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Racontez votre histoire grâce aux codes QR et à la traçabilité

5,5 min de lecture

La demande concernant la traçabilité des aliments est toujours en hausse dans le secteur canadien de la transformation des aliments et des boissons.

Nourish Marketing Alimentaire, un organisme canadien qui se spécialise dans l’alimentation, publie chaque année un rapport sur les tendances. Dans son rapport de 2022, Nourish indique que l’intérêt pour la traçabilité (des données détaillées sur la chaîne d’approvisionnement qui relie chaque ingrédient directement à sa source) poursuit une tendance à la hausse et ne semble pas vouloir ralentir.

L’intérêt pour la traçabilité s’accroît au moment où les retards dans la chaîne d’approvisionnement réorientent l’attention du public vers les sources des aliments et où, parallèlement, la conscience sociale de nombreux consommateurs mûrit. Un grand nombre de consommateurs veulent obtenir des renseignements précis sur l’historique des produits alimentaires. Par exemple, ils veulent savoir si les ingrédients ont été récoltés dans des conditions de travail sécuritaires et s’ils sont de provenance locale et ont donc une empreinte carbonique réduite.

Par conséquent, l’utilisation de codes QR augmente, elle aussi, facilitée par le secteur des services alimentaires. Puisque tous les téléphones intelligents avec appareil photo sont maintenant munis de lecteurs de codes QR, le balayage des codes est plus facile que jamais pour le public.

Selon Jo‑Ann McArthur, présidente de Nourish, la facilité d’utilisation des codes QR représente une occasion pour les transformateurs d’aliments et de boissons.

Le balayage d’un code QR crée une relation qui favorise la confiance du consommateur envers les transformateurs d’aliments et de boissons et la chaîne d’approvisionnement.

« Les codes QR fournissent de l’information plus détaillée et permettent d’établir une relation avec les consommateurs, affirme‑t‑elle. C’est plus économique et plus facile de modifier les renseignements auxquels un code donne accès que d’imprimer de nouveaux emballages. Ces modifications peuvent se faire du jour au lendemain, ce qui est impossible pour les emballages. »

La relation avec les consommateurs, créée par le balayage d’un code QR qui ouvre ensuite une page Web, favorise la confiance envers le transformateur et la chaîne d’approvisionnement et offre une plateforme pour raconter le parcours des aliments, des matières premières jusqu’au produit fini. Cela fait partie d’une mentalité axée sur le marketing que les transformateurs devraient adopter.

Peut‑être que votre entreprise a une histoire originale à raconter sur son démarrage ou peut‑être que vous voulez préciser aux consommateurs que vos ingrédients sont issus d’une source durable, cultivés localement ou d’une variété particulière. Les codes QR installés sur le présentoir de vos produits mèneraient les consommateurs à une page Web où vous pourriez partager ces récits.

Travailler en coulisse pour favoriser la confiance

L’utilisation de codes QR pour raconter l’histoire d’un produit explique seulement une partie du parcours de ce produit, et de ses ingrédients, de la création jusqu’aux tablettes des magasins.

Chaque étape que franchit un produit dans la chaîne d’approvisionnement peut être enregistrée. Advenant un problème de qualité, on peut examiner le parcours du produit afin de déterminer à quelle étape le problème est survenu.

L’entreprise canadienne Grain Discovery est un marché numérique qui aide les maillons de la chaîne d’approvisionnement – agriculteurs, courtiers, négociants, exportateurs et acheteurs – à assurer un suivi numérique des céréales grâce à la technologie de la chaîne de blocs à chaque étape qui les mène du champ jusqu’à l’usine de transformation. Selon Rory O’Sullivan, président‑directeur général de Grain Discovery, la traçabilité représente un avantage pour tout le monde, car faire connaître l’histoire d’un ingrédient crée une excellente occasion de marketing.

Commencer avec ce que l’on a

Si l’idée d’effectuer le suivi du parcours de vos produits vous semble décourageante, M. O’Sullivan recommande d’y aller pas à pas. Il encourage les transformateurs à commencer par examiner comment s’effectue ce suivi à l’heure actuelle, pour leurs produits ou ingrédients.

Dans certains cas, le suivi électronique déjà utilisé pour certains segments de la chaîne d’approvisionnement pourrait être relié à un système de chaîne de blocs. Une fois cette méthode de suivi électronique dans un format normalisé de chaîne de blocs, les données peuvent être partagées avec n’importe quel utilisateur, du producteur de semences au consommateur final.

« La plupart des entreprises se sont déjà dotées d’un programme de récupération électronique », déclare M. O’Sullivan. Cela signifie que lorsque les dossiers de l’entreprise sont reliés à un système de grands livres électroniques, il est possible de transférer les données des étapes suivies d’un bout à l’autre de la chaîne d’approvisionnement.

Helena Friesen est directrice générale et directrice des systèmes qualité à Crooked Creek Acres de Strathroy, en Ontario. L’entreprise transforme annuellement plus de 50 000 tonnes de fèves de soja à identité préservée et sans OGM qu’elle expédie à des marchés lucratifs comme l’Australie, la Chine, le Japon, l’Europe et les États‑Unis.

La capacité de Mme Friesen de suivre ses produits à la trace lui procure énormément d’assurance, car chaque étape du parcours des fèves de soja est suivie, des semences aux tablettes.

« Si nous avons un problème avec un client, nous sommes en mesure de trouver chaque donnée sur la cargaison en 10 minutes, de cerner le problème et de déterminer à quelle étape il a pu survenir », explique‑t‑elle.

Par ailleurs, l’imputabilité n’est pas à sens unique. Si des sacs de fèves de soja arrivent déchirés chez un expéditeur, Mme Friesen peut fournir des photos des sacs au moment de leur chargement pour montrer qu’ils n’étaient pas déchirés et ainsi éviter les pénalités imposées par d’autres intervenants de la chaîne d’approvisionnement.

Se tourner vers l’avenir

Mme Friesen est d’avis que ni les transformateurs, ni aucun autre intervenant de la chaîne d’approvisionnement ne devraient craindre de suivre le parcours des ingrédients alimentaires et de le faire connaître.

« Il faut avoir la volonté de progresser, de changer, d’innover et d’apprendre comment s’améliorer », soutient-elle.

Trois mesures à prendre vers la traçabilité

Quelle que soit leur taille, les transformateurs d’aliments et de boissons peuvent prendre des mesures initiales pour améliorer la traçabilité des aliments et raconter aux consommateurs l’histoire de leurs produits. Vous pourriez devoir faire appel à des professionnels pour vous aider avec certaines de ces mesures.

  1. Mettez un système en place. Vous pouvez notamment rassembler toutes les méthodes de suivi actuelles et déterminer s’il y a des lacunes. Envisagez d’embaucher un expert pour vous aider à lier votre méthode de suivi actuelle à la technologie de chaîne de blocs en vue de la mise en œuvre d’un système complètement numérique.

  2. Élaborez votre histoire. Trouvez ce qui distingue votre entreprise, votre produit ou vos ingrédients des autres, mettez cette différence en valeur et préparez‑vous à la décrire sur votre site Web. Qu’il s’agisse d’une histoire captivante, de magnifiques photos ou de courtes vidéos mettant en vedette votre produit ou ses ingrédients, c’est l’occasion pour vous de profiter de l’aspect pratique des chaînes d’approvisionnement et d’en faire un récit sur votre entreprise.

  3. Adressez‑vous au consommateur plutôt qu’à l’industrie. Les consommateurs ne connaissent pas le jargon de l’industrie et ils ne sont pas censés le connaître. C’est à vous d’apprendre un vocabulaire neutre et simple et de l’utiliser pour parler aux consommateurs. Cela produira un effet plus grand que vous le croyez, en montrant que votre entreprise a de la personnalité.

Article par : Trevor Bacque

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