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Des alliances stratégiques soutiennent une ferme et son écosystème

6,5 min de lecture

De l’eau cristalline. C’est ce que Glen et Kelly Hall ont trouvé il y a des années lorsqu’ils ont découvert la source s’écoulant librement à Timber Ridge, au sud-ouest de Nanton, en Alberta. Les Hall étaient en train d’acheter des terres dans la région pour s’y installer et établir le ranch qu’ils géraient. Ils ont été surpris de constater que cette source irriguait aussi leur exploitation située à des kilomètres.

« Ç’a été une révélation, dit Kelly. L’eau au ranch était très pure et limpide, mais pas celle que nous utilisions du ruisseau Mosquito pour l’irrigation. »

Considérant ce bassin hydrographique comme un élément vital, le couple a tout de suite voulu contribuer à le protéger.

« Nous commencions à comprendre la chance que nous avions de nous trouver au cœur d’une région au relief, à la topographie, au climat, au sol et à la végétation très variés. À mesure que les deux propriétés se sont agrandies, nous avons compris ce que signifie réellement être agriculteur et éleveur, ainsi que les avantages que les deux propriétés pouvaient s’offrir mutuellement. »

Aujourd’hui, les Hall conservent cette vision large de leur entreprise. Leur exploitation agricole de Stavely et leur élevage de 1 120 acres du côté de Timber Ridge leur ont valu une réputation de producteurs résolument engagés envers les pratiques d’agriculture durable, la gérance de l’environnement et l’établissement de partenariats robustes avec la collectivité.

Des racines profondes

Forts de plus de 35 ans d’expérience en gestion d’exploitations agricoles et d’élevage, les Hall ont d’abord dirigé Bar None Ranches, une entreprise autrefois très étendue qui comptait 10 000 acres de terres cultivées, de prairies et de pâturages.

« Nous avons appris à faire les tâches quotidiennes, sur le terrain, mais avons aussi adopté des pratiques d’agriculture régénératrice », dit Kelly. La sécheresse étant une réalité persistante, l’agriculture régénératrice est devenue un élément important de leur stratégie opérationnelle.

La santé du sol et la gestion de l’eau se sont alors inscrites au cœur de leurs priorités. « Nous savons que pour avoir un sol en bonne santé, nous devons capter la moindre goutte de pluie et nous assurer que le sol est en mesure de la retenir », ajoute-t-elle.

La préservation de la santé de l’écosystème du bassin hydrographique joue donc un rôle central dans leur planification.

Le pouvoir des alliés

En établissant des partenariats stratégiques avec des organismes comme Canards illimités, Cows& Fish, la Foothills Forage and Grazing Association et le Oldman Watershed Council, les Hall ont montré que la communauté est un facteur important d’une ferme résiliente.

L’occasion qui s’est présentée de collaborer avec l’Alberta Conservation Association (ACA) s’est avérée déterminante. Lorsque Bar None Ranches a cessé ses activités, les Hall ont eu la chance d’acquérir certaines de ses propriétés. Ils savaient l’importance de la diversité de la prairie, de la forêt mixte et des habitats riverains – y compris la source d’eau vive qui, selon Kelly, produit « une quantité phénoménale d’eau ».

Les Hall ont collaboré avec Sheldon Atwood, PDG de la Western Ranchlands Corporation, pour rédiger un plan d’affaires unique visant à établir un partenariat entre eux et l’ACA.

Cette approche collaborative permet aux deux parties de mettre à contribution leurs compétences et de garantir la viabilité à long terme de la terre.

« Nous avons présenté le plan d’affaires à l’ACA et dit : “Il s’agit d’un bien immobilier important” », relate Kelly. L’ACA a reconnu la valeur et le potentiel de la terre et s’est engagée à investir un million de dollars dans le projet. Aujourd’hui, le site de conservation de Timber Ridge offre des pâturages, un habitat pour une faune diversifiée et un approvisionnement constant en eau propre.

Par ailleurs, le partenariat entre les Hall et l’ACA va au-delà de l’investissement financier.

« L’accord de copropriété régit le partage de la propriété, mais nous avons aussi un accord de gestion que nous examinons chaque année et qui nous permet de discuter des activités quotidiennes », dit Kelly. Cette approche collaborative permet aux deux parties de mettre à contribution leurs compétences et de garantir la viabilité à long terme de la terre.

« L’ACA a conduit plusieurs études au ranch, et nous formons maintenant la prochaine génération de gardiens de la terre, de passionnés de conservation et de biologistes. »

Diversification et fidélité au plan

Les Hall utilisent un éventail de pratiques de gestion. « C’est ce qui fait que tout fonctionne, dit Kelly. Si nous pouvons multiplier les activités dans cette ferme, cela l’aide à survivre, à rester en bonne santé et à prospérer. »

Le couple gère un troupeau vache-veau et exploite un parc d’engraissement à façon. Pour nourrir le bétail, les Hall cultivent du fourrage tout en s’adaptant aux conditions qui prévalent chaque année. Cette souplesse les aide à protéger le cœur de leur entreprise – la santé de leur terre – en s’en tenant aux principes qu’ils ont mis à l’épreuve.

« Notre premier principe est de ne jamais irriguer les terres directement à partir de la source, dit Kelly. Notre deuxième principe est de toujours maintenir le sol couvert au moyen de cultures, de fourrage ou d’herbe, car les plantes de couverture agissent comme un écran solaire. »

« Notre troisième principe est de préconiser le pâturage à haute intensité et à faible fréquence. » Cette pratique permet aux bovins de se nourrir et à l’herbe de pousser et de profiter d’une période de repos.

Cultiver l’avenir

« Notre entreprise comporte aujourd’hui un volet d’exploitation, une composante récréative et une vocation de préservation, dit Kelly. Nous voulons partager cet endroit et en faire un laboratoire agricole vivant axé sur la conservation pour les générations à venir. »

« La préservation du bassin hydrographique et les soins que nous portons à la prairie permettent au grand public d’apprendre, de chasser, de prendre des photos ou d’observer les oiseaux. »

« Tout le monde y gagne », dit-elle. Les journées champêtres et les visites du public, d’étudiants de niveau postsecondaire et d’organismes voisins offrent aux Hall la possibilité de contribuer à façonner l’avenir de leur industrie, tout en s’enrichissant de nouvelles recherches, idées et perspectives.

« Ce réseau d’alliés a beaucoup contribué à notre apprentissage, explique Kelly. Nous ne sommes pas encore des experts, et nous devons parfois faire appel à des spécialistes, que ce soit un banquier ou un mentor qui nous dit : “Ne dépensez pas votre argent dans le sorgho du Soudan cette année; il est trop tard, le temps est trop sec et trop chaud”. Ces personnes sont vitales pour notre exploitation. »

« Les alliés sont un élément essentiel de la croissance de cette ferme et de ce ranch que nous voulons laisser à nos enfants, explique Kelly. Nous continuons à nouer des relations solides, car ainsi, nos fils n’auront qu’à reprendre les rênes tout en continuant d’apprendre auprès de ces personnes. »

Faire fructifier des relations uniques

Todd Zimmerling, PDG de l’ACA, a élaboré le partenariat entre l’ACA et les Hall. S’il admet que les Hall sont « tout simplement des personnes avec lesquelles il est agréable de travailler », leur relation illustre aussi les éléments clés d’un partenariat fructueux fondé sur des objectifs communs. M. Zimmerling énonce quelques facteurs clés de réussite :

Investir dans les relations

L’établissement de liens avec la communauté permet de profiter d’un soutien précieux et de possibilités de croissance commune. « Nous n’avions jamais établi de partenariat avec des propriétaires fonciers dans un but comme celui-ci, mais à la lumière de la relation que nous avions bâtie, nous savions que les Hall étaient très engagés », dit-il.

Diffuser des connaissances et apprendre des autres

« L’un des grands avantages est que nos employés ont la possibilité de discuter avec les producteurs et les éleveurs – les personnes qui sont sur le terrain avec le bétail dans l’habitat que nous cherchons à conserver, dit M. Zimmerling. Nous avons appris comment fonctionne une exploitation bovine et comment avoir ces conversations avec d’autres producteurs. »

Adopter de nouvelles perspectives

« Cette relation nous a permis de vraiment mieux comprendre la communauté des propriétaires fonciers et des producteurs avec lesquels nous devons travailler, notamment ce qui est important pour eux et les difficultés qu’ils rencontrent, ajoute-t-il. Nous avons maintenant une bonne idée des problèmes concrets auxquels sont confrontées les fermes familiales et, lorsque nous discutons avec un nouveau propriétaire, nous pouvons nous assurer d’en tenir compte. »

D’après un article de l’AgriSuccès par Emily Leeson.

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