Cherchez-vous des moyens d’augmenter votre rentabilité? Améliorez la durabilité de votre entreprise

Les coûts inhérents aux inefficacités et au gaspillage alimentaire peuvent sembler inévitables en affaires, mais ne le sont pas forcément.
Même de modestes investissements dans la technologie et la culture d’une entreprise peuvent améliorer sa rentabilité et sa durabilité.
Le gaspillage alimentaire : une priorité absolue
Selon Donovan Bennett, directeur associé des services consultatifs en économie circulaire chez Anthesis Group, société mondiale de conseil en durabilité, le gaspillage alimentaire demeure un enjeu majeur dans la chaîne d’approvisionnement mondiale, depuis la ferme jusqu’à l’entreprise de transformation.
« C’est un problème mondial très important et très répandu », déclare-t-il. M. Bennett explique que son équipe s’efforce de comprendre quelles sont les activités à l’origine du gaspillage et comment élaborer des solutions proactives pour atténuer ce problème.
Les produits qui sont gaspillés pour diverses raisons sont à la fois un enjeu et représentent une possibilité.
Selon une étude réalisée par l’organisme canadien de récupération alimentaire Deuxième Récolte, 46,5 % de tous les aliments produits au Canada ne sont jamais consommés. Le rapport indique que le gaspillage alimentaire évitable, défini comme le pourcentage d’aliments qui pourraient être redirigés pour nourrir les personnes les plus vulnérables et dans le besoin, s’établit actuellement à 41,7 % pour une valeur de 58 milliards de dollars. Aux États-Unis, on estime qu’en moyenne 60 millions de tonnes d’aliments sont gaspillées chaque année, de même que 12,8 millions et 59 millions de tonnes au Royaume-Uni et dans l’Union européenne, respectivement.
« Ces rebuts alimentaires ont également des répercussions considérables sur les émissions de gaz à effet de serre lorsqu’ils sont envoyés aux sites d’enfouissement, affirme M. Bennett. Le gaspillage alimentaire a un impact financier assez important. Il a des répercussions considérables sur l’environnement, et l’incapacité à acheminer la nourriture aux personnes qui en ont le plus besoin a un impact social énorme. Les dimensions de cet enjeu sont donc nombreuses et variées. »
Un effort supplémentaire peut se traduire par des revenus supplémentaires
Une partie du problème découle du fait que le gaspillage et son impact sur les marchés secondaires ne sont pas assez reconnus. Bien que, selon M. Bennett, les produits de moindre qualité et endommagés ou ceux qui ne conviennent pas à une utilisation primaire soient souvent destinés à des marchés dont la rentabilité est plus faible, certains produits, comme les baies, sont de nature fragile et devront toujours être traités avec délicatesse pour rester dans le marché primaire.
Il souligne toutefois qu’il a déjà vu des produits, comme des épluchures de pommes de terre ou de carottes, être inclus dans d’autres produits alimentaires ou convertis en aliments pour animaux. Il est donc possible de continuer à créer de la valeur moyennant un petit effort supplémentaire.
Dans une certaine mesure, toutefois, la production de produits de qualité commence à la ferme. Ce qui relevait autrefois d’une approche descendante se bâtit désormais de manière ascendante.
« Les agriculteurs doivent être intégrés au processus, explique Scott Franklin, conseiller principal chez Anthesis et membre de l’équipe de transformation de la chaîne de valeur de l’entreprise. Ils doivent tirer des renseignements d’autres agriculteurs et pouvoir élaborer une solide analyse de rentabilisation. En fin de compte, il s’agit de renforcer la résilience à la ferme, ce qui procurera une capacité additionnelle à la chaîne d’approvisionnement des entreprises de transformation ou du secteur des produits de consommation emballés. »
De petits changements peuvent avoir des effets considérables
Eden Valley Poultry, entreprise de transformation de volailles de la Nouvelle-Écosse qui compte environ 400 employés, a réalisé des économies de 95 000 $ simplement en nettoyant son système de convoyeurs de cuisses de poulet une fois de plus par jour. Grâce à ce nettoyage, la tension exercée sur les chaînes et les engrenages a diminué, tout comme les erreurs de coupe, qui constituaient une des principales causes de perte de produits pour cette entreprise.
L’entreprise a également économisé 27 000 $ de plus en installant un dispositif de protection à l’endroit où les cuisses sont séparées des pilons. Cette solution a comblé une lacune dans la chaîne de transformation et empêché les morceaux de poulet de tomber sur le sol.
Dean Gurney, directeur de la responsabilité sociale de cette entreprise de transformation de viande, affirme que ces résultats ont permis de mieux expliquer à l’ensemble du personnel « les défis et les possibilités liés au gaspillage alimentaire ».
Des solutions simples pour améliorer la consommation d’énergie
Pour la brasserie artisanale ontarienne Cowbell Brewing Co., l’ajout de ventilateurs de plafond dans la salle de brassage en forme de grange a permis de diminuer les coûts de chauffage et de climatisation de 20 %.
« Les fenêtres orientées vers l’ouest ont été recouvertes d’un revêtement afin de réduire l’effet de serre de 80 %. Ces mesures, combinées à la conception et à l’orientation du bâtiment établies par des moyens logiciels, aident à maximiser la climatisation et le chauffage passifs », explique l’entreprise, faisant allusion à d’autres considérations relatives à l’efficience de conception globale de son bâtiment.
L’entreprise, qui compte environ 160 employés, veille également à optimiser son espace fonctionnel en cherchant des possibilités en matière de durabilité dans des endroits autrement négligés, comme un toit vert favorable aux pollinisateurs et sobre en carbone. Le toit vert contribue également à isoler le bâtiment et à améliorer la gestion des eaux de ruissellement.
Que faire pour commencer
Les solutions durables pour les transformateurs du secteur des aliments et des boissons, quelle que soit leur taille, ne doivent pas nécessairement coûter cher. Le fait de mieux former le personnel et de veiller à ce que les équipements fonctionnent correctement peut contribuer grandement à réduire la consommation d’eau et d’énergie.
« Il est possible de respecter l’environnement tout en économisant de l’argent, déclare M. Bennett. Réduisez d’abord vos coûts d’exploitation grâce à des mesures respectueuses de l’environnement autant que possible. Si vous pouvez rediriger des matières et diminuer les coûts liés au gaspillage ou créer de la valeur d’une autre manière plutôt que de simplement réduire les coûts, c’est le résultat idéal. »
Il est essentiel d’appuyer délibérément la ligne de conduite et les objectifs d’une entreprise sur des valeurs précises. Cette approche permet d’obtenir l’adhésion des membres du personnel tout en leur montrant que leur employeur se préoccupe de l’environnement.
Ensuite, il est possible d’investir de façon plus ciblée, notamment pour améliorer l’aménagement des installations ou pour mettre en place des technologies plus efficientes et efficaces (comme des équipements de tri des produits utilisant l’imagerie hyperspectrale).
Toutefois, si les options hautement technologiques peuvent avoir, et ont, une incidence, leur efficacité dépend toujours de l’opérateur.
M. Bennett estime que, dans ce cas-ci, la direction doit donner l’exemple aux employés. Ensuite, l’entreprise doit modifier ses politiques et procédures opérationnelles normalisées et offrir de la formation. Enfin, elle démontre aux employés et employées la valeur du changement et, dans la mesure du possible, les rémunère davantage pour leur participation active au changement.
Faire appel à des experts
Il y a, partout au pays, des consultants et des ingénieurs spécialisés en durabilité alimentaire qui travaillent avec des entreprises de toutes les tailles afin de les aider à améliorer leur efficacité en matière d’environnement et de durabilité.
Des consultants spécialisés dans l’utilisation efficace de l’eau et de l’électricité peuvent recommander des moyens de réduire la consommation de ces ressources. Des vérificateurs de l’efficacité énergétique examinent des éléments comme les systèmes de chauffage, de réfrigération et de climatisation, les processus des installations, les équipements et les infrastructures. Tout ce qui fonctionne à l’électricité est vérifié.
Répondre aux besoins
La demande des consommateurs stimule la création de produits plus écologiques. On ne peut donc pas négliger cet aspect des activités du secteur sans risquer de se retrouver à la traîne. Face à l’augmentation des coûts, chercher des façons de réduire les dépenses constitue une approche judicieuse d’atténuation des risques.
En conclusion
Pour devenir plus durable, une entreprise doit d’abord examiner d’un œil critique les technologies qu’elle utilise, ainsi que ses activités et ses politiques actuelles. Participez à une vérification de l’efficacité énergétique afin de voir où votre entreprise peut gagner en efficacité grâce à des améliorations aux structures et à l’équipement. Cherchez également des moyens de valoriser ce qui est traditionnellement considéré comme étant gaspillé.
Article par : Matt McIntosh et Trevor Bacque