, y compris votre associé·e, votre conjoint·e et vos enfants.

« Vous devez prendre en considération l’incidence de vos décisions sur les parties prenantes », prévient M. MacLeod.

4. Disposez-vous des flux de trésorerie nécessaires pour assurer la viabilité de votre entreprise?

Cedric MacLeod a vu bon nombre d’idées tomber à l’eau, pas parce qu’elles n’étaient pas bonnes ou potentiellement rentables, mais parce que les flux de trésorerie n’étaient pas suffisants pour assurer la viabilité de l’entreprise en démarrage.

« Nous n’avons pas tendance à tenir compte des délais dans notre processus de réflexion », explique M. MacLeod.

En règle générale, on s’attend à fournir le produit ou le service offert par l’entreprise secondaire extérieure à la ferme, à le facturer, puis à recevoir un paiement. Mais pouvez-vous assumer vos coûts si vous n’êtes pas payé à temps? Et que feriez-vous si vos fournisseurs refusaient de repousser leurs échéances de paiement?

5. Votre plan d’affaires comprend-il une stratégie de gestion de patrimoine à long terme?

M. MacLeod soutient qu’il ne suffit pas que le plan d’activités proposé de votre entreprise vous procure un salaire. Si vos prévisions ne montrent pas des bénéfices suffisants pour vous permettre d’épargner en vue de votre retraite, vous devez explorer d’autres débouchés.

6. Misez-vous sur vos forces?

« Si vous avez découvert que l’une de vos forces cadre avec une occasion de démarrer une entreprise à l’extérieur de votre exploitation agricole, misez sur cette force, recommande M. MacLeod.

« Si votre faiblesse réside dans la gestion de l’entreprise, ayez le courage d’embaucher des professionnels pour s’occuper de cet aspect de votre projet, conseille-t-il.

« Concentrez-vous sur les tâches que vous êtes mieux à même d’exécuter, puis confiez le reste aux membres de votre équipe », déclare M. MacLeod.

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