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Les avantages d’une analyse d’entreprise en profondeur

5,5 min de lecture

Dans l’esprit de nombreux producteurs, l’analyse d’entreprise vise à obtenir une vue d’ensemble en effectuant les calculs pour déterminer si l’exploitation est rentable et si elle fonctionne de manière optimale. Cependant, pour tirer pleinement parti d’une analyse d’entreprise, il convient d’examiner en détail chaque source de revenus afin de savoir quelles activités fonctionnent bien et lesquelles nécessitent une attention particulière. L’analyse d’entreprise peut être très générale, comme une comparaison entre les activités d’élevage et la production de cultures agricoles, ou très détaillée, comme une comparaison du rendement de la production d’un produit de base comme le soya ordinaire avec celui d’une culture créneau comme le soya à identité préservée.

Connaître les principaux indicateurs pour optimiser les intrants et les gains d’efficience

Les paramètres utilisés pour déterminer la rentabilité peuvent varier d’une activité à l’autre et selon vos besoins.

« Les paramètres utilisés pour déterminer la rentabilité peuvent varier d’une activité à l’autre et selon vos besoins », explique Joel Bokenfohr, conseiller en entreprise pour FAC, basé à Edmonton. À cet effet, le coût des intrants et les revenus qu’ils génèrent sont bien sûr cruciaux.

« Selon la théorie classique, on peut ajouter sans cesse des intrants à condition qu’ils procurent une valeur ajoutée », dit-il, cependant les coûts fixes et les coûts variables, ainsi que les flux de trésorerie et les marges doivent aussi être comptabilisés.

Les heures de travail doivent aussi être prises en considération, mais M. Bokenfohr indique que ce facteur entre dans la « catégorie controversée du travail non rémunéré ». En effet, le travail non comptabilisé dissimule l’investissement en heures de travail requises pour générer chaque dollar de revenu. Un suivi plus rigoureux peut faire ressortir des méthodes permettant d’améliorer la gestion du temps en plus de fournir un coût de production réel.

M. Bokenfohr donne deux exemples tirés de sa propre expérience de conseiller auprès d’exploitations agricoles.

  1. Une exploitation agricole multigénérationnelle aux activités diversifiées – où les membres combinent la production de cultures et d’aliments pour animaux, l’élevage de bétail, et des carrières à l’extérieur de la ferme– était en processus de transfert. La génération sortante considérait que certaines activités étaient rentables, mais des contraintes de temps les rendaient moins attrayantes pour d’autres membres. Durant le processus de planification du transfert, la famille a décidé de prioriser les activités qui cadraient avec le nombre limité d’heures disponibles pour travailler.

  2. Un céréaliculteur ayant l’habitude de faire pulvériser ses cultures à forfait. Vu le coût élevé de la pulvérisation à forfait, le producteur voulait commencer à s’en charger lui-même – et ce, tout en conservant un emploi à l’extérieur de la ferme. Après avoir calculé le temps nécessaire à la pulvérisation, qu’il pouvait consacrer à son emploi d’appoint, il a conclu qu’il était plus rentable d’avoir recours à un exploitant à forfait.

M. Bokenfohr précise que certaines fermes et agroentreprises, comme dans d’autres secteurs d’activité, suivent activement le nombre d’heures consacrées à des tâches précises afin de cerner et d’atténuer les facteurs d’inefficacité.

Distinguer les sources de revenus pour obtenir un portrait plus réaliste

Beaucoup d’exploitants agricoles déposent les revenus provenant de différentes sources dans un seul compte bancaire. Toutefois, cette pratique peut être risquée, car les dépenses d’exploitation se confondent.

Par exemple, pour déterminer le coût du carburant lié à une activité en particulier, il faut répartir de manière proportionnelle la quantité de carburant utilisée et celle que requièrent d’autres activités de la ferme. Ainsi, les volumes nécessaires pour cultiver du soya peuvent différer de ceux pour l’élevage de bétail.

Il en va de même d’autres intrants et de la machinerie en général. Si vous utilisez un tracteur seulement 20 % du temps pour la gestion du bétail, il ne faut pas répartir de manière égale les coûts d’entretien et des réparations, les paiements et d’autres coûts liés à ce tracteur.

« Le fait d’amalgamer les coûts risque de donner une fausse image des résultats et certaines activités peuvent ainsi en financer d’autres, prévient M. Bokenfohr. Déterminer précisément les coûts de chaque secteur vous aidera à mieux comprendre la situation financière réelle de l’exploitation. »

Quel impact sur les autres activités de l’entreprise?

Une tenue de registres rigoureuse permet aussi de déterminer si une activité a des effets négatifs ou positifs sur d’autres secteurs de l’exploitation.

« Les propriétaires d’un verger ont investi dans une installation d’entreposage frigorifique parce qu’ils pensaient que c’était une nécessité pour la cidrerie, qui était exploitée par la jeune génération », indique M. Bokenfohr, relatant une autre expérience vécue durant sa carrière.

« L’analyse d’entreprise a montré que cet investissement entraînait une perte pour la génération âgée au fil du temps. En fin de compte, ils ont loué la plus grande partie de l’espace d’entreposage, et la cidrerie a recommencé à utiliser des services externes. Les deux activités sont restées rentables. »

Une dynamique semblable peut se produire pour la production de nombreux produits de base et de produits à valeur ajoutée, ce qui comprend la vente et la transformation de viande à la ferme.

« Dans le cas des fermes qui offrent des produits à valeur ajoutée, on constate souvent une réduction de la valeur (du produit) au profit de l’activité de transformation. Ce peut aussi être l’inverse, c’est-à-dire le maintien des prix à la ferme au détriment de l’activité de transformation. Il peut être difficile de savoir quelle activité affaiblit la rentabilité au fil du temps si tous les revenus sont déposés dans le même compte bancaire. »

Consigner toutes les transactions par activité

Essentiellement, M. Bokenfohr rappelle que les propriétaires d’entreprise s’efforcent de répondre à trois questions : Qu’est-ce que je produis? Comment? Et en quelle quantité? Ces questions portent justement sur l’investissement, l’analyse et l’état des résultats.

« Tout commence par une bonne tenue des registres de base. Consignez les intrants et les transactions par activité, et procédez ensuite à une analyse détaillée. » De plus, la création de scénarios – en particulier des scénarios qui tiennent compte de situations hypothétiques avec des coûts et des revenus différents – est aussi très utile à long terme.

« Certaines de ces hypothèses finissent par se concrétiser et certaines années sont plus lucratives que d’autres. Demandez-vous alors quel est votre plan d’affaires à long terme. »

Envisagez un logiciel de gestion des affaires et parlez à des conseillers professionnels

De nombreux organismes, comme le gouvernement et des institutions financières comme FAC, mettent à votre disposition des ressources très utiles concernant la tenue de registres. De la même façon, des conseillers professionnels peuvent vous initier au processus d’analyse d’entreprise et vous orienter comme il se doit.

D’après un article de l’AgriSuccès par Matt McIntosh.

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